Emploi des seniors : une majorité de dirigeants juge les grands groupes à la traîne

Le maintien des seniors dans l'emploi pourrait se transformer en calvaire avec le décalage de l'âge légal à la retraite de 62 ans à 64 ans. Près de six dirigeants sur dix (57%), interrogés dans le cadre de la Grande consultation des entrepreneurs pour CCI France, La Tribune et LCI, considèrent que les grandes entreprises françaises n'en font pas assez pour favoriser le travail des plus âgés. Ce taux atteint 43% dans les ETI et 40% dans les PME.
Grégoire Normand
Le moral reste empêtré autour de 67 points pour les plus petits établissements de moins de 9 salariés.
Le moral reste empêtré autour de 67 points pour les plus petits établissements de moins de 9 salariés. (Crédits : Reuters)

La réforme des retraites a ravivé la question brûlante de l'emploi des seniors dans les entreprises. En repoussant l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et en augmentant la durée nécessaire de cotisation pour ouvrir des droits, le gouvernement entend combler le déficit du système de retraite par répartition. Pour y parvenir, l'exécutif entend accroître la participation des seniors au marché du travail. Mais le défi s'annonce immense en dépit de l'index des seniors promu par la Première ministre Elisabeth Borne de plus en plus contesté par le patronat et une partie des syndicats.

En effet, l'âge demeure un facteur de discrimination pour de nombreux candidats à l'embauche. Pour preuve, les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans inscrits à Pôle emploi demeurent bien plus longtemps au chômage de longue durée (498 jours) que la tranche d'âge des 25-49 ans (310 jours) ou des jeunes de moins de 25 ans (167 jours). Et ce fléau est loin de toucher seulement les ouvriers et les employés. Selon une récente étude de Pôle emploi, près de la moitié des cadres seniors (49%) ont connu du chômage de longue durée, c'est-à-dire plus d'un an.

Lire aussiRéforme des retraites : être un cadre senior et au chômage, la double peine

Emploi des seniors : les grandes entreprises n'en font pas assez pour 6 dirigeants sur 10

Sur tous ces point, les derniers résultats de la dernière Grande consultation des entrepreneurs menée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI apportent un éclairage particulièrement criant. Interrogés sur les actions censées favoriser l'emploi des plus âgés, 57% des dirigeants considèrent que les grandes entreprises n'en font pas assez. A l'opposé, seuls 21% estiment que les fleurons de l'économie tricolore font assez d'effort. Enfin, 22% ne savent pas répondre.

Du côté des ETI (30%) et des PME (39%), les réponses exprimées quant aux actions menées par les entreprises pour l'emploi des seniors sont plus favorables. Mais ces chiffres soulignent surtout que la bataille pour l'emploi des seniors promet d'être très rude à l'intérieur des entreprises.

Le moral des entreprises reste morose

L'autre résultat important de ce baromètre est que le moral des entreprises demeure au plus bas en février. Il n'a progressé que d'un point par rapport à janvier et de deux points par rapport à décembre pour s'établir à 69, soit un niveau dégradé au regard de sa moyenne de long terme (100). Après avoir progressé vivement au printemps, l'indicateur qui mesure la confiance des dirigeants à l'égard de l'économie et de la situation actuelle retrouve des niveaux comparables à ceux enregistrés au moment de la guerre en Ukraine il y a tout juste un an.

Dans les entreprises de plus de 9 salariés, la confiance des patrons retrouve des couleurs pour passer de 67 à 73 entre janvier et février. En revanche, le moral reste empêtré autour de 67 points pour les plus petits établissements de moins de 9 salariés. Il faut dire qu'une plus forte proportion d'entreprises redoute de subir les conséquences de l'inflation sur leur entreprise (+7 points en février), en particulier chez les plus petites. Beaucoup risquent de payer un lourd tribut à la déflagration des prix.

(*) Étude réalisée auprès d'un échantillon de 612 dirigeants d'entreprise. L'échantillon a été interrogé par téléphone du 8 au 15 février 2023. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation.

Grégoire Normand
Commentaires 6
à écrit le 28/02/2023 à 18:07
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Pendant ce temps : À l’occasion de la première commission sociale paritaire de son plan de départs volontaires de 2023, la direction d’IBM France vient de préciser dans quelles équipes se trouvent les 114 postes concernés ainsi que les périodes envi...

à écrit le 28/02/2023 à 12:28
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Au chômage depuis 2018 cassée à 52 ans je ne retrouve plus de travail sur du long terme pourtant un jeune une solution un quinqua pas de tracas donnée moi du boulot suis à ass

à écrit le 28/02/2023 à 9:00
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Si l'emploi des seniors avait fait l'objet de mesures sérieuses d'accompagnement en préambule, alors le report de l'âge du départ en retraite aurait certainement été mieux accueilli. Mais comme bien souvent, la charrue a été mise avant les boeufs (...

à écrit le 28/02/2023 à 8:29
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A partir d'un certain age en général on a plus de gout pour le job et la force physique s'estompe une solution serait d'envisager de changer de métier vers la cinquantaine: conducteur de bus voire un poste administratif, faut-il encore en être capabl...

le 28/02/2023 à 11:10
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stop c'est une maladie franco francaise c'est le seul pays au monde ou cette forme de racisme existe sans pour etre sanctionne encourage par l'etat lui meme qui a planifie la pre retraite comme la désindustrialisations du pays avec la benedictio...

le 28/02/2023 à 16:39
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Ou évoluer dans sa profession , de carrossier peintre automobile devenir chef d'équipe donc moins exposé à la pénibilité et à l'usure physique encore faudrait il avoir les aptitudes à de nouvelles fonctions !

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