Déficit public : peu optimiste, le FMI s'attend à ce que la France dépasse nettement ses prévisions pour 2027

Mauvaise nouvelle pour la France. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe, ce jeudi 23 mai, un déficit public en 2027 « nettement supérieur » aux prévisions du gouvernement. Alors que l’exécutif entend ramener le déficit à 2,9 % d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, l’institution internationale table désormais sur 4,5 %. Une annonce qui tombe mal à huit jours de la publication par l’agence S&P Global de sa notation pour l’Hexagone.
Pour le FMI, le déficit public de l'Hexagone devrait avoisiner les 4,5 % du PIB d'ici la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Pour le FMI, le déficit public de l'Hexagone devrait avoisiner les 4,5 % du PIB d'ici la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. (Crédits : Yuri Gripas)

[Article publié le jeudi 23 mai 2024 à 11h28 et mis à jour à 12h50] Le gouvernement applique-t-il la méthode Coué en matière de finances publiques ? Alors que l'exécutif entend ramener le déficit public sous la barre des 3 % à l'horizon 2027, le Fonds monétaire international (FMI) affiche son scepticisme. Ce jeudi 23 mai, l'institution internationale anticipe un déficit public en 2027 pour la France « nettement supérieur » aux prévisions du gouvernement.

Pour le FMI, le déficit public de l'Hexagone devrait avoisiner les 4,5 % du PIB d'ici la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. Cette différence tient selon l'organisation internationale au fait que « les principales mesures de revues et d'économies en dépenses qui sous-tendent l'ajustement prévu restent à identifier ». Une annonce qui tombe mal pour le gouvernement à une semaine de la révision de la note française par l'agence de notation S&P Global, et après le statu quo des agences Moody's et Fitch fin avril.

Lire aussiDégradation du déficit français : Pierre Moscovici alerte sur « une situation des finances publiques très préoccupante »

Dans ce contexte tendu pour les finances publiques, le FMI appelle la France à mettre en place « de nouvelles mesures » dès 2024 pour ramener la dette sur une trajectoire descendante. Pour l'institution, le déficit public de l'Hexagone devrait atteindre 5,3% en 2024, quand le gouvernement de Gabriel Attal mise sur 5,1%.

Parmi ses préconisations d'économies, le FMI insiste sur le fait de cibler les allocations chômage et les dispositifs de soutien aux travailleurs et aux entreprises ou de réformer les dépenses fiscales. Car « en l'absence de mesures supplémentaires, la dette atteindrait 112% du PIB en 2024 et augmenterait d'environ 1,5 point de pourcentage par an à moyen terme », selon l'institution.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a promis jeudi qu'il ferait « tout ce qui sera nécessaire » pour réduire le déficit public de la France à moins de 3% du PIB en 2027. « Nous ferons tout ce qui sera nécessaire pour revenir sous les 3% de déficit public en 2027 », a réagi Bruno Le Maire face à des journalistes.

Avant le FMI, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), avait déjà estimé que les prévisions de réduction du déficit d'ici à 2027 manquaient de « crédibilité » et de « cohérence ».

Dérapage du déficit en 2023

Le ralentissement de la croissance à l'automne dernier a fait déraper le déficit public de l'Hexagone en 2023. « Le déficit public pour 2023 s'établit à 154,0 milliards d'euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,8 % en 2022 et 6,6 % en 2021 », selon l'Insee. Un chiffre bien supérieur à la prévision de 4,9 % sur laquelle tablait le gouvernement pour 2023. Et qui a obligé l'exécutif à couper en urgence, et par décret, dès le mois de février, 10 milliards d'euros dans le budget 2024 de l'Etat.

Un effort rendu indispensable, mais encore insuffisant pour tenir la trajectoire budgétaire fixée par Bercy dans le programme de stabilité (PSTAB). Le gouvernement va devoir trouver dix milliards d'euros supplémentaires dès cette année pour tenter de ramener le déficit à 5,1 % en 2024. Pour cela, Bercy compte demander des efforts supplémentaires aux services administratifs de l'Etat (5 milliards), mais aussi aux collectivités locales (2,5 milliards d'euros). Ce qui porte l'effort budgétaire à 20 milliards d'euros cette année.

Lire aussiDéficit : le Haut Conseil des finances publiques tacle le plan du gouvernement pour revenir sous les 3%

20 milliards d'euros d'économies prévues en 2025

Rebelote en 2025. Le gouvernement devra aussi réaliser dès le projet de loi de finances pour 2025 de nouvelles économies, plus drastiques encore. Pour l'année prochaine, il a déjà annoncé 20 milliards de coupes budgétaires sur l'ensemble des trois postes (Etat, Sécurité sociale, collectivités). Avec de telles mesures, l'exécutif entend aussi limiter la charge de la dette française qui pourrait passer de 46,3 milliards d'euros en 2024 à 72,3 milliards en 2027.

