Gérald Darmarin annonce la fin du droit au sol à Mayotte

Le ministre de l’intérieur, en déplacement à Mayotte, a annoncé dimanche une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol dans l’archipel de l’océan Indien qui fait face à une vague migratoire hors normes.L'annonce a suscité de fortes indignations à gauche, qui conteste la remise en cause d'un droit constitutionnel.
L'île française fait face depuis plusieurs années à une vague migratoire venue des Comores voisines.
L'île française fait face depuis plusieurs années à une vague migratoire venue des Comores voisines. (Crédits : Lucas/Reuters)

Le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, en déplacement à Mayotte, a annoncé dimanche une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol sur l'île de l'océan Indien, confrontée à une grave crise migratoire.

« Nous allons prendre une décision radicale, qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République », a déclaré le ministre de l'Intérieur à son arrivée sur l'île, paralysée depuis trois semaines par des barrages routiers installés par des « collectifs citoyens » pour protester contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée.

« Il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il ajouté, assurant que cela « coupera littéralement l'attractivité » que peut avoir l'archipel mahorais, confronté à une forte immigration venue notamment des Comores voisines.

Projet de loi à venir

« C'est une mesure extrêmement forte, nette, radicale, qui évidemment sera circonscrite à l'archipel de Mayotte », a-t-il ajouté. Il a a précisé que la suppression du droit du sol à Mayotte permettra de « mettre fin au visa territorialisé », un dispositif qui empêche les détenteurs d'un titre de séjour à Mayotte de venir dans l'Hexagone et dont la suppression est une des revendications des collectifs citoyens.

« Puisque nous aurons beaucoup moins de titres de séjours et que nous n'aurons plus la possibilité d'être français lorsque l'on vient à Mayotte, les visas territorialisés n'ont plus lieu d'être », a assuré le ministre. Selon lui, la suppression des titres de séjour territorialisés doit être actée dans un projet de loi Mayotte qui sera étudié à l'Assemblée nationale « dans les semaines qui viennent ».Le changement constitutionnel est inscrit dans le calendrier 2024.

Indignation à gauche

Le Parti socialiste a réagi en déclarant son opposition à ce projet de révision de la constitution. « Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte?», s'est interrogé le patron des députés socialistes, Boris Vallaud sur France 3. « Je ne le crois pas, voila pourquoi je ne suis pas favorable à la révision du droit du sol à Mayotte, qui est déjà sous l'empire d'un régime juridique qui est beaucoup plus sévère pour obtenir la nationalité française que tout le reste de la France, » a-t-il expliqué, en ajoutant, que« le droit du sol n'est pas négociable et il est déjà adapté à Mayotte ».

Pour la tête de liste écologiste aux européennes Marie Toussaint, « mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République». Le député écologiste Aurélien Taché a lui aussi dénoncé la mesure sur BFMTV.  Selon lui, « si cette disposition va jusqu'au bout et si Marine Le Pen arrive au pouvoir ensuite, c'est la fin du droit du sol en France».

La droite et l'extrême droite approuvent

En revanche, la droite et l'extrême droite se félicitent d'une mesure qu'ils réclament depuis des années. « Enfin ! », lance le président des Républicains, Eric Ciotti. « Une fois de plus, on aurait pu s'épargner du temps si le Sénat avait été écouté », renchérit Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat.

Ces soutiens de la droite et de l'extrême droite seront sans doute nécessaire au gouvernement pour faire adopter une révision constitutionnelle qui nécessité à la fois d'un feu vert de l'Assemblée nationale, où les macronistes ne bénéficient que d'une majorité relativen et du Sénat où le gouvernement est minoritaire. Enfin, le projet doit être adopté par trois cinquième des voix du Congrès, qui réunit les deux chambres (ou éventuellement via un référendum). L'extrême droite ne manquera pas de pousser sa proposition de mettre fin au droit du sol pour privélégier le droit du sang. Une veille rengaine du Front National, puis du Rassemblement national.

