La reprise économique en 2021 a propulsé le soutien à l'entrepreneuriat en France à des sommets. Après une année cataclysmique en 2020, les moteurs de l'activité, avec une croissance du PIB de 7%, ont accéléré les démarches pour accompagner les nouveaux entrepreneurs et porteurs de projet. "L'année 2021 a permis d'effacer l'année de crise 2020. 2021 a même permis de battre les records de 2019. Cette année a été intense et vertueuse pour notre réseau", a déclaré Guillaume Pepy, le patron du réseau associatif de financement des entreprises Initiative France lors d'un point presse ce mardi matin. "La crise a agi comme un déclic pour beaucoup de Français, qui portaient une idée, se sont parfois retrouvés dans une impasse professionnelle", a-t-il ajouté.
L'éclatement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier pourrait changer la donne. Les différentes enquêtes de conjoncture menées par l'Insee et le Banque de France montrent un effondrement du moral des entrepreneurs et une envolée des craintes. Après deux longues années de pandémie, l'économie française est de nouveau entrée dans une zone de fortes turbulences. Les secteurs très consommateurs d' énergie subissent de plein fouet la flambée des prix. Du côté des ménages, le moral est en berne avec une baisse de 6 points en un mois selon les derniers chiffres de l'Insee dévoilés ce mardi matin.
29.000 entrepreneurs ont bénéficié d'un accompagnement et d'un financement
Au total, plus de 61.532 porteurs de projets ont été accueillis par ce réseau implanté sur l'ensemble du territoire. Dans le détail, les soutiens à la création de nouvelles entreprises ont le vent en poupe (+13% par rapport à 2019 et 32% par rapport à 2020). Quant aux projets de reprise, ils sont en augmentation par rapport à 2020 (+11%) mais en baisse par rapport à 2019 (-8,5%). Sur le total des entreprises accueillies, Initiative France a soutenu et financé la création ou la reprise de 18.990 entreprises par 23.000 porteurs de projets. Ces entreprises ont créé ou sauvegardé 53.000 emplois, selon la présentation réalisée par Guillaume Pepy. Il ne faut cependant pas oublier que la pandémie a eu des répercussions particulièrement néfastes pour certaines entreprises du réseau ou dans l'emploi en France.
Lors des vagues d'infection, beaucoup d'entrepreneurs se sont retrouvés du jour au lendemain dans l'incapacité d'exercer leur activité en raison de la crise sanitaire et des confinements à répétition. Si les mesures du "quoi qu'il en coûte" et la mise sur pause des tribunaux de commerce en 2020 ont permis d'amortir amplement le choc, certains économistes s'attendent à une "normalisation" des faillites d'entreprises et une remontée des difficultés. Au total, le réseau souligne que plus de 5.700 entreprises ont bénéficié d'un financement d'urgence.
Le commerce, les hôtels, cafés et restaurants en tête des projets
Parmi les projets accompagnés par Initiative France, le commerce, l'hôtellerie et les cafés-restaurants ou encore les services aux entreprises représentent les trois secteurs les plus plébiscités. "C'est un grand classique de retrouver les cafés et restaurants. C'est très important pour les territoires", signale Guillaume Pepy. A l'opposé, l'immobilier, le transport ou l'agriculture arrivent en bas de classement.
L'industrie et l'agriculture affichent néanmoins des dynamiques extrêmement fortes entre 2020 et 2021. Les raisons principales qui poussent les porteurs de projet à reprendre ou créer une entreprise sont la volonté d'être indépendant (47%), le désir d'affronter de nouveaux défis (20%) ou de créer une activité qui a du sens (15%).
Le levier du prêt d'honneur
En 2021, le montant total des prêts d'honneur s'est élevé à 177 millions d'euros. "Le prêt d'honneur s'élève en moyenne à 10.000 euros en France. Un prêt d'honneur a un effet de levier important", explique le président de l'association et ancien PDG de la SNCF. Cet outil permet "d'obtenir la confiance des banques" affirme Guillaume Pepy. Selon les résultats présentés lors du point presse, près de 2 milliards ont été investis dans les territoires par le biais de prêts d'honneur BPIfrance (62 millions d'euros) et de prêts bancaires engagés (1,8 milliards d'euros).