
LA TRIBUNE - Considérez-vous vraiment que tout est à jeter dans ce projet de loi?
Hervé MARITON - Non, tout n'est pas à jeter, il y a des mesures bienvenues. Mais ce texte souffre de deux inconvénients majeurs. D'abord il est beaucoup trop timide dans la portée des mesures, ensuite, il obéit à une logique globale de contournement. Je considère que ces deux défauts empêchent des mesures vigoureuses et facilitent la contradiction et le blocage. La loi Macron, elle, obéissait à une logique microéconomique, locale et sectorielle totalement assumée . Elle ne posait aucun problème philosophique car elle n'obéissait qu'à du pragmatisme. Alors que le projet El Khomri porte une vision nettement plus macro-économique aux conséquences plus ennuyeuses. Certes, les petits progrès du texte sont bons à prendre mais ils ne doivent pas servir à empêcher les réformes plus importantes qu'il conviendrait de mener. Je songe à l'idée de généraliser le rescrit social, ce qui serait bien. Je songe aussi au rôle de conseil que pourrait jouer l'administration. Il faudrait aussi aller beaucoup plus loin sur l'idée du referendum d'entreprise.
Vous êtes hostile aux 35 heures légales, or le texte permet encore un peu plus de contourner cette référence via des accords d'entreprise.
- Certes mais on est là, encore une fois, dans une logique de contournement. C'est donc toujours le même rite depuis des années, y compris quand ma propre majorité était au pouvoir. Plutôt que de créer de multiples dérogations ou contournements de la règle, autant la supprimer. Le mal de la France, c'est d'inventer de mauvais schémas puis ensuite de s'épuiser à chercher des dérogations.
Que proposez vous alors?
- Il faut supprimer le Code du travail actuel et non pas le modifier. Il doit être remplacé autant que faire ce peut par la négociation d'entreprise. Chaque fois qu'elles le peuvent, les entreprises doivent fixer leurs propres règles. Et quand cela s'avère impossible, alors ce rôle doit être dévolu à la branche. Et c'est seulement lorsqu'aucune règle n'a pu être élaborée que le Code du travail s'appliquerait. Il n'aurait donc plus qu'un rôle supplétif. Par ailleurs, bien entendu, tout ce qui concerne ce que je qualifie de droit sanitaire dans le Code du travail doit continuer de s'appliquer. Je ne suis pas pour le retour du travail des enfants...
Mais tout de même, Le projet de loi tente de sécuriser les entreprises , par exemple en clarifiant la définition du licenciement économique...
- Certes, c'est un mieux par rapport à la situation actuelle. On améliore un système qui fonctionne mal. Mais le paradigme doit être totalement différent. Le juge est là pour sanctionner des abus. Est-il vraiment indispensable de créer des catégories: licenciement économique, licenciement pour faute, etc. ? Le contrat de travail devrait préventivement fixer les règles de sa rupture, c'est-à-dire prévoir les motifs de séparation. Et il reviendrait au juge, éventuellement, de vérifier que ces dispositions ont été bien appliquées.
Vous allez défendre des amendements au texte lors du débat parlementaire?
- Je vais porter des amendements vigoureux pour expliquer qu'il faut faire totalement différemment. Avec mes amis du parti "Les Républicains" nous allons aussi tenter de faire bouger les curseurs et empêcher les socialistes les plus extrêmes de durcir le texte.
*Hervé Mariton est l'auteur d'un livre programme: " Le printemps des libertés" (200 pages, Éditions L'Archipel; 18 euros) dans lequel plusieurs chapitres sont consacrés aux questions économiques et sociales
A l'inverse la meilleure assurance chomage c'est ses formations, ses competences, son carnet d'adresse et sa capacité à savoir se vendre.
Ne jamais parler de cela est la marque de retard intellectuel.
Le changement de paradigme qu'est cette U.E. de Bruxelles est l'erreur!
C'est pitoyable ou y arrivera jamais. La quasi totalité de nos hommes politiques n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise, idem pour nos députés et sénateurs issues dans leur grande majorité de la fonction publique : et ce sont de grands donneurs de leçons aux entrepreneurs dont ils ne savent rien, absolument rien des problèmes. Il n'y a pas que des multinationales.
Mr Mariton a totalement raison sur le principe : il faut simplifier, y compris par l'annulation puis la réécriture à partir de zéro, plutôt que de procéder par des rafistolages qui rendent les choses illisibles !! ... vivement 2017, en espérant qu'à droite, le taureau sera vraiment saisi par les cornes !
Un député, garant de la loi présente et à venir, qui ne connaît même pas le rôle de cette loi dans la stabilité des rapports humains.
Le code du travail apporte plus de solutions que de problème, ce que nous savons tous. Car il fixe des règles simples et dans l'ensemble lisibles pour régler 99 % des situations quotidiennes.
Mais, en outre, la droite a conservé le pouvoir 10 ans durant. Elle a été confrontée à la difficulté réelle de trouver un équilibre entre toutes les parties de notre société.
Ne pas être capable de le reconnaître montre, à tout le moins, une immaturité politique affligeante.
Pour ce qui est de critiquer les philosophie, on peux lui retourner la pareille:
Le problème n'est pas le code du travail mais l'incapacité de 'èconomie francaise à assurer la croissance necessaire pour absorber la croissance de la population active ce qui crée un déséquilibre entre l'offre et la demande de travail et favorise dés lors toutes les tentatives déflationniste sur le marché du travail et laisse donc le code du travail comme seul garant que les réduction ne seront pas trop violentes.
Qu'à à dire Monsieur Mariton là dessus? Qu'il est ex ministre et ne connait pas la réalité de l'économie francaise ou que ses mis n'attendent que le démantelement du code du travail pour se goinfrer
Rappellez vous monsieur, que selon les régles que vous préconisez le Bangladesh à la meilleure économie du monde.
C'est tellement pire que du néolibéralisme, que ça confine à la connerie.
Monsieur Mariton devrait garder raison. Les écrits restent et d'aucuns pourraient un jour
lui rappeler que l'idée de supprimer peu aussi s'appliquer pour d'autres raisons dans d'autres circonstances.