Dans les territoires, les clusters d'entreprise résistent mieux à la crise

Selon un sondage réalisé par France Clusters auprès de ses 20.000 entreprises représentant près d'un million d'emplois, les sociétés qui s'en sortent le mieux dans cette crise économique et sanitaire restent celles qui sont associées aux écosystèmes locaux.
César Armand
Xavier Roy, président de France Clusters
Xavier Roy, président de France Clusters (Crédits : Pauline de Courre)

S'il y a bien un Français qui apprécie le terme "cluster", c'est bien lui. Xavier Roy est directeur de France Clusters, un réseau de 70 clusters rassemblant 20.000 entreprises et représentant près d'un million d'emplois en France.  "Nous ne sommes pas gênés par la reprise du terme, d'autant que cette crise à réussi à faire entrer le mot dans le langage courant", dit-il aujourd'hui.

Selon un sondage réalisé du 9 au 15 novembre auprès de ses adhérents, ces grappes d'entreprises qui couvrent tous les secteurs de l'économie - "depuis l'alimentation jusque l'aéronautique en passant par le service domicile ou la cosmétique" - permettent de mieux préserver l'emploi sur les territoires. 97% d'entre elles estiment ainsi très faible le risque de dépôt de bilan, 90% considèrent que la crise a créé des opportunités, 73,7% se sont ouvertes à de nouveaux marchés de même que 65% d'entre elles ne rencontrent pas de réelles difficultés.

La "coopétition" plutôt que la compétition

Un cluster est effectivement un réseau d'entreprises - TPE-PME et grands groupes -, qui appartiennent à un même domaine d'activité et qui sont implantés sur un territoire commun. Elles ne sont pas dans une relation donneurs d'ordre-fournisseurs, mais attaquent ensemble des marchés pour innover. De même qu'elles travaillent étroitement avec tous les acteurs locaux: des banques aux universités en passant par les collectivités territoriales.

"Nos entreprises sont certes concurrentes, mais elles sont aussi ouvertes à la coopération", souligne Xavier Roy, directeur de France Clusters. "C'est ce que les chercheurs appellent la coopétition", ajoute-t-il.

L'opportunité du "made in France"

36% des sondés parient en outre sur le "made in France" comme générateur d'une opportunité de relocalisation des commandes. À cet égard, les trois-quarts de la production mondiale de flacons de parfums passe déjà par Dieppe depuis que Louis XIV commandait les vitraux de ses cathédrales aux artisans situés le long de la Bresle, dont le sable est reconnu pour sa qualité.

En Île-de-France, le cluster Silver Valley rassemble, lui, 9.000 seniors entre 60 et 90 ans qui testent les démarches d'innovation de 4.000 entrepreneurs. Lors du premier confinement par exemple, cinquante jeunes pousses ont aidé ces milliers de technophiles du troisième âge à conserver un lien social, malgré la distance physique. Soit en leur apprenant à se servir des technologies de communication comme WhatsApp, soit en les guidant vers trente minutes de gymnastique par jour via YouTube.

"Sur ces 16 millions de Français, 92% sont autonomes et 8% bénéficient de l'aide personnalisée à l'autonomie", relève l'entrepreneur Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley et auteur de "Construire la société de la longévité - Une opportunité pour le futur ?".

Accompagnés tant par l'Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT) que par la Banque des territoires (Caisse des Dépôts), les clusters jouent avec elles le rôle d'aiguillon, les orientant vers les projets dans lesquels elles pourraient co-investir. Facilitateurs et poissons-pilotes, ils tentent de protéger l'économie locale des coups de virus.

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 04/12/2020 à 18:05
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Méfiez vous les gars : depuis mars 2020, la signification du mot cluster a sensiblement changé, et pas forcément dans le bon sens 😁

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