Fonctionnaires : Montchalin rechigne à revaloriser le point d'indice, les portes claquent

Le dégel du point d'indice n'est pas pour demain. Non seulement, Amélie de Montchalin a prévenu les syndicats que "les conditions n'étaient pas réunies" pour ce faire, mais elle renvoyait la question de l'augmentation globale au prochain quinquennat. Trois syndicats ont pris la mouche et quitté le cycle de conférence salariale. Pour autant, six autres restaient à la table de négociation... à l'issue de laquelle la ministre annonçait une mesure forte: plus aucun recrutement dans la fonction publique en dessous du SMIC à partir du 1er janvier prochain.
Photo d'illustration: Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques et Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, lors de la séance publique des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 12 octobre 2021.
Photo d'illustration: Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques et Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, lors de la séance publique des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 12 octobre 2021. (Crédits : Reuters)

Les conditions pour une revalorisation du point d'indice des fonctionnaires ne sont "pas réunies" a signifié ce jeudi la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, aux syndicats lors d'une nouvelle réunion du cycle de conférence sur les perspectives salariales.

Ni une ni deux, trois syndicats de la Fonction publique (CGT, FSU et Solidaires) ont purement et simplement claqué la porte

Ce jeudi, que s'est-il passé ? La ministre et les représentant syndicaux se retrouvaient pour la troisième fois cette année afin de travailler sur les revalorisations salariales et les difficultés liées au pouvoir d'achat des fonctionnaires. Mais les syndicats avaient eu le temps de ruminer l'argument de la ministre, transmis par un courrier préalable, dans lequel elle leur signifiait que revalorisation n'était pas à l'ordre du jour car "toutes les conditions ne semblent pas réunies".

Elle enfonçait le clou, selon ce courrier consulté par l'AFP, en rappelant que le gouvernement avait déjà pris des mesures, pas plus tard qu'en juillet quand il a accordé une revalorisation salariale à 1,2 million d'agents de la catégorie C, les moins bien rémunérés.

Des syndicats arcboutés sur l'augmentation globale

Mais cela n'a pas convaincu les syndicats de rabaisser leurs exigences, eux qui espéraient une augmentation générale des salaires via le dégel du point d'indice, qui sert à calculer le salaire de tous les fonctionnaires.

"Pendant ce quinquennat, aucune mesure générale de revalorisation salariale n'a été prise, alors même que les pertes de pouvoir d'achat sont énormes. Plus de 6% depuis 2017", ont expliqué la CGT, la FSU et Solidaires dans un communiqué de presse commun après l'arrêt de leur participation au cycle de la conférence salariale.

Plus aucun recrutement en dessous du SMIC à partir du 1er janvier 2022

À l'issue de ce rendez-vous salarial, la ministre, qui avait clairement affiché sa préoccupation de mesures ciblées pour réduire les inégalités en priorité, a annoncé que le minimum de traitement serait relevé, au 1er janvier 2022, pour qu'aucun agent ne soit recruté à un indice inférieur au Smic.

"Ce sont des mesures de rattrapages seulement, qui ne sont pas du tout cohérentes face à l'inflation", a regretté Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération CGT des Services publics.

Autre fait notable, Amélie de Montchalin a renvoyé la question d'une négociation générale sur les rémunérations et les carrières au prochain quinquennat.

Entre "la colère sociale qui gronde" et l'inflation qui monte

"On considère que notre place n'est plus là. On parle dans le vent, alors qu'il y a urgence", a déploré Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires Fonction publique.

Le gouvernement n'entend pas "la colère sociale qui gronde" et devra en "mesurer les conséquences" et "prendre ses responsabilités", estime Natacha Pommet, tout en se disant ouverte à des négociations "immédiates et sérieuses" concernant le dégel.

Les syndicats CFDT, CGC, CFTC, FA-FP, FO et Unsa sont restés autour de la table et poursuivent les discussions. "On a décidé de ne pas boycotter. L'espoir fait vivre, si on n'a pas d'espoir, on ne se bat plus", a déclaré Pascal Kessler président de la FA-FP.

Pour mémoire, la conférence sur les perspectives salariales est centrée sur quatre grands chantiers : l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, mais aussi l'équité de rémunération entre les métiers et les filières, l'attractivité et le système de carrières, ainsi que les contractuels, selon le communiqué gouvernemental du 21 septembre dernier.

(avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 10/12/2021 à 16:55
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Les fonctionnaires paient le manque de courage de M.Macron pour réformer la fonction publique Encore une fois M.Macron monte sue le discours pompeux est loin de ses actions. De droite mais oui il faut réformer mais également augmenter les salaires. ...

à écrit le 10/12/2021 à 11:05
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Si le point d indice stagne, des augmentations sectorielles sur la catégorie C sont actées. Quand aux avancements échelons automatiques, ils continuent de courir. Donc le discours geignards des fonctionnaires comensent a nous lasser.....d autant que ...

le 12/12/2021 à 16:37
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Il y a 3 fonctions publiques, qui ne ... 'fonctionnent' pas toutes les trois de la même façon ...

à écrit le 10/12/2021 à 10:49
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Son argument sur l'inflation temporaire est assez ridicule. Une forte inflation même temporaire est une inflation. Si ton revenu ne bouge pas, en parité de pouvoir d'achat il baisse. C'est de l'économie de base.

à écrit le 10/12/2021 à 10:23
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Quand il n'y a plus de foin au râtelier, les chevaux se battent; notre ministère ne veut pas alourdir ses frais de personnel, antienne depuis de nombreux ministères; certain prétendant au "trône" veut même réduire ledit personnel de 250 000 personnes...

le 12/12/2021 à 16:50
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Pécresse veut réduire le nombre de fonctionnaires administratifs, ce qui est toute une nuance : en effet, comme dans le privé, les administratifs sont remplacés par des robots, et les usagers -pardon, les 'clients'- procèdent eux-mêmes, par Internet...

à écrit le 10/12/2021 à 9:58
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Le constat est simple. Les salaires des agents publics sont devenus une variable d’ajustement activée pour participer au comblement des déficits budgétaires. La conséquence, pour chaque agent, c’est une baisse de leur pouvoir d’achat, qui produit col...

à écrit le 10/12/2021 à 8:08
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C'est pour dire comme la soit disant augmentation des salaires dans le privé est une énième chimère meuglée par nos médias de masse sinon elle y serait contrainte d'augmenter les salaires des fonctionnaires également.

à écrit le 09/12/2021 à 20:09
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la montmachin part en vacances à megève ... va pas s'abaisser à négocier avec de viles syndicalistes

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