Compte à rebours avant le Salon de l’agriculture

Les syndicats agricoles exigent la mise en œuvre de premières mesures en amont du 24 février.
Giulietta Gamberini
Déblocage de l’A6 près de Chilly-Mazarin (Essonne).
Déblocage de l’A6 près de Chilly-Mazarin (Essonne). (Crédits : © Denis Prezat/ABACAPRESS.COM)

La mobilisation des agriculteurs ne va pas cesser, mais seulement changer de forme, ont insisté jeudi les principaux syndicats agricoles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), en appelant leurs adhérents à « suspendre les blocages ». Ils ont d'emblée assigné à l'exécutif, qui venait d'égrener ses promesses pour calmer la colère des agriculteurs, une date butoir pour passer des paroles aux actes : l'ouverture, le 24 février, du Salon international de l'agriculture. Voire un peu plus tôt : « dans deux semaines », autour de la mi-février donc, afin d'avoir le temps au préalable de faire le bilan des résultats avec leurs propres réseaux, et de décider d'éventuelles nouvelles actions. Les agriculteurs tiennent certes à préserver la sérénité et le caractère convivial de ce rendez-vous avec les Français, où se joue une partie du capital sympathie de leur métier. Mais l'accueil à réserver au président de la République, qui traditionnellement le visite pendant des heures et des heures, est en cause : si les promesses du gouvernement devaient ne pas être tenues, « on ne se contentera pas des photos avec les vaches », a déjà prévenu la FNSEA.

Lire aussi« L'agriculture est conciliable avec les ambitions écologiques » (Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique)

D'ici là, l'objectif des syndicats est de maintenir un maximum de pression. Notamment au niveau local, où la poursuite de manifestations n'est pas exclue. La FNSEA et les JA comptent également travailler intensément main dans la main avec l'exécutif pour concrétiser leurs victoires. Les fédérations et unions départementales seront mobilisées pour étudier avec les préfets et leurs services les simplifications administratives promises par le Premier ministre. Les responsables nationaux, eux, s'activeront dans les divers ministères.

Le réexamen du plan Écophyto, chantier le plus sensible

À ce niveau, le chantier le plus sensible sera sans doute le réexamen du plan Écophyto. Gabriel Attal a notamment évoqué l'adoption d'un nouvel indicateur du recours aux produits phyto-pharmaceutiques. Demandée par la FNSEA, une telle modification est toutefois regardée avec méfiance par les ONG censées participer à la concertation : l'une d'entre elles a déjà déclaré refuser de travailler sur une base qui serait biaisée.

Un premier conseil d'orientation stratégique pourrait se réunir dès la semaine prochaine. La FNSEA espère aussi obtenir, avant le Salon de l'agriculture, la signature d'une convention entre l'Office français de la biodiversité et les organisations syndicales agricoles, « sur le modèle de celle qui existe avec la Gendarmerie nationale », comme promis par le gouvernement. Après la clôture le 31 janvier des négociations commerciales entre la grande distribution et l'agro-industrie, l'application des lois Egalim, censées protéger le revenu des agriculteurs, sera aussi scrutée : notamment les contrôles et les sanctions annoncées par le ministère de l'Économie.

Lire aussi« L'agriculture est conciliable avec les ambitions écologiques » (Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique)

Si le gouvernement passe cet examen, le suivant est fixé en juin. Avant l'été, la FNSEA et les JA exigent en effet que les promesses qui demandent un passage devant le Parlement soient inscrites dans la loi, et que des changements aient lieu aussi à Bruxelles : « Sinon, on n'hésitera pas à entrer dans un autre mouvement de mobilisation d'ampleur générale », mettent en garde les puissants syndicats.

Giulietta Gamberini
Commentaires 2
à écrit le 04/02/2024 à 11:22
Signaler
Ailleurs : Les manifestations des agriculteurs italiens se sont poursuivies samedi, avec quelque 150 tracteurs présents à Orte, à une heure de Rome, les manifestants annonçant leur arrivée prochaine dans la capitale, a constaté un vidéaste de l'AF...

à écrit le 04/02/2024 à 7:53
Signaler
"Du pognon du pognon du pognon ! "

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.