Grand Paris : les départements franciliens montent au front avant le grand soir institutionnel

En attendant la décision présidentielle sur le découpage de la métropole et l'éventuelle suppression des conseils départementaux de petite couronne, les patrons locaux ont organisé, ce 11 janvier 2018, une nouvelle démonstration de force.
(Crédits : Charles Platiau)

D'abord en novembre 2017, puis début décembre en lien avec la conférence nationale des territoires de Cahors, et maintenant février voire fin février 2018. La nouvelle configuration de la région Île-de-France, selon Emmanuel Macron, se fait toujours attendre. Pour ne rien arranger, les révélations du Monde, à la veille des fêtes, faisant état de la possible (voire probable) suppression des départements de petite couronne et la transformation de ceux de grande couronne en districts ont exaspéré tous les édiles.

Le « Cadot » de Noël présumé - du nom du préfet de la région francilienne - ne satisfait personne, à commencer par Gérard Larcher, président (LR) du Sénat et élu des Yvelines : « nous ne voulons pas d'une recentralisation en marche ! ». À l'image de ses camarades, le patron de la Chambre haute plaide pour une métropole régionale : « si l'ambition est de faire une métropole à force mondiale, il n'y a pas d'autre périmètre ».

De 3 départements à 11 EPT

François Durovray, président (LR) du conseil départemental de l'Essonne, demeure leur premier porte-parole, prenant toujours la parole avant les autres : « nous voulons une métropole efficace, ambitieuse à l'international pour peser face à d'autres villes-mondes et démocratiques ». Confier l'action sociale à trois départements aux onze établissements publics territoriaux ne semble pas en effet du meilleur sens pour assurer un service public efficient.

Son homologue (LR) Jean-Jacques Barbaux de Seine-et-Marne tonne, à son tour, contre « une recentralisation jacobine déguisée » : « on va multiplier les décideurs et manquer de réactivité. C'est porter atteinte à l'attractivité ! » Même discours chez l'Yvelinois Pierre Bédier : « on trouve absurde de désosser les départements qui fonctionnent pour faire fonctionner la métropole et les EPT qui ne fonctionnent pas ».

Pour Stéphane Troussel, « une méthode insupportable ! »

Quid de l'avenir du personnel d'ailleurs ? Ils seraient près de 20 000 agents selon les départements de petite couronne. À écouter le chef (PCF) du Val-de-Marne, Christian Favier, c'est l'avenir, en général, qui n'a pas été préparé : « aucune étude d'impact n'a été réalisée, aucun argument n'est avancé sur les bénéfices et aucune concertation n'a été mené avec les élus locaux (sauf avec le préfet Cadot) ni avec la population ».

Stéphane Troussel, patron (PS) de la Seine-Saint-Denis reproche de même « une méthode insupportable » : « nous devions être reçus deux fois avec Madame la maire de Paris. Deux fois le rendez-vous a été annulé avant d'être reporté ! » À propos du report, il assure que « tout le monde a compris que le Gouvernement allait revoir à la baisse le Grand Paris Express. Les populations vont devoir attendre ». Si les lignes 14, 15, 16 et 17 sont bien dans le dossier des Jeux olympiques, des tronçons risquent, selon nos informations, d'être ajournés.

Commentaires 6
à écrit le 15/01/2018 à 10:52
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On peut rappeler par exemple que Choisy le roi avant le code postal 75 jusqu'en 1961 avant de devenir le 94.

à écrit le 15/01/2018 à 3:16
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Aucune économie à attendre bien au contraire. Et le nivellement par le bas et la dilution des statistiques qui fâchent (délinquance). Ce n'est plus lisible par les électeurs mais qui s'en préoccupe ?

à écrit le 13/01/2018 à 8:12
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les petits barons des périphéries défendent leur sièges et leurs avantages ! !

à écrit le 12/01/2018 à 17:23
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Paris est la plus petite des capitales, à l'exception de Washington DC. Contrairement aux autres grandes villes Paris s'est construite à l intérieur du périphérique, d où une banlieue souvent coupée de la ville. Le métro Ⓜ va rarement à plus de deux ...

le 13/01/2018 à 9:45
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Vous avez raison. Paris & sa banlieue pour un voyageur arrivant d'une grande capitale hors Europe s'etonne de l'etat general des rues , avenues de cette cite. Sales, etroites, mal concues pour les voitures etc. Comme vous le supposez il y a du boulot...

à écrit le 12/01/2018 à 12:58
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Ces élus locaux vivent du millefeuille administratif. Plus il y a de couches, plus ça fait de postes pour eux. Ça ne sert donc à rien de les écouter puisqu’ils défendent ici leur intérêt égoïste contre celui des contribuables.

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