Elections régionales : ce qu'il faut retenir du second tour

Si la droite l'a emporté et le FN n'a obtenu aucune région, le score de ce dernier est vu comme un "avertissement" par les dirigeants PS et LR. Par ailleurs, la participation a bondi par rapport au premier tour.
La participation a enregistré un bond de quelque neuf points (près de 59%) par rapport au 6 décembre.

La soirée électorale a connu son lot de surprises. La consécration espérée par la présidente du FN en vue de la présidentielle de 2017 n'est pas advenue, et la gauche ne s'est pas effondrée comme certains le prévoyaient. Revue de détail des faits marquants à l'issue du second tour de ce scrutin.

Le raz-de-marée de la droite n'a pas eu lieu

La gauche a remporté cinq régions, quand la droite en a gagné sept. Les nationalistes ont obtenu la Corse. Le suspense a été particulièrement intense en Île-de-France. La région a finalement basculé à droite. Le ministère de l'Intérieur a donné les chiffres définitifs: Valérie Pécresse l'emporte avec 43,8% des suffrages et Claude Bartolone termine deuxième (42,18%). Ce dernier a indiqué qu'il remettait en jeu son mandat de président de l'Assemblée nationale.

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En 2010, quand la métropole comptait 22 régions, la droite n'avait gagné qu'une région.

Pas de région pour le FN, mais au moins 350 conseillers régionaux

Vaincu, le FN a pourtant vanté une "montée inexorable" du parti par la voix de Marine Le Pen. "Rien ne pourra nous arrêter !", a-t-elle proclamé, présentant son parti comme "la première force d'opposition dans la plupart des régions de France."

"Nous avons triplé le nombre de conseillers régionaux par rapport à 2010", a par ailleurs claironné Marine Le Pen. Le Front national obtiendrait 350 conseillers régionaux à l'issue du second tour. A noter que le FN a recueilli 6,45 millions sur 89% de bulletins comptés.

Une abstention en forte baisse par rapport au premier tour

Les appels à la mobilisation de l'exécutif socialiste ont été entendus puisque la participation a enregistré un bond de quelque neuf points (près de 59%) par rapport au 6 décembre, en particulier dans les trois régions où le Premier ministre Manuel Valls avait appelé à voter à droite pour faire barrage au FN.

Un changement de nom pour le PS ?

Julien Dray a annoncé un changement de nom pour le PS après les régionales afin de "l'ouvrir". Une idée déjà évoquée par Manuel Valls en octobre 2014.

Le PS et le parti "Les Républicains" promettent de bonnes résolutions

Les divers représentants du PS et de LR ont mis en avant "l'avertissement" que représentait le résultats du FN au premier tour bien que celui-ci n'a gagné aucune région à l'issue du second tour.

Alain Juppé, en direct de la Mairie de Bordeaux, appelait ainsi à la réflexion:

Prenons garde aux mauvaises réponses. Ne lançons pas de débat sur "est-on suffisamment à droite ou pas assez."

De son côté, Nicolas Sarkozy déclarait:

"Cette mobilisation ne doit faire oublier sous aucun prétexte les avertissements adressés à tous les responsables politiques, y compris nous, au premier tour des élections,

Et de promettre:

 L'heure est, plus que jamais, au travail collectif au service de la France. Notre responsabilité est de lui donner le meilleur de nous-même. Je consacrerai à cette tâche toute mon énergie."

A la reconquête des électeurs

Le Premier ministre Manuel Valls a, quant à lui, mis en avant sa responsabilité:

"Ce soir, aucun soulagement, aucun message de victoire. Le danger de l'extrême droite n'est pas écarté,  loin de là. Je mesure ma responsabilité et celle de mon gouvernement."

ll a promis d'agir sans relâche pour obtenir "plus de résultats", et d'agir pour "la formation des chômeurs, l'apprentissage notamment". Mais aussi de regagner la confiance des électeurs :

"Nous devons apporter la preuve que la politique ne reprend pas comme avant, montrer que nous sommes capables à gauche de redonner envie de voter pour, plutôt que de voter uniquement contre."

(Article publié le dimanche 13 décembre à 23:27, mis à jour avec les chiffres du ministère de l'Intérieur le 14.12. à 8h27)

Commentaires 9
à écrit le 15/12/2015 à 14:53
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est ce le FN qui est dangereux, ? ou la mauvaise dépense publique, ces montages de gaspillages publics, avec la dette croissance, et donc les impôts et charges record d'europe, qui asphyxient les ménages et les entreprises, donc aucune reprise pos...

à écrit le 14/12/2015 à 16:11
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La plus importante leçon à tirer de ces élections c'est le réveil de l'UMPS, tellement cette formule de Marine LE PEN paraissait plus un slogan de campagne qu'une réalité, eh bien nous y sommes, les gaullistes aiment les socialistes et réciproquement...

à écrit le 14/12/2015 à 13:03
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Les partis LR, PS et autres républicains ont senti le vent du boulet fn, il serait temps pour eux de " réduire au silence " le canon fn qui leur a balancé le boulet.

à écrit le 14/12/2015 à 10:39
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il faut aussi retenir que le "vrai démocrate" JP Masseret (bien que je ne vote pas PS) a démontré que le pseudo front républicain de MM. Valls et Bartolone était inutile en plus d'être profondément anti-démocratique. Mais maintenant on sait ce que le...

à écrit le 14/12/2015 à 9:37
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Elections régionales 2015 ce qu'il faut retenir : un tournant historique : - Valls a réussit à réduire le PS à peaux de chagrins inconsolables - Sarkozy a réussit à s’essuyer les godasses les carpes Modem et les paillassons UDI pour les écra...

à écrit le 14/12/2015 à 9:15
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Et le plus inquiétant c'est que le processus démocratique électoral sort aussi considérablement abimé. Si 20% des électeurs doivent systématiquement voter contre leurs convictions pour éviter un danger encore plus grand, c'est que le mode de désign...

à écrit le 14/12/2015 à 7:52
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Sans la mobilisation au dernier moment de 9% d absententionistes le FN aurait pu gagner plusieurs regions Croire que ca se reproduira à chaque fois c'est de la folie Le FN reste le grand gagnant il a triplé ces voix !! Il est à la porte du pouvoir ...

le 14/12/2015 à 10:17
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Et que pensez vous de Marine Le PEN fille de Jean Marie Le PEN, à la tête du parti FN, député européeen, candidate dans le NOrd, Marion Maréchal Le PEN, petite fille de Jean Marie, déjà député etc etc, Philippot compagnon de Marine Le PEN, député eur...

le 14/12/2015 à 13:44
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Heu.... Je sais que leur couple politique porte à équivoque, mais le compagnon de MLP c'est Louis Aliot, par ailleurs également député européen. Ce charmant individu, tête de liste au FN en Roussillon (que voulez vous, c'est une manie familiale), ...

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