« Cent jours » : Borne promet « une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises »

La Première ministre Elisabeth Borne dévoilait, ce mercredi, depuis l'Elysée, la feuille de route dont l'a chargée Emmanuel Macron pour donner de la substance aux « cent jours d'apaisement » et « d'action » décrétés par le président jusqu'au 14 juillet. Parmi les annonces, un projet de loi sur l'industrie verte qui sera présenté mi-mai. Il s'agit aussi de tourner la page des retraites et calmer la colère des opposants à la réforme.
Elisabeth Borne, ce mercredi à l'Elysée.
Elisabeth Borne, ce mercredi à l'Elysée. (Crédits : Reuters)

[Article publié le 26 octobre et mis à jour à 13H30]

Tourner la page des retraites et faire cesser les concerts de casseroles, c'est ce qui incombait aujourd'hui à la cheffe du gouvernement qui présentait, ce mercredi, sa feuille de route pour les « cent jours d'apaisement » et « d'action » décrétés par Emmanuel Macron. Après la validation de la réforme par le Conseil constitutionnel, le chef de l'Etat n'a pas cessé d'énumérer ses « chantiers prioritaires » (travail, « justice et ordre républicain et démocratique », « services publics » incluant école et santé).

Ce mercredi, Elisabeth Borne a ainsi détaillé des « solutions concrètes (et) des actions qui changent la vie (des Français) », à l'issue du Conseil des ministres où elle a exposé les mesures. « Je ne crois qu'aux résultats. Nous devons en obtenir dans tous les domaines, et je souhaite qu'ils soient concrets, tangibles, visibles pour les Français », a-t-elle martelé.

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Parmi les mesures, on retrouve, notamment, un projet de loi « industrie verte » qui sera présenté mi-mai. « C'est le sens de la feuille de route pour la décarbonation des grandes filières industrielles et des 50 sites les plus émetteurs », a-t-elle expliqué.

Sur les questions environnementales, elle a proposé « un accompagnement personnalisé » pour la rénovation thermique des logements.

« Une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises »

Sur le volet travail, Elisabeth Borne a promis d'obtenir « une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises » et s'est fixée pour les trois prochains mois de débattre au Parlement « du projet de loi transposant l'accord entre les partenaires sociaux sur le partage de la valeur ». La Première ministre a également appelé les entreprises « à agir collectivement pour revaloriser les salaires ».

A ce sujet, Emmanuel Macron avait, lui, évoqué un texte de loi transposant « très vite » l'accord national interprofessionnel sur le « partage de la valeur » en entreprise, conclu entre les organisations patronales et syndicales. Il avait également cité un projet « sur France Travail (transformation de Pôle Emploi, NDLR) et sur les lycées professionnels, sur lesquels on doit avancer d'ici l'été » et qui sera porté par le ministre Olivier Dussopt.

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Loi immigration : Emmanuel Macron n'exclut pas un recours au 49.3

Ce mercredi, Elisabeth Borne s'est, en outre, dite « confiante » dans sa capacité à  trouver des majorités projet par projet. « Je suis confiante sur notre capacité à trouver un chemin », a-t-elle assuré à l'issue du Conseil des ministres. « Ma volonté c'est effectivement sur chacun des textes de chercher une majorité », a-t-elle martelé.

Ce qui semble néanmoins plus difficile concernant la loi immigration pour lequel il faudra plus de temps que prévu. Le texte ne sera pas présenté ni examiné avant la rentrée prochaine, a indiqué Elisabeth Borne ce mercredi. Et pour cause : « Aujourd'hui, il n'existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j'ai pu le vérifier hier en m'entretenant avec les responsables des Républicains », dont l'apport est indispensable au gouvernement qui ne dispose à l'Assemblée nationale que d'une majorité relative, a-t-elle reconnu. Après plusieurs revirements sur le véhicule législatif de la loi immigration, l'exécutif a également revu ses plans sur le calendrier. Résultat, le projet ne sera finalement pas inscrit à l'ordre du jour de la session parlementaire actuelle, qui s'achève cet été. « Si nous ne pouvons pas trouver d'accord global, nous présenterons en tout état de cause, un texte à l'automne, avec comme seule boussole, l'efficacité », a conclu la première ministre.

Sur ce volet, Emmanuel Macron a prôné « un seul texte » pour « durcir nos règles » en matière d'expulsion tout en améliorant l'intégration. Écartant ainsi l'hypothèse d'un projet découpé en plusieurs textes pour faciliter son adoption, comme il l'avait lui-même évoqué il y a un mois. Mais, « je ne sais pas vous dire quel sera le chemin. Il faut construire une majorité politique », a-t-il dit, interrogé sur l'éventualité d'une adoption au 49.3. Il « fait évidemment partie des hypothèses », a jugé mardi Olivier Dussopt. Même si, sur la loi immigration, il faudra « tout faire pour l'éviter », a ajouté le ministre du Travail, engagé sur ce texte aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Elisabeth Borne, quant à elle, s'est opposée à recourir au recours à cet article pour faire passer cette loi. Interrogée à ce sujet, ce mercredi, elle a seulement évoqué son « objectif » de trouver des accords au cas par cas à l'Assemblée.

L'exécutif pourrait aussi choisir de contourner l'obstacle, en dévoilant également des mesures réglementaires. Elisabeth Borne en a esquissé la voie, en annonçant par exemple la semaine dernière la division par deux du délai d'obtention de titres d'identité, une des fameuses « solutions concrètes » vantées par la Première ministre.

