Coronavirus : les demandes de chômage partiel explosent

Plus de 1.700 entreprises frappées par la propagation du coronavirus ont demandé à bénéficier du chômage partiel contre 900 vendredi dernier. Cette montée en puissance illustre les difficultés des entreprises à maintenir leur personnel en activité alors que le virus continue de se propager sur l'ensemble des pays de l'Union européenne.
Grégoire Normand
Au plan national, la France comptait au 10 mars, 1 784 cas de COVID-19 sur son territoire, en hausse de 374 cas en 24 heures. 33 patients sont décédés de cette infection à ce jour selon des chiffres du ministre de la Santé.
Au plan national, la France comptait au 10 mars, 1 784 cas de COVID-19 sur son territoire, en hausse de 374 cas en 24 heures. 33 patients sont décédés de cette infection à ce jour selon des chiffres du ministre de la Santé. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Les répercussions du coronavirus sur l'économie tricolore commencent à prendre de l'ampleur. Selon les chiffres obtenus par La Tribune ce mercredi 11 mars, plus de 1.725 entreprises de plus de 250 salariés ont fait des demandes de chômage partiel auprès des services du ministère du Travail. Cela représentait 30.000 salariés sur l'ensemble du territoire au 9 mars. Dimanche, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait annoncé que 900 entreprises avaient demandé à bénéficier de ce dispositif. Avec l'accélération de cette crise sanitaire en France, le gouvernement veut inciter les entreprises à recourir à l'activité partielle pour leurs salariés.

"Au regard de l'impact prévisible du COVID-19 sur l'activité économique et de la déstabilisation des places financières observée, le président de la république et le gouvernement ont détaillé la batterie de mesures destinée à soutenir les entreprises et les salariés : report de charges sociales, dégrèvements d'impôts, renfort de la BPI pour soutenir la trésorerie, renforcement du recours au chômage partiel et solidarité économique dans l'exercice de la commande publique", a rappelé l'Elysée à l'issue du conseil des ministres de mercredi.

> Lire aussi : Coronavirus : 900 entreprises ont déposé un dossier de chômage partiel

Le tourisme, l'hôtellerie et les transports les plus exposés

Sans surprise, les trois secteurs les plus menacés par la baisse de l'activité sont le tourisme, l'hôtellerie et les transports. Les mesures de confinement de la population décidées en Chine pour mettre un coup d'arrêt à la propagation du COVID 19 ont provoqué une chute brutale de la fréquentation touristique chinoise en France et en Europe. De nombreuses réservations hôtelières et visites d'établissements culturels ont été annulées à la suite de ces annonces des autorités chinoises. L'annulation ou reports de salons et événements en France ont également provoqué des chutes de fréquentation des établissements hôteliers et restaurants liés aux voyages d'affaires. Enfin, les compagnies aériennes s'attendent à traverser une crise brutale cette année.

> Lire aussi : Coronavirus : le transport aérien affronte l'une des plus graves crises de son histoire (si ce n'est la plus grave)

L'appareil industriel pourrait également être affecté par la diffusion toujours plus massive du virus en Europe. L'Italie, qui est le second partenaire commercial de la France d'après de récentes statistiques du Trésor, a décidé de mettre l'ensemble des régions de la péninsule sous quarantaine. La paralysie de l'activité économique en Italie pourrait avoir de graves répercussions sur l'industrie française bien plus dépendante de l'économie transalpine que des fournisseurs chinois. Les grands acteurs de l'industrie automobile en France redoutent notamment de nombreuses difficultés relatives aux blocages des chaînes d'approvisionnement.

Renforcement du chômage partiel

Pour éviter des licenciements massifs en cas de baisse de l'activité, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif du chômage partiel. "L'activité partielle ou chômage technique vise les entreprises qui ne peuvent pas maintenir leur activité à cause du coronavirus. À ce moment là, le contrat de travail est suspendu, il n'est pas rompu. Les salariés ne deviennent pas demandeur d'emploi. L'entreprise paie 70% du salaire et l'Etat et l'Unedic rembourse aujourd'hui 7,7 euros par heure travaillée. Nous allons monter ce remboursement au niveau du SMIC à 8,04 euros. C'est un coût supplémentaire mais ce n'est pas le sujet" a expliqué Muriel Pénicaud lors d'un récent point presse à Bercy. En attendant, l'exécutif a recommandé aux entreprises qui le pouvaient d'investir dans la formation. La ministre du Travail a également annoncé qu'elle allait mobiliser le FNE (Fonds national de l'emploi) destiné entre autres à financer la formation professionnelle.

Grégoire Normand
Commentaires 4
à écrit le 16/03/2020 à 11:10
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Les ecolos sont dans la place : il n'y a plus que la mairie de Grenoble que j'ai connu il y a 24 ans avec l'ancien maire de droite pendant je travaillais au CENG de Grenoble. Oui les ecolos ont fait leur trou et veulent occuper des places d'adjoints ...

à écrit le 12/03/2020 à 14:34
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"Selon les chiffres obtenus par La Tribune ce mercredi 11 mars, plus de 1.725 entreprises" Le nombre d'entreprises en France atteint 4 365 347 entreprises.

à écrit le 12/03/2020 à 11:11
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Combien de golden parachute pour cadre très très supérieur au reste du panier ?

à écrit le 12/03/2020 à 8:43
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"En attendant, l'exécutif a recommandé aux entreprises qui le pouvaient d'investir dans la formation" La formation dans un milieu forcément confiné donc... Heureux américains qui ont un leader solide pour affronter l'air du temps particulière...

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