
Mettre les questions sociales au cœur des débats de la prochaine élection présidentielle. Telle est l'ambition du secrétaire général de la CGT Philippe Martinez qui effectuait ce 30 août sa « rentrée » médiatique. Pour le dirigeant syndical, c'est en effet la lutte contre le chômage et les inégalités ainsi que le pouvoir d'achat qui devraient constituer la priorité des priorités de tous les candidats déclarés ou potentiels à l'élection présidentielle du printemps 2017.
Or, Philippe Martinez constate que ce n'est actuellement absolument pas le cas, regrettant que les odieux actes de terrorisme dont la France a été victime soient le prétexte pour saturer le débat public avec les questions sécuritaire ou identitaires. Et de prendre l'exemple de la polémique autour du « burkini », « un contexte qui favorise la propagation des idées du Front National ». Le leader syndical regrette ainsi que les propos politiques tenus actuellement ne conduisent qu'à « l'exclusion et à la stigmatisation d'une partie de la population ».
Relancer le débat sur la réduction du temps de travail
L'objectif de la CGT est donc de tenter de sortir le monde politique de ses problématiques actuelles pour tenter de le ramener sur le champ économique et social.
Ce n'est pas gagné. Mais, pour ce faire, la CGT a décidé de mener une forte campagne en faveur d'une nouvelle étape dans la réduction du temps de travail. La confédération va plaider haut et fort en faveur d'une durée légale du temps de travail hebdomadaire ramenée à 32 heures... Voilà de fait un thème de débat comme en raffole la France. Le « coup » de la CGT peut donc fonctionner surtout qu'il intervient totalement à contre-courant de la tendance actuelle avec une toute récente loi El Khomri qui tend, une fois encore, à contourner un peu plus ce qui reste de la législation sur les 35 heures. Et la CGT n'est pas totalement isolée dans ce combat. Ainsi l'économiste Pierre Larrouturou et la sociologue Dominique Méda viennent de publier un ouvrage* prônant la semaine des quatre jours avec un mécanisme incitatif : les entreprises qui limiteraient le travail quatre jours ouvré et embaucheraient 10% de salariés en plus seraient totalement exonérées de cotisations chômage.
Le combat continue contre la loi El Khomri
Mais pour remettre le social au cœur des débats, Philippe Martinez a aussi d'autres idées. D'abord, son syndicat ne compte pas lâcher l'affaire sur la loi El Khomri même si le texte a été promulgué. Le syndicat participera avec d'autres organisations (FO, Solidaires, Unef, etc.) à une nouvelle journée d'actions contre la loi le 15 septembre. Sur le terrain juridique, la CGT est en train de travailler sur des « questions prioritaires de constitutionnalité » (QPC) à adresser au Conseil constitutionnel. L'objectif étant de contester la constitutionnalité de la loi El Khomri sur au moins trois points : l'instauration de règles différentes, selon la taille de l'entreprise, sur les licenciements économiques ; la barèmisation des indemnités prud'homales ; la « neutralité » de l'entreprise en matière de fait religieux. La CGT compte aussi se battre au niveau des entreprises pour empêcher que des accords sur le temps de travail soient remis en cause.
Mais s'il tape toujours aussi fort sur la loi El Khomri, Philippe Martinez n'oublie pas la droite et sa primaire... A la lecture des programmes économiques et sociaux des candidats il prévient: « la course au moins disant social conduit à la catastrophe ». Et de lancer sous forme de boutade qu'entre le gouvernement actuel et ce qui pourrait être la nouvelle majorité après le printemps 2017 " on a en fait le choix entre le plus pire, le pire et le moins pire "...
Les camps de la droite et de la gauche sont donc prévenus, la CGT va tout faire pour peser sur le débat politique. Tout à ce combat, Philippe Martinez n'a du coup quasiment pas évoqué les élections de représentativité syndicale qui vont se dérouler dans les PME en novembre et décembre de cette année. Or, il y a un risque que la CGT perde sa première place au profit de la CFDT. C'est peut-être pour cette raison que la CGT se place dans une posture résolument offensive. Reste à savoir si elle osera appeler à battre François Hollande (s'il est candidat) comme elle avait explicitement appelé à battre Nicolas Sarkozy en 2012, sortant ainsi de sa traditionnelle "neutralité".
* "Einstein avait raison. Il faut réduire le temps de travail", Les Editions de l'Atelier - 270 pages - 14 euros
À l’heure où la productivité humaine a explosée, où le chômage est si haut de par cette explosion et de par les délocalisations, il reste tout un tas de dinosaures pour parler augmentation du temps de travail, allongement de l’âge de la retraite, etc.
Nous produisons déjà bien trop de marchandises, toutes plus inutiles les unes que les autres, notre planète se vide petit à petit de ses matières, de sa vie… Et l’on parle de continuer toujours plus loin, toujours plus fort alors que nous sommes déjà trop loin et trop fort.
Le bon sens logique voudrait au contraire que l’on freine des quatre fers. Définissons ce dont nous avons réellement besoin pour bien vivre, et contentons-nous de fabriquer cela. La réduction du temps de travail s’imposera alors d’elle-même.
Que le bon sens logique reprenne ses droits.
Avec donc tous les médias de masse contre elle on voit mal comment elle pourra peser sur les débats présidentiels déjà pris en otages par les thématiques d'extrême droite et de droite néolibérale.
Pour peser actuellement médiatiquement il faut être actionnaire milliardaire et non défenseurs des droits des salariés, voilà où nous ont mené les élections.
J'en veux pour preuve, leur attachement à s'opposer au FN alors que celui-ci à (exception faite de l'extrême gauche), le programme le plus à gauche économiquement parlant !
En 2017, les débats vont voler ..... bas !
... après, ne vous étonnez pas d'un taux de chômage de 80%, les petites entreprises auront déposé le bilan, et les grosses fuient le pays !!! J'appelle ça du rêve, pas de la lucidité !!
Ou alors, c'est partage du travail...et partage du salaire !! ça vous tente moins ??
Mais un principe économique qu'il me semble nécessaire de vous rappeler : un employeur embauche lorsque un salarié lui rapporte PLUS que ça ne lui coute ...!!!
Si leurs promesses utopiques et source de non-création d'emplois vous font rêver, voter donc selon leurs consignes de vote... mais si leurs consignes de vote sont rejetées par une majorité d'électeur, il faudra se plier à la majorité et accepter la décision majoritaire ... c'est ça, la démocratie !
Il est vrai que Martinez préfererait la dictature du peuple (donc la sienne) : si on vote en sa faveur, il veut bien être démocratique... sinon il s'opposera par tous les moyens à la majorité !!?
La CGT ne roule que pour elle, même si elle doit ruiner des travailleurs, des entreprises ou le pays.
La CGT ne roule que pour elle, même si elle doit ruiner des travailleurs, des entreprises ou le pays.
La vision à la Fidel Castro de la France a encore de beaux jours devant elle...mais pas sûr que les français rigolent avec les dinosaures de la politique, le grand soir ne se fera pas sans larmes.
Pour les 30 milliards c'est une gestion paritaire co dirigé par des représentants des syndicats salariés et patronaux dont, et oui le policier qui surveille tout cela afin d'éviter que le patronat détourne l'issue, est la...CGT !
Donc opter pour un charment de système politique est une bonne idée. Redonner le pouvoir au peuple..donc qui élire ? Voir programme !