Pour montrer néanmoins que l'exécutif agit sur cette « priorité », qu'est l'immigration, sans attendre une loi, Elisabeth Borne a annoncé la mobilisation « dès la semaine prochaine » de « 150 policiers et gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes » pour faire « face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne ».

L'intersyndicale prépare le 1er mai

Cette nouvelle séquence doit permettre à Emmanuel Macron d'apaiser le climat social, alors qu'il ne peut plus faire un déplacement sans être accueilli par un concert de casseroles. Reste à savoir si la méthode qui rappelle l'idée du « grand débat national » choisi pour calmer la fronde des Gilets jaunes en 2018, suffira à convaincre les oppositions. Le chef de l'Etat promet de faire le bilan de la méthode « le 14 juillet » prochain. Dans l'immédiat, l'intersyndicale, de son côté, prépare les manifestations du 1er mai dont elle souhaite faire une démonstration de force. « Ça peut être le baroud d'honneur », estime un ministre.

 (Avec AFP)

Commentaires 21
à écrit le 26/04/2023 à 19:20
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On constate qu'elle n'est qu'une pile rechargeable et qu'elle est en fin de course par la faute de l'utilisateur ! ;-)

à écrit le 26/04/2023 à 15:55
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Bonjour, Déjà ils n'y a aucune justice dans la réforme des retraites.... Les individus du privé sont sanctionné alors que le publique ne l'ai pas . Seux qui ons travail le plutôt devront travailler plus longtemps.. Seux qui ons les plus petits sa...

à écrit le 26/04/2023 à 15:49
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Ils nous refont le coup de la réforme des retraites : parler et communiquer, ce qui monter la sauce, au lieu d'agir...

à écrit le 26/04/2023 à 15:26
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Borne promet ce qui n'est pas du ressort d'un gouvernement. Ses promesses n'engagent pas elle mais des entrepreneurs, qui eux produisent de la richesse... Le socialisme non seulement finit quand finit l'argent des autres, mais consiste à mettre des...

à écrit le 26/04/2023 à 15:03
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Le mot des "diseurs" : promesse. A opposer au comportement des "faiseurs": se taire et annoncer une fois que c'est fait.

à écrit le 26/04/2023 à 13:48
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c'est bien l'idée. Maintenant quand le chef d'entreprise perd de l'argent l'état participe aussi ?

le 26/04/2023 à 14:15
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dans un rucher il y a un enfumoir pour calmer les abeilles )

à écrit le 26/04/2023 à 13:20
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Moui, alors pour commencer correctement, forcer la baisse des prix de l'énergie - il suffit de chercher les cours du brent et du gaz naturel qui n'ont cessé de baisser depuis le 06/2022, ensuite baisser le prix des denrées alimentaires dont on rabach...

à écrit le 26/04/2023 à 10:13
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Question subsidiaire: une "carte d'identité" est-elle une preuve d'identité? On sait bien que non depuis "l'affaire du passeport" de feu Charles Pasqua et des "époux Thurenge".

à écrit le 26/04/2023 à 9:40
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Premiere chose a à faire QUE LES ELUS MONTRENT L'exemple suppression de leurs privileges anciens presidents ,anciens premiers ministres retraite de tout les élus diminution du nombre par deux .UNE telle decision serait beaucoup plus efficace et MO...

le 26/04/2023 à 10:27
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C'est le Sénat qui a bloqué la diminution du nombre d'élus.

le 26/04/2023 à 13:07
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Avril 2018 : Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) se dit « en total désaccord » avec la réduction de 30 % du nombre de parlementaires voulue par l'exécutif dans sa réforme des institutions, car elle ne permet plus une « juste représentation d...

à écrit le 26/04/2023 à 9:38
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Question Madame... Euuh, au bout de cents jours, c'est Waterloo..

à écrit le 26/04/2023 à 9:30
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Bref ! Il l'aura usé jusqu'à la corde, faute de volontaire voulant se cramer les plumes ! :-)

à écrit le 26/04/2023 à 9:05
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Tout ça est du blabla .. pourquoi ne l a t il pas fait des 2017? … le partage des bénéfices arrive trop tard maintenant qu on va vers le surplace ou la récession …. Il y aura plus rien à partager .. bien joué, les actionnaires vous remercient Mr M...

à écrit le 26/04/2023 à 9:02
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En fait c’est simple, si les Français ne veulent vraiment pas de la réforme des retraites de Macron, en 2027 ou peut-être même avant si celui-ci jette l’éponge, il leur faudra choisir quelqu’un se disant prêt à retirer cette réforme. Et s’ils ne veul...

le 26/04/2023 à 10:30
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Quelque soit le prochain président il ne supprimera pas la réforme des retraites trop content qu'elle a été faite. Les précédentes réformes n'ont jamais été abrogées.

à écrit le 26/04/2023 à 9:02
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Tout ça est du blabla .. pourquoi ne l a t il pas fait des 2017? … le partage des bénéfices arrive trop tard maintenant qu on va vers le surplace ou la récession …. Il y aura plus rien à partager .. bien joué les actionnaires vous remercient Mr Ma...

à écrit le 26/04/2023 à 8:58
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La feuille de route de madame Borne est elle un Paris le touquet via la national 49.3 en aller simple . On ne les croit plus !

à écrit le 26/04/2023 à 8:45
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Du vent encore plus de vent Mais regardez donc ailleurs pour ne pas voir comment ils vont encore nous enfumer.

à écrit le 26/04/2023 à 8:27
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Je me demande qui croit en France, sur l’intégralité du spectre politique, à une possibilité d’amélioration de la situation si on engage le pays sur de telles voies (partage de la valeur - Daniel Cohen a tout dit à ce sujet, et loi Immigration pour e...

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