Commentaires 17
à écrit le 24/05/2024 à 11:01
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Pourtant nous avons Bruno Le Maire et Mozart aux commandes!

à écrit le 24/05/2024 à 8:57
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Étonnant quand même car notre santé a été atomisée, l'éducation nationale massacrée, les finances publiques pillées, les services publics massacrés et-c... et-c... pour au final que nous finissions sur la paille ? Notre classe dirigeante européenne n...

à écrit le 23/05/2024 à 16:37
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Il faut écouter V Hayer qui nous dit que nous allons vers des lendemains qui chantent. Et puis au moins , nous dépassons nos objectifs ...

à écrit le 23/05/2024 à 14:47
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Le FMI contredit ouvertement Macron, qui vient de dire qu'il n'y a pas de dérapage des comptes de l'état ! LOL ! 300 milliards de recettes et 450 milliards de dépenses mais ça va tout va bien ! Une question : mais qui contrôle où disparait tout cet a...

à écrit le 23/05/2024 à 13:51
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Ce n'est pas étonnant car les plus chauds partisans de l'UE sont aussi ceux se gavant le plus copieusement des gabegies d'argent public, en particulier les retraités aisés et les professionnels prospérant sur la rente immobilière, dit autrement l'éle...

le 23/05/2024 à 14:28
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AUX les jeunes QUI critiquent toujours les anciens nous pouvons conseiller !!! travaillez 40 /45 h même plus comme les anciens ,sans les conges paternité ,les 5 semaines de conges, en cotisant même sur les heure sup, sans les chèques vacances etc. e...

le 24/05/2024 à 5:32
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@matheo : les anciens ne doivent pas tant leur situation à leurs qualités qu'au fait d'appartenir à la tranche d'âge faisant la pluie et le beau temps aux élections depuis les années 70, le RN permettant de jouer les prolongations car plus besoin de ...

à écrit le 23/05/2024 à 13:39
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Faut arrêter le French bashing. "Mauvaise nouvelle" ben non, nous restons les meilleurs dans le déficit de l'état, grâce sûrement au coup de génie macronien de 2023 avec l'embauche de 60 000 nouveaux fonctionnaires et nous resterons les champions du...

le 23/05/2024 à 14:22
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Exact ! Nous sommes les meilleurs sur les prélèvements, les déficits et la dette ! C'est incompréhensible que les autres pays ne veulent pas nous imiter !

le 23/05/2024 à 19:23
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@Azerty. Et en plus nous nous coltinons les rois du haut fonctionnariat biberonnés à l'ENA✌Même qu'il a fallu opérer en 2022 sa suppression pour gommer son héritage. Y a pas à dire, en effet, nous sommes champion du monde toutes catégories 🥳

à écrit le 23/05/2024 à 12:01
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Ce n' est certes pas avec des accros aux chèques en bois qu' on va redresser les Finances Publiques sachant qu' Emmanuel Macron a encore récemment déclaré qu' " à cause CONJONCTURELLE il fallait donner une réponse CONJONCTURELLE " ... La Classe Pol...

le 23/05/2024 à 12:12
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Ah non, les politiciens sont très compétents dans l'exercice de leur métier consistant à se faire élire, mais le drame est qu'ils le font en brossant dans le sens du poil des électeurs allant sur leurs 80 ans, le nom de certains partis "de gouverneme...

le 23/05/2024 à 14:26
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La compétence en politique ne comprend pas le sens des responsabilités. Dommage.

à écrit le 23/05/2024 à 11:53
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Usines à GPA ukrainienne et JO2024, il y a des priorités que semblent ignorer le FMI

à écrit le 23/05/2024 à 11:47
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A part le gouvernement qui se vautre dans son propre deni. , qui ne croit pas à ce qu'il dit et distribue de l'argent "magique" à tout va; qui pour croire à un retour dans les clous en 2027?

à écrit le 23/05/2024 à 11:34
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Étonnant quand même car notre santé a été atomisée, l'éducation nationale massacrée, les finances publiques pillées, les services publics massacrés et-c... et-c... pour au final que nous finissions sur la paille ? Notre classe dirigeante européenne n...

le 23/05/2024 à 12:55
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Ah bon ? En tout cas, à la SNCF et la RATP, l'argent coule à flots !

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