Les aides d'urgence aux entreprises s'arrêtent, place au "sur-mesure"

Les secteurs toujours affectés par la crise sanitaire sont reçus lundi à Bercy alors que les aides d'urgence se terminent mardi, au grand dam de nombreux professionnels qui réclament leur prolongation. Le gouvernement va désormais limiter l'aide de l'Etat aux entreprises et aux secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire, souhaitant faire "de la dentelle" et plus "de l'aide massive", a indiqué dimanche le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
Bruno Le Maire et d'autres ministres recevront les représentants des secteurs les plus touchés
Bruno Le Maire et d'autres ministres recevront les représentants des secteurs les plus touchés (Crédits : Reuters)

Le "quoi qu'il en coûte est fini". Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, et Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics, n'ont cessé de le répéter ces derniers jours. Le fonds de solidarité, le niveau majoré d'indemnisation du chômage partiel pour les secteurs les plus touchés par la crise, les exonérations ou réductions de cotisations sociales pour les PME et les indépendants, bref les aides d'urgence doivent prendre fin mardi. Se pose désormais la question du débranchement des aides massives à l'économie, sans provoquer de casse, alors que le dispositif colossal d'aides publiques mis en place depuis le printemps 2020 a permis d'éviter des faillites en cascade et de protéger l'emploi. C'est ce difficile équilibre que doit résoudre le gouvernement, même si de nombreux professionnels réclament la prolongation des aides d'urgence. Pour autant, l'idée n'est évidemment pas d'arrêter les aides brutalement. La semaine dernière au Medef, Bruno Le Maire a promis de soutenir ceux qui en ont besoin". Tourisme, commerces, culture... les secteurs qui souffrent encore de la crise ou du pass sanitaire seront reçus lundi à Bercy, pour une réunion qui devrait déboucher sur un resserrement des aides aux entreprises.

Faire de la dentelle

Les deux principales organisations patronales interprofessionnelles, le Medef et la CPME, soutiennent la fin des aides généralisées et demandent au gouvernement de faire du "cousu main". C'est ce que compte faire le gouvernement, qui va désormais limiter l'aide de l'Etat aux entreprises et aux secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire, souhaitant faire "de la dentelle" et plus "de l'aide massive", a indiqué dimanche Olivier Dussopt, sur l'antenne de Radio J.

"Quand nous disons, avec (le ministre de l'Economie) Bruno Le Maire, que c'est la fin du quoi qu'il en coûte, que nous allons répondre au cas par cas, c'est une façon de dire que nous allons faire de la dentelle plutôt que de l'aide massive", a-t-il dit.

"Il y a des secteurs, peut-être même des territoires, plus touchés par la diminution du tourisme international que d'autres, qui rencontrent encore des difficultés", a déclaré le ministre à la veille d'une réunion à Bercy avec les secteurs qui souffrent encore de la crise sanitaire, comme le tourisme, les petits commerces, ou la culture.

"Nous sommes prêts à aider les secteurs qui en ont véritablement besoin, avec un dispositif forcément transitoire, très sectoriel", a indiqué Olivier Dussopt, qui souhaite "regarder quelle est la réalité des pertes par rapport à ce qui est dit".

S'agissant de la restauration, "dans certaines régions, la fréquentation est la même que précédemment, elle est même parfois supérieure à juillet et août 2020, qui étaient des mois déconfinés", a notamment souligné le ministre.

"Aujourd'hui la première des difficultés que soulignent les organisations professionnelles, patronales en particulier (...) c'est la difficulté du recrutement", a affirmé Olivier Dussopt, invitant les entreprises, pour y remédier, à revaloriser les salaires.

"Les entreprises doivent aussi prendre leur responsabilités dans le cadre de leur fonctionnement et je pense qu'elles ont intérêt à donner de l'attractivité aux carrières qu'elles proposent", a déclaré Olivier Dussopt, estimant que l'Etat a "pris sa part", notamment en transformant le CICE en allègement pérenne de charges, ou en augmentant la prime d'activité.

Croissance autour de 4% en 2022

Par ailleurs, compte tenu d'une "perspective de croissance qui est à 6% en 2021", le gouvernement "espère" pour 2022 une croissance "autour de 4%", a-t-il indiqué.

Concernant les comptes publics, le ministre a évoqué un "objectif" de déficit public, qui a culminé à 9,2% en 2020, "inférieur à 9% en 2021 malgré le coût de la crise, malgré le coût du plan de relance, et que nous puissions viser un objectif autour de 5%" en 2022, un objectif qui "doit être affiné", en fonction de la croissance.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 30/08/2021 à 16:11
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Place au sur-mesure ou en d'autres termes au clientélisme...

à écrit le 30/08/2021 à 9:25
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@citoyen blasé Évidemment que la "Dette" est une imposture. Elle est le résultat du premier prêt avec intérêt...il y a fort longtemps ! Elle est destinée à enrichir les riches. Quant à l'argent de la "Dette" à bien regarder de près, il est créé...."e...

à écrit le 30/08/2021 à 9:19
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Quoi qu'il en coûte...Ouillou ouille, ça pique ! Lemaire en dentellière, sans apprentissage du métier de dentellière=travail bâclé : Zéro pointé ! Bonnet d'âne dernier de la classe pour l'homme qui est effrayé par son intelligence 🤣

à écrit le 30/08/2021 à 8:24
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Notons qu'aucun de nos dirigeant politique ne parle de faire rentrer de l'argent dans les caisses publiques, par des mesures protectionnistes comme aux États-Unis par exemple, ou bien des taxes légitimes sur les transports polluants la France étant u...

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