Emploi : une insertion toujours plus chaotique pour les jeunes sortis tôt de l'école

Le délai pour obtenir un premier emploi s'est allongé au fil des générations pour les personnes sorties tôt du système scolaire selon une récente note de la Dares, le service statistique du ministère du Travail.
Le taux de chômage était de 16,6% au premier trimestre chez les jeunes.
Le taux de chômage était de 16,6% au premier trimestre chez les jeunes. (Crédits : Reuters)

L'insertion professionnelle peut se transformer en parcours d'obstacles. Les jeunes sortis tôt du système scolaire rencontrent de plus en plus de difficultés au fil des générations pour entrer sur le marché du travail, selon une étude de la Dares publiée vendredi. D'après le service des statistiques du ministère du Travail, l'âge de fin des études s'est allongé avant de se stabiliser à partir de la génération née en 1975. Les fins d'études très précoces (avant 16 ans), qui étaient majoritaires pour les générations nées avant‐guerre, sont devenues marginales et ne concernent que 5% de la génération née en 1980. « Le niveau de qualification est un des critères déterminants de la vitesse d'insertion professionnelle, un niveau de diplôme plus élevé permettant une insertion plus rapide », soulignent les statisticiens. Pour rappel, le taux de chômage des jeunes demeure bien plus élevé (16,6%) que la moyenne nationale (7,1%) au premier trimestre.

Insertion : un premier emploi toujours plus tardif

Le délai d'obtention d'un premier emploi est lié au niveau de qualification, rappelle la Dares et ce délai a tendance à s'allonger pour les personnes sorties le plus tôt de l'école.

Plus d'un tiers des jeunes sortis à 16 ans ou moins mettent deux ans ou plus à trouver leur premier emploi. Mais ce délai n'a pas eu la même importance selon les générations.

Il fallait au moins deux ans entre la fin des études et les débuts dans l'emploi pour un jeune sur trois ayant terminé l'école à 16 ans ou moins jusqu'en 1973. Cela concernait plus de la moitié lorsque la sortie du système scolaire avait lieu entre 1984 et 1993 et près des trois quarts à partir de 2002.

Des conditions difficiles d'insertion professionnelle

À l'inverse, plus de la moitié des personnes terminant leurs études initiales à 25 ans ou plus ont déjà commencé à travailler avant la fin de leur formation. Une part importante de personnes, qui augmente avec l'âge, travaille tout en poursuivant ses études. C'est notamment le cas pour les personnes en alternance, qui représentaient 5 à 10% des étudiants entre 17 et 20 ans sur la période 2014‐2020.

"Quitter le système scolaire tôt n'implique plus d'avoir un début de carrière précoce, du fait de conditions plus difficiles d'insertion sur le marché du travail pour ces niveaux de qualification", estiment les chercheurs de la Dares. Ces difficultés d'insertion ont en outre des répercussions tout au long de la carrière des personnes. « Plus la sortie des études initiales est précoce, plus l'emploi occupé à l'âge de 35‐45 ans correspond à un poste d'ouvrier », indiquent les chercheurs. A l'inverse, plus la sortie des études est tardive et plus les chances d'occuper un emploi de cadre augmente.

(Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 30/05/2023 à 9:39
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Se poser la question de la qualité de notre enseignement, des bacs plus quelques choses qui ne savent pas écrire convenablement, et je ne parle pas des math ou de l'histoire géographie, un exemple notre président qui croit que le Guyane est une île !

à écrit le 30/05/2023 à 7:29
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Bonjour, dire qu'ils y a des problèmes pour trouvé du travail.. moi dans l' usine de papa , j'avais un poste avant de sortir de l'école privée... ( un exemple) , pour les autres s'est beaucoup plus difficile... D'ailleurs comme la dit notre bon pr...

à écrit le 29/05/2023 à 18:28
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Les conclusions des chercheurs relèvent d'une lapalissade .tellement c'est évident mais j'y ajouterai une précision que nos chercheurs n'ont pas soulevée ...pour la trouver ; les employeurs, recruteurs sont de plus en plus exigeants même avec les jeu...

le 30/05/2023 à 9:09
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@ldx: J'avais noté, dans un numéro du Figaro, dans les années 70, une annonce d'offre d'un poste de chef du personnel, exigeant "25 ans, longue expérience"; la chose n'est donc pas nouvelle.

à écrit le 29/05/2023 à 17:57
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Cet article prouve le problème majeur du système français de l emploi et plus globalement : le culte du diplôme et l élitisme à outrance ! Pas d arrêt, point d amélioration à venir, ou à espérer !

le 29/05/2023 à 23:08
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Le problème majeur est qu'il y a toujours bien trop de jeunes par rapport aux besoins de recrutement du secteur privé, qui peut alors se permettre de faire la fine bouche...

à écrit le 29/05/2023 à 17:53
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Vous vous rappelez, les gens qui disaient toujours "Et qui va payer votre retraite ?", quand on critiquait la politique nataliste de l'état français ? Et bien voilà, ces jeunes en difficulté vont sûrement payer nos retraites, n'est-ce pas ?

à écrit le 29/05/2023 à 11:03
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Tout ce qui peut générer un quelconque phénomène de dumping social, à savoir une baisse des salaires, bangladais, moldaves, miséreux via le RSA, jeunes certainement bientôt les enfants..., est bon à prendre pour notre oligarchie, vous pouvez y aller ...

le 29/05/2023 à 17:02
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"bangladais, moldaves, miséreux via le RSA, jeunes certainement bientôt les enfants..." Et bien sûr les femmes pardon pour cet oublie pourtant si évident.

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