Emmanuel Macron annonce 3,4 milliards d'euros pour l'industrie du futur

En déplacement à Nantes, le ministre de l'Economie a lancé la seconde phase de la Nouvelle France industrielle, dédiée à l'industrie du futur. La numérisation devient le fil rouge de la politique industrielle de l'Etat.
Pour lancer et développer l'industrie du futur, l'Etat prévoit de débourser 3,4 milliards d'euros

Ils étaient 34. Ils ne sont plus que 9. Lundi à Nantes, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie a lancé la deuxième phase du programme de la "nouvelle France industrielle" qui comprend notamment une version resserrée des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, lancés en septembre 2013 par son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg. Ils sont désormais regroupés au sein de 9 grandes "solutions industrielles".

Produire mieux

La nouvelle phase appelée "industrie du futur" doit permettre une "montée en gamme" afin de produire "mieux, avec beaucoup moins de pollution, sur des volumes parfois plus réduits, plus vite, et donc qu'on ait une industrie parfaitement adaptée aux besoins de ses clients et aux nouveaux défis économiques et environnementaux", a expliqué le ministre en visitant une usine de l'équipementier aéronautique Daher, près de Nantes, ouverte en 2012 et qui emploie 1.700 personnes sur cinq sites.

Des investissements massifs

"Cette stratégie suppose une vague d'investissements inédite", a assuré le ministre, en soulignant que "la nouvelle phase qui commence (prévoit) 3,4 milliards d'investissements publics sur le projet industrie du futur et les 9 solutions industrielles", venant s'ajouter aux 1,4 milliard de fonds publics déjà injectés.

"La France a raté dans les années 90 la vague d'investissements qui a été celle de la robotisation. On se retrouve aujourd'hui avec cinq fois moins de robots en France qu'en Allemagne, deux fois moins qu'en Italie (...). Est-ce que c'est cela qui a protégé l'emploi industriel ? Non, parce que la première décennie des années 2000 a montré l'effondrement de l'emploi industriel" en France, a poursuivi M. Macron.

Chez Daher, il a notamment visité une ligne de production automatisée de clips thermostatiques de l'A350, l'assemblage du plancher de l'A400 M et le robot ultra-son où sont contrôlés les panneaux de voilure de l'ATR 72.

La phase "industrie du futur" consiste à soutenir la modernisation de l'outil industriel français, en particulier dans les PME et ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et à les inciter à mieux prendre en compte la dimension numérique et à promouvoir la formation de leurs salariés en conséquence.

Le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi

"Le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi, c'est une vieille lubie et une fausse idée", a insisté Emmanuel Macron, qui était accompagné de la secrétaire d'Etat au Numérique, Axelle Lemaire.

"Ne pas avoir de robot c'est se condamner à ne pas se battre sur certaines tâches", a-t-il dit en soulignant que chez Daher, la "robotisation massive" permet par exemple d'être compétitif sur les ailes d'avion, qui seraient sinon "moins chères à produire en Turquie, au Maghreb ou en Asie".

Un accompagnement pour les PME et les ETI

Concrètement, ce programme prévoit un accompagnement pour les PME et ETI dans leur modernisation: 2.000 d'entre elles bénéficieront d'un diagnostic personnalisé d'ici la fin 2016. Le programme entend aussi se donner davantage de visibilité avec au moins 15 "projets vitrines" d'ici la fin 2016 et un grand événement à Paris à l'été 2016 s'inspirant de la foire industrielle de Hanovre.

L'enveloppe financière comporte la mesure fiscale annoncée en faveur des investissements des entreprises dans leur outil industriel dans les douze prochains mois (2,5 milliards d'euros) et une enveloppe de prêts supplémentaires de Bpifrance (2,1 milliards) pour les PME et les ETI.

L'Industrie du Futur bénéficiera de moyens supplémentaires, indique-t-on à Bercy, avec le fonds SPI (Sociétés de projets industriels) pour 425 millions d'euros et les subventions et avances remboursables des actions Piave (Projets industriels d'avenir) pour 305 millions d'euros.

Commentaires 34
à écrit le 06/07/2015 à 10:18
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C'est bien mais on est en dessous des 4Md'€ (et ce n'est pas finis) de la salle de concert philarmonique de la porte de pantin. Probablement un probléme d'arbritage budgétaire...

à écrit le 20/05/2015 à 11:11
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et il les prend où les 3,4 milliards ? car la dépense publique continue d'augmenter et ils sont incapables de la réduire, pas de nouveaux impôts et aucune réforme utile de chasse aux immenses gaspillages sur les rails...??? car si c'est comme pour...

à écrit le 19/05/2015 à 19:17
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le diagnostic est simple, les solutions tout autant : la france a le record européen voire mondial d'impôts et taxes, donc destruction du pouvoir d'achat et de la compétitivité des entreprises, dans ces conditions il n'y a aucune reprise économique...

à écrit le 19/05/2015 à 11:54
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Si j'ai bien compris, on fait du nouveau, mais en gardant l'ancien ? Ce n’est pas qu’un problème industriel, les bons entrepreneurs savent très bien créer de la valeur par eux mêmes. Le problème est au niveau de l’état d’esprit, ou de l’esprit d’é...

à écrit le 19/05/2015 à 7:19
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Que de grands discours. Les robots remplacent la main d’œuvre peu qualifiée et bon marché (migrants et personnes peu qualifiées) et donc fabriquent du chomage pour ces catégories de personne. D'autre part, les robots ne fabriqueront pas d'emploi pour...

le 19/05/2015 à 8:11
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Quelques bons hommes sont nécessaires pour piloter une armée de robots fonctionnant 24 heures sur 24. C'est le gain sur la main d'œuvre qui est intéressante dans la délocalisation. Pour les robots, plus ils sont sophistiqués, plus ils sont rentables...

le 19/05/2015 à 10:38
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A terme il restera le soucis des acheteurs. A quoi sert de produire si personne ne peut acheter?

le 19/05/2015 à 12:08
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En Slovénie aussi, il y a de bons techniciens (au sens technique du terme - ingénieurs, techniciens) capables de maintenir les lignes de production des automobiles. Pas la peine de s'expatrier bien loin. Et pour les marmites, ce n'est toujours pas en...

à écrit le 19/05/2015 à 6:44
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L'intérêt est tout de même de savoir comment se sont raccordés ses 34 plans initialisés en 2013 1- Nouvelles ressources : matériaux biosourcés et recyclés. Objectif d’ici 2020 : doubler le volume des matières premières d’origine végétale dans l’indu...

à écrit le 18/05/2015 à 23:12
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Pendant que les déclinistes passent leur temps sur les forums, la France avance avec ses millions de jeunes bien formés dont la moitié veut entreprendre et innover. Bravo !

à écrit le 18/05/2015 à 21:02
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A ça y est le gouvernement débloque 3,4 milliards d'euros pour l'ANPE... A près tout ces la principale entreprise de notre pays et elle "embauche" tous les moins plus de "chômeurs"...

à écrit le 18/05/2015 à 20:21
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ah le colbertisme, spécialité bien de chez nous et qui a vocation a le rester. De grace que l'Etat gère déjà correctement ses propres affaires (il y a du taf) avant de mettre son nez dans les affaires du privé. L'Etat stratège cela a donné : conco...

le 18/05/2015 à 21:57
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Airbus ? Il s'agit là d'apporter des financement à des programmes menés par des acteur privés avec l'appui de l'état, circuit aujourd'hui essentiel pour opérer une évolution essentiel et fonder des pôles d'excellence, rien à voir avec des programmes ...

le 18/05/2015 à 23:33
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Je n'aurais pas dit mieux... si, juste une precision. Vous avez oublié le TGV avec 2 lignes rentables dans le monde : le Paris-Lyon et une autre au Japon ! L'État stratège, qu'elle blague !

le 19/05/2015 à 8:29
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@iliad Nos TGV ne sont peut-être pas rentables, mais pensez vous que nous aurions autant de touristes et hommes d'affaire étrangers, si les billets des TGV étaient 2 fois plus chers ou encore, si seuls de wagons à bestiaux tape-cul étaient disponibl...

le 19/05/2015 à 10:40
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Moi je pense que OUI car la plupart de ces hommes d'affaires prennent le TGV tous en continuant d'y travailler ce qu'ils ne pourraient as faire au volant...

à écrit le 18/05/2015 à 20:02
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Non seulement la robotisation n'est pas l'ennemi des salariés, mais c'est exactement l'inverse car elle fixe la fabrication sur le territoire. Il ne faut pas se leurrer les pièces industrielles manufacturées sont toutes fabriquées avec de l'outillage...

le 19/05/2015 à 10:42
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J'ai pas souvenir que les entreprises qui ont été externalisé n'ont pas emmené les machines avec eux ou alors ce sont juste de vieille machines qui auraient couter plus cher à recycler... Mais dans les deux cas les usines ont fermé et d'autres ont ou...

à écrit le 18/05/2015 à 19:52
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"Le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi" : de l'emploi des robots peut être. Pour ce qui est des humains ...

à écrit le 18/05/2015 à 19:30
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Quel humoriste ce Macron, Daher produisant des ailes d'avions, ah oui, lesquels? Quant à les produire dans des pays en développement, mais bien sur, que n'y avions nous point pensé plus tot!!! Marrant qu'il n'est pas évoqué la Chine. Bien entendu les...

le 18/05/2015 à 22:07
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c'est vous l'humoriste, daher produit pour Airbus, notamment. et ces robots assurent un avenir à l'industrie française, plutôt que la déliquescence. Que connaissez vous de l'industrie française ? Visiblement pas grand chose... aujourd'hui moi j'embau...

le 19/05/2015 à 6:40
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@rire Daher est un bon exemple d’entreprise qui investit beaucoup, et par voie de conséquence, exporte bien. En janvier 2015, Daher, équipementier d’aérostructures pour les groupes Airbus, Dassault, ATR, prend la tête de la supply chain d’Airbus He...

à écrit le 18/05/2015 à 19:02
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L'effondrement de l'emploi industriel s'est bien effectué dans la première décennie des années 2000, monsieur MACRON mais surtout à cause des 35h votée en 2000.... Le décrochage industriel entre l'Allemagne et la France a débuté en 2000 quand ils so...

le 18/05/2015 à 21:32
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Ce ne sont pas les 35 h qui sont à l'origine de l'OPE de Mittal sur Arcelor, ni du rachat de Péchiney, ni de la vente de la division énergie d'alstom (tous étaient bénéficiaires !) pour n'en citer que quelques uns, mais bien l'appât du gain des haut...

à écrit le 18/05/2015 à 18:52
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La France du présent et qui se voit déjà en France du futur, en fait, reste la même France du passé. Des promesses et des promesses, des grandes idées grandiloquentes, des rideaux de fumée un peu partout, enfin, du polissage de la carotte pour l'embe...

à écrit le 18/05/2015 à 18:48
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Jamais, la France n'aura eu un gouvernement aussi actif dans le domaine industriel qui a été si délaissé pendant 15 ans. La France a été le pays qui a subit le taux de désindustrialisation le plus important depuis les années 2000. Nous avons donc du ...

le 18/05/2015 à 20:02
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hormis le blabla des macron, valls sapin, qu'entendez vous par "un gouvernement aussi actif"? blabla, rodomontades, inacceptable ou ....rien. Ah si les voyages d'hollande, de valls par ci par là, mais des résultats en TROIS ANS? . A U C U N . uniquem...

le 18/05/2015 à 21:28
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Je ne suis pas d'accord, les grands groupes industriels ou des portions importantes de ces groupes continuent à passer sous pavillon étranger avec à terme une nouvelle série de fermeture en France. Ce gouvernement n'a non seulement rien fait mais lim...

le 19/05/2015 à 6:59
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@@patrick9 Le « capitaine de pédalo » aura fait plus en 3 années, pour l’innovation, l’industrie, l’investissement, les startups, le numérique, que les gouvernements des 3 derniers quinquennats. Avec pourtant moins de moyens dans la case départ, le ...

le 19/05/2015 à 10:45
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Vous avez bien raison on voit nettement ces bienfaits sur la courbe du chômage... Mieux vaut lire votre commentaire que d'être aveugle.

à écrit le 18/05/2015 à 18:27
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Oui on saupoudre des sous d'un côté et on continue à taxer à mort de l'autre côté. Non ce n'est que de la politique ringarde!

à écrit le 18/05/2015 à 18:21
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Toujours ces slogans étatistes. L'état va débloquer des milliards pour l'industrie du futur. L'état dinosaure ferait mieux de se moderniser et de maigrir pour cesser d'écraser l'économie. Cette démarche étatiste archaïque se soldera par des factures ...

le 18/05/2015 à 21:59
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De quels emplois de fonctionnaires parlez-vous ? Lisez le détail du plan, vous verrez qu'il s'agit comme toujours de créer des niches fiscales et de faire de beaux cadeaux aux entreprises, et surtout aux grands groupes ( pharmaceutiques, agro-alimen...

le 18/05/2015 à 22:01
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c'est bien vous récitez à la perfection votre petite doxa libero-poujadiste de café du commerce. Pensez un peu, lisez de la vraie littérature économique, ca nous soulagera.

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