Crise de l'hôpital public : Martin Hirsch quitte la direction de l'AP-HP

Dans un contexte de crise sans précédent à l'hôpital public, le patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé vendredi quitter ses fonctions, dans une lettre adressée aux personnels. Son départ intervient alors que l'hôpital public fait face à une pénurie de soignants. Certains établissements sont contraints de fermer des services ou de réduire leurs activités. Le gouvernement a promis des mesures dès juillet.
Martin Hirsch avait été nommé en 2013 à la tête de l'institution francilienne.
Martin Hirsch avait été nommé en 2013 à la tête de l'institution francilienne. (Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

En pleine crise de l'hôpital public, Martin Hirsch, le directeur général des hôpitaux publics franciliens, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a annoncé vendredi dans une lettre adressée aux personnels, qu'il quittera son poste à la fin du mois de juin. Ce haut fonctionnaire dirigeait depuis 2013 cette grosse institution de santé, qui emploie plus 100.000 personnes et fait fonctionner 38 hôpitaux en Ile-de-France.

Dans son courrier, Martin Hirsch salue le courage et l'abnégation des personnels de l'AP-HP face à la pandémie de Covid-19, mais regrette de ne pas avoir pu mettre en œuvre «un modèle hospitalier différent de ce qu'il a été avant, plus proche de nos attentes et de nos ambitions à tous», un engagement qu'il avait tenu à l'aube de la pandémie.

« C'est parce que j'ai pensé ne pas pouvoir réunir toutes les conditions pour que cet engagement soit respecté que j'ai décidé, il y a un mois, de remettre mon poste de directeur général de l'AP-HP à la disposition du gouvernement », a-t-il écrit.

« Je suis convaincu que beaucoup de maux dont nous souffrons appellent des changements de même ampleur que ceux qui avaient été réalisés en 1958, quand l'hôpital universitaire avait été repensé pour lui redonner force, noblesse et attractivité », a complété ce haut-fonctionnaire, à l'origine, par ailleurs, du revenu de solidarité active (RSA) ; qui fut aussi président d'Emmaüs France avant d'entrer au gouvernement de François Fillon comme haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, en 2007.

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Crise des vocations

Ce départ intervient en pleine crise de l'hôpital public qui fait face à une crise des vocations et peine à recruter. La situation est particulièrement difficile dans les services d'urgence, dont au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte diffusé fin mai par l'association Samu-Urgences de France. Au sein même de l'AP-HP, les soignants sont à «un point de rupture», estimait le 9 juin, sur France Info, Rémi Salomon, le président de la Commission médicale d'établissement (CME), instance représentative des médecins au sein de l'AP-HP. «On est arrivé à un point de rupture, à une bascule, avec une sorte de découragement, de désengagement» des soignants, expliquait-il.

Fin mai Martin Hirsch avait estimé qu'il manquait 1.400 infirmières et infirmiers dans les hôpitaux franciliens, où, faute de soignants, 15% des lits restaient fermés en moyenne, avait-il précisé.

«Il y en a qui ont changé de métier, il y en a qui sont partis dans le privé, il y en a qui sont partis en province, il y a en qui ne sont pas venus travailler après la diplomation de l'été dernier (...) et il y en a beaucoup qui utilisent cette drogue douce de l'intérim, qui nous met dans une situation absolument terrible», avait expliqué Martin Hirsch.

Des mesures d'urgence

Pour parer à l'urgence, la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon, a d'ores et déjà annoncé début juin de premières mesures de soutien aux services d'urgence hospitaliers. Parmi ces mesures figurent un doublement de la rémunération des heures supplémentaires, la possibilité d'exercer dès l'été pour les élèves infirmiers et aides-soignants dont la formation s'achève en juin ou juillet, et la facilitation du cumul emploi-retraite.

Ces mesures seront bientôt complétées par les propositions de la « mission flash » confiée par l'Elysée au docteur François Braun, président de Samu-Urgences de France, qui doit rendre ses conclusions fin juin. Emmanuel Macron avait promis dans un entretien à la presse régionale que des « décisions d'urgence » seraient prises dès juillet.

(Avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 18/06/2022 à 9:20
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C'est ce Monsieur qui traite indirectement les français de racistes parce qu'ils refusent d'appeler leurs enfants avec des prénoms musulmans mais qui a 3 filles avec des prénoms bien classique du calendrier grégorien ?

à écrit le 17/06/2022 à 18:59
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Voilà le style parfait du responsable de rien qui profite de toutes les occasions pour se faire valoir et qui par la suite faute de compétences se dérobe après s'être engraissé sur le dos des contribuables.

à écrit le 17/06/2022 à 18:01
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Martin Hirsch, le petit protégé de l'Elysée, est juste le responsable de l'état des hôpitaux francais. Comme plus rien ne va, il fait ces valises pour aller se dorer au soleil. "Crise des vocations" "manquait 1.400 infirmières et infirmiers" C'es...

à écrit le 17/06/2022 à 17:31
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"où, faute de soignants, 15% des lits restaient fermés en moyenne, avait-il précisé." Le gouvernement qu'il a soutenu a fermé, en quatre ans, 17 600 lits d'hôpitaux et 5 700 d'hospitalisation en pleine pandémie. Depuis qu'il est, lui, à la tête de...

à écrit le 17/06/2022 à 15:38
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Ce n edt pas le moment de quitter le navire !!

à écrit le 17/06/2022 à 15:22
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Contrairement à ce qui est écrit dans l’article,  l'hôpital public ne fait pas face à une crise des vocations. Revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail et vous verrez que les emplois hospitaliers redeviendront attractifs. Marti...

à écrit le 17/06/2022 à 15:14
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Tout cela à cause de l'immigration incontrôlée dans notre pays. En en arrive au port du BRUKINI en piscine. Pauvre France...............

à écrit le 17/06/2022 à 12:13
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c'est en raison de son obsession dogmatique de baisse des impôts, notamment en faveur des plus riches, que ce gouvernement torpille l'hôpital public. Qu'est-ce qui est le plus important ? la santé des gens ou le patrimoine des copains de nos dirige...

le 17/06/2022 à 13:27
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Réponse B. Il n'est qu'à voir comment la BCE panique à l'idée que les Actifs (immo, bourse, ...) pourraient baisser ... alors qu'ils aimeraient laisser filer l'inflation pour que les classes moyennes et les pauvres payent la dette et les deficits iss...

à écrit le 17/06/2022 à 12:11
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Tiens, vous avez remarqué ? Plus personne n'ose parler du Covid-19 pour servir de bouc émissaire à tous les problèmes de l'hôpital. L'excuse ne tient plus

à écrit le 17/06/2022 à 12:04
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Qui travaille au projet de réforme de la Santé Publique? Qui analyse les besoins des patients? Qui met en face et en phase les besoins, les moyens et les contraintes financières pour équilibrer tout cela?

à écrit le 17/06/2022 à 12:02
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Il a gagné suffisament d'argent pour prendre quelques vacances et faire jouer ses relations! ;-)

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