Commentaires 32
à écrit le 13/02/2024 à 7:28
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Bonjour, une belle annonce, mais sans vrais porter sans référendums et modification de la constitution... Mais comme nous n'avons aucune confiance en cette classe politiques, ons passera tres vite sur les bruits de couloir pour nous concentrer sur...

à écrit le 12/02/2024 à 19:36
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Encore du en même temps Macronien, ils annoncent ça et en parallèle ils veulent accorder la nationalité aux étrangers qui travaillent dans les métiers en tension... Encore du blabla de la Macronie cette annonce qui ne passera pas le conseille ni l'as...

le 13/02/2024 à 7:30
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Exactes, du bla bla de la macaroni... incapable de faire suoi que se soit sauf de nous taxer..

à écrit le 12/02/2024 à 10:07
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A quand un référendum en France métropolitaine et dans les DOM (hors Mayotte) sur l'acceptation de Mayotte dans le giron français? En effet, la départementalisation de Mayotte s'est réalisée sans le consentement des français et cela est bien pl...

à écrit le 12/02/2024 à 9:08
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Il faut donner l'indépendance !!

le 12/02/2024 à 10:15
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Déjà fait mais l'assistanat français est bien plus confortable car il suffit simplement de se multiplier comme des lapins pour obtenir sans obligation parentale des prestations sociales.

à écrit le 12/02/2024 à 1:49
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Est-ce un ballon d'essai pour faire valider cette mesure pour Mayotte, avant de l'étendre à l'ensemble du territoire ??? Sinon, ben passons par le referendum : la majorité sera majoritaire !!

à écrit le 11/02/2024 à 22:39
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Il faut la même mesure en metropole et commencer l'inversion des flux migratoires. C'est une question de survie du peuple français.

à écrit le 11/02/2024 à 22:37
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Faire des annonces dont on sait qu’elles sont anti-constitutionnelles n’est certainement pas l’oeuvre d’un esprit sain..

à écrit le 11/02/2024 à 21:03
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Bienvenue en metropole,du miel pour Lepen et a la merci gauche de lui donner encore plus de poids en n'en rajoutant

à écrit le 11/02/2024 à 20:21
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Comme d'habitude la macronie profonde fait une annonce mettez au vote et dira "ils ont pas voulus" en désignant les autres partis coupable de leur médiocrité... sans parler du conseille des sages qui n'autorisent pas ce type de lou s'appliquer à un d...

le 12/02/2024 à 1:52
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Si le conseil constitutionnel ne trouve à critiquer QUE le fait de faire un cas particulier de Mayotte, Darmanin s'empressera de l'étendre et le Conseil constitutionnel ne pourra alors que valider !!! Sinon, il pourra passer par le referendum : les F...

à écrit le 11/02/2024 à 19:46
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Hourrah! C'est la fin du Conseil Constitutionnel! C'était déjà la fin du Parlement grâce au 49-3; il est vrai que ce Parlement n'avait pas honte de piétiner la Constitution; notre "gouvernement" est dirigé par un Président omniprésent, omniscient et ...

à écrit le 11/02/2024 à 18:48
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Le peuple français avait vu venir ce problème depuis bien longtemps mais comme d’habitude nos élites ne veulent pas affronter la réalité par idéologie

le 11/02/2024 à 21:35
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Ce qui est marrant avec ces affirmations, c'est que l'on apprend que le peuple sait tout et pourtant, il ne voit pas l'accumulation des dettes, il ne voit pas qu'on dépense plus que ce qu'on gagne, Il ne voit pas qu'il y aura un problème avec les ret...

à écrit le 11/02/2024 à 17:21
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On verra si le conseil constitutionnel accepte qu'un seul département ait une dérogation pour attribuer la nationalité. L'Egalité sur ce sujet qui touche aux fondements de notre pays.... Pourvu que ça dure !

à écrit le 11/02/2024 à 13:04
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Bonjour, dire qu'ils y a un problème avec le droit du Sol est anecdotique... Je fais de naître sur mars ne fait pas de vous un Marcien... Les critères du droit du sol doivent être revu dans notre pays lors d'un débat nationale, ensuite ils faudra d...

à écrit le 11/02/2024 à 13:02
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Nos milieux intellectuels parigot parlent en permanence d´"égalité" (en fait il s´agit même d´égalitarisme). Aussi pourquoi la fin du droit de sol ne vaut pas immédiatement et dans toute la République? De toute façon, ça n´est pas suffisant, un futur...

à écrit le 11/02/2024 à 11:20
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Depuis plusieurs semaines, il y a aussi des migrants venus d'Afrique qui arrivent de plus en plus nombreux à Mayotte originaires de la région des Grands Lacs et de Somalie.

à écrit le 11/02/2024 à 10:54
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Le but n'est pas de ralentir l'effondrement de la France, donc c'est pipo.

à écrit le 11/02/2024 à 10:47
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C'est sur l'ensemble du territoire qu'il faut appliquer la fin du droit au sol décision par référendum et non pas à Versailles avec réunion des deux assemblées vermoulues

à écrit le 11/02/2024 à 10:36
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Date effet imaginable pour cette mesure de suppression du droit du sol automatique ? Et puis pourquoi limite cette mesure à ce seul département ? Au nom de l'egali

à écrit le 11/02/2024 à 10:35
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Il faut le faire pour toute la France quand on voit toutes les magouilles qui sont derrière les enfants isoles !!!!!!! qui ne sont qu'un prétexte pour un regroupements familiale ;au detriment des départements !!!!!!! honte à nos deputes qui sont...

à écrit le 11/02/2024 à 10:23
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Une solution…….organiser un pont aérien entre Mayotte et Paris.Il parait qu’on manque de bras en France.

le 12/02/2024 à 10:31
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Je croyais que la solution était de donner du travail aux chômeurs ! Maintenant, il est vrai que la main d'oeuvre off-shore à largement fait ses preuve en matière de rentabilité. Étonnamment, il se trouve que la productivité des français s'effondre à...

à écrit le 11/02/2024 à 10:23
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ILS auraient pu s'aviser du problème plus tôt quand ILS ont mis la main sur ce "porte-avion" dans l'Océan Indien. Qui a dit: gouverner, c'est prévoir"?

le 11/02/2024 à 15:29
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"Ils" en étaient très conscients. Mais garder Mayotte (dans l'archipel des Comores) apportait tant de possibilités futures à la France que cela été accepté. Les anglais ont traité leur "dé- colonisation" plus habilement. Rien d'automatique. Le problè...

à écrit le 11/02/2024 à 10:22
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Si Mayotte c'est la France, alors pourquoi faire une loi particulière pour Mayotte.. Cela ne me semble pas très en accord avec notre constitution mais c'est sans doute pour cette raison qu'il l'annonce. Une solution serait d'étendre cette mesure à la...

le 11/02/2024 à 12:12
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@Albert. [Une solution serait d'étendre cette mesure à la France entière et à ses DOM]. Tout à fait, retour au "jus sanguinis", la naturalisation restant toujours une option (mais heureusement soumise à des exigences strictes).

à écrit le 11/02/2024 à 9:59
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Très imprudent de l'annoncer comme si c'était presque fait. Quelle majorité pour changer la constitution? Sans doute il faudra passer par un référendum contitutionnel.

à écrit le 11/02/2024 à 9:54
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On a du mal à croire que cela soit acceptable par le conseil constitutionnel.. Encore un effet de manches. Nous sommes bien au théâtre!

à écrit le 11/02/2024 à 9:53
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"et que nous n'aurons plus la possibilité d'être français lorsque l'on vient à Mayotte" Et il est premier ministre !, Étonnant ! ^^ Les gars ne osnt plus que des montagnes de discours préfabriqués par des écoles de communications obsolètes. Ensuite j...

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