Impôts 2023 : un montant trop élevé ? Il est possible de le réduire dès maintenant pour l'an prochain

Si le contribuable ne peut agir pour réduire son impôt dû en 2022, il peut d’ores et déjà anticiper celui dont il sera redevable en 2023, à l’issue de la déclaration de revenus au printemps 2024. La Tribune a répertorié les avantages fiscaux à optimiser d’ici la fin de l’année, sans tarder.
Pauline Chateau
(Photo d'illustration).
(Photo d'illustration). (Crédits : AFP)

La fin de la période déclarative des impôts est désormais imminente. L'ultime échéance est fixée au jeudi 8 juin à minuit, pour les départements numérotés de 54 à 976. Passé ce délai, les contribuables s'exposent à des sanctions de l'administration fiscale, à commencer par une majoration de 10% de l'impôt sur le revenu. Les foyers fiscaux, qui déclarent en ligne, disposent d'un avantage majeur. À l'issue  du formulaire, ils ont accès à l'avis de situation déclarative de l'impôt sur le revenu (ASDIR) qui leur donne une idée de ce qu'ils vont payer cette année.

Lire aussiImpôts 2023 : comment tirer profit du quotient familial maintes fois réformé

Ce document récapitule, en effet, les éléments renseignés dans la déclaration de revenus : état-civil, adresse, quotient familial, revenus, avantages fiscaux, etc. Au regard de ceux-ci, il établit le montant total d'impôt sur le revenu dont le foyer fiscal est redevable, a priori, au titre de l'année d'imposition (donc en 2022). Ensuite, il soustrait ce montant à celui des retenues à la source effectuées l'an dernier. Objectif, déterminer si le foyer doit s'acquitter d'un solde d'impôt sur le revenu en septembre 2023. A l'issue de la deuxième page du document PDF de l'ASDIR généré par le fisc, la ligne « TOTAL DE VOTRE IMPOSITION NETTE RESTANT À PAYER » indique au contribuable s'il est effectivement dans ce cas de figure. Auquel cas, il devra s'acquitter du solde en septembre 2023, le prélèvement étant effectué en quatre mensualités au-delà de 300 euros.

Lire aussiRéinstaurer l'ISF, le scénario qui monte pour financer la transition écologique

En effet, lorsque le contribuable n'anticipe pas une évolution de situation (familiale ou de revenus), son taux de prélèvement à la source n'est pas ajusté. De facto, il peut être redevable d'un solde d'impôt sur le revenu élevé à la rentrée, grevant son budget parfois jusqu'à la fin de l'année. En principe, sauf erreur constatée dans la déclaration, de la part du contribuable ou de l'administration fiscale, il y a peu de chance de parvenir à réduire son impôt sur le revenu pour l'année d'imposition 2022. En revanche, il est encore possible d'agir sur l'année en cours. Et donc, d'anticiper la déclaration de revenus 2024 en réduisant ses impôts dès à présent. Voici quelques leviers à actionner sans attendre, et ce, jusqu'à la fin de l'année 2023. Mais attention à ne pas dépasser le mécanisme de plafonnement des niches fiscales : le montant de la diminution d'impôt obtenue grâce aux avantages fiscaux ne peut excéder 10.000 euros.

Lire aussiImpôts : ces avantages fiscaux trop souvent oubliés

Mettre ses notes de frais de côté

La démarche peut sembler pénible et fastidieuse. Pourtant, elle permet in fine de déclarer ses frais professionnels pour leur montant réel, et ainsi, de bénéficier d'une déduction fiscale supérieure à celle appliquée par défaut par le fisc, représentant 10% des revenus. À titre indicatif, le montant de la déduction forfaitaire s'élève, au moins, à 472 euros pour chaque membre du foyer fiscal en 2023. Le plafond est fixé à 13.522 euros. Un montant équivalent devrait être appliqué pour l'année 2024.

La période estivale peut ainsi être l'occasion de faire le point sur ses frais professionnels : transport, repas, télétravail, équipements téléphoniques et informatiques, documentation professionnelle, frais de double résidence, etc. Pour ce faire, il convient de réaliser un récapitulatif des premiers mois de l'année 2023, et de remettre la main sur les notes de frais pour les conserver précieusement, dans un classeur dédié par exemple. Pour rappel, le contribuable doit être en mesure de produire tous les justificatifs en cas de contrôle fiscal, celui-ci pouvant intervenir dans les trois années suivant la déclaration.

Rébarbatif ? Les foyers fiscaux dont les membres sont amenés à engager d'importants frais au titre de leur activité professionnelle (VRP et commerciaux par exemple) ont tout intérêt à calculer leurs frais réels, lorsqu'ils ne sont pas pris en charge par l'employeur. Ne serait-ce que pour vérifier que le montant obtenu dépasse le plafond de la déduction forfaitaire de 10%.

Investir pour sa retraite, quel que soit son âge

La réforme ayant été adoptée, et la bataille parlementaire se poursuivant, la retraite reste au cœur de l'actualité. Pour rappel, le gouvernement a décidé de repousser l'âge légal de départ, de 62 ans à 64 ans. Inscrit dans le cadre de la loi Pacte, le Plan d'épargne retraite - regroupant le PER individuel, d'entreprise, collectif et obligatoire, et remplaçant les traditionnels Perco, Madelin et Perp - permet d'investir (fonds euros, unités de compte...) tout au long de la vie active, avec à la clé une sortie en rente ou capital.

Lire aussiAssurance-vie : les fonds euros ne sont plus un rempart contre l'inflation aux yeux des épargnants

Les cotisations versées sur un produit d'épargne retraite, de manière volontaire, à titre individuel peuvent être déduites du revenu net global. « Les sommes versées au cours d'une année sont déductibles des revenus imposables de l'année concernée, dans la limite d'un plafond fixé pour chaque membre du foyer fiscