Filière nautique : le cluster Atlantique parie sur l'innovation

Piloté par la Région Bretagne, le projet européen Capiten rassemble 18 partenaires maritimes, de l'Écosse au sud de l'Espagne, avec l'objectif d'ici à 2020 de favoriser le développement économique et la création d'emplois dans l'économie bleue. Ce cluster de l'Arc Atlantique mise sur l'innovation et le développement durable pour asseoir l'avance des filières d'excellence que sont le tourisme et les sports nautiques, l'industrie et la plaisance.

Avec 1,05 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2016, la Bretagne tient bon la barre de 1re région française pour la pratique des activités nautiques. C'est avec cette légitimité qu'elle assure le pilotage d'un nouveau navire baptisé Capiten. Acronyme de Cluster Atlantique pour l'innovation technologique et économique dans la filière nautique, ce projet européen de trois ans, cofinancé par le programme régional Interreg Espace Atlantique, a largué les amarres en novembre.

Avec pour destination d'ici à 2020 : l'accroissement du développement économique et la création d'emplois au sein de la filière nautique de l'Arc Atlantique. Capiten rassemble en effet cinq pays atlantiques, Royaume-Uni, Irlande, France, Espagne et Portugal, et 18 partenaires institutionnels dont les CCI de La Rochelle et de Madeire et le Centre technologique des sciences marines d'Espagne.

Le projet se fixe comme cap de diffuser l'innovation au sein des trois piliers du nautisme que sont le tourisme et les sports nautiques, l'industrie et la plaisance. Doté d'un budget de 3 millions d'euros, Capiten est financé à 75 % par des fonds européens FEDER et à 25 % par les différents partenaires. À l'issue des trois ans, ce projet vise à former un cluster Atlantique qui porterait ses actions et assurerait une « veille permanente sur les opportunités à saisir pour développer l'économie bleue ».

Nouveaux produits et pratiques innovantes

« La Bretagne a déjà porté deux projets européens liés au nautisme en collaboration avec Nautisme en Bretagne. Mais avec Capiten, c'est la première fois qu'elle pilote un projet opérationnel, économique et financier détaille Isabelle Parfitt, chef du projet. D'ici à trois ans, l'objectif est de faire émerger des produits innovants et des réalisations concrètes dans cinq domaines - ou dorsales - spécifiques : l'élargissement de la pratique des sports nautiques, les procédés d'éco-conception, d'éco-construction et de déconstruction durable, les itinéraires de petits et grands cabotages sur le front Atlantique, l'accueil réservé aux plaisanciers dans les ports. Dans ce cas, il s'agit par exemple d'adapter les services et les outils numériques aux nouveaux profils des plaisanciers. »

Prévu à horizon 2019, le cinquième volet sera l'organisation d'un « Atlantic Beach Tour Destination », sorte d'événementiel itinérant qui proposera au grand public de tester grandeur nature les embarcations de nouvelle génération qui auront été imaginées. Il sera lié à des événements littoraux déjà existants comme des festivals de musique.

Eco-construction et prototypes en 2018-2019

Chaque partenaire intervient sur des dossiers qu'il pilote. Pour les sports nautiques, la mission de définir le cahier des charges et les attentes des différentes typologies de clientèle, dont les jeunes, en vue de l'élaboration de nouveaux produits, a été dévolue à l'association Nautisme en Bretagne. Le territoire peut s'appuyer sur ses compétences techniques et industrielles dans la voile de compétition.

Les CCI travailleront sur l'innovation industrielle durable avec dans un premier temps la mise en réseau des connaissances issues d'études techniques, d'expérimentations et du travail avec des architectes navals sur les embarcations de nouvelle génération et les matériaux éco-responsables. Ce « benchmark des bonnes pratiques » précédera une mise en œuvre industrielle fixée au printemps 2018, qui débouchera sur la publication de fiches techniques en septembre et la construction de prototypes. Y seront associés des chantiers, des ateliers, des PME et des startups ainsi que des partenaires commerciaux.

Culture et fréquentation des ports

La commercialisation des nouveaux produits démarrera après 2020, à l'issue des tests effectués lors du Beach Tour.

« Ce volet opérationnel du projet devrait permettre la création ou la consolidation d'entreprises spécialisées fait valoir Isabelle Parfitt.
L'idée générale est de faire bénéficier à tous les partenaires des bonnes pratiques dans les différents domaines. »

Sur le petit et le grand cabotage, les expériences de la Galice et de la région de Porto (route des vins) vont montrer comment valoriser les atouts naturels et culturels des territoires, afin de développer de nouveaux itinéraires nautiques. L'argument culturel contribuera aussi à accroître la fréquentation des ports et à améliorer les services aux plaisanciers lors de leurs escales. Ce dossier est pris en charge par l'Écosse.

Avant la prochaine rencontre des partenaires de Capiten en mai ou juin prochain au Portugal, le site Internet du projet sera en ligne. Destiné aux institutionnels et professionnels du nautisme, il en rapportera les différentes étapes et s'enrichira des études et des pages techniques industrielles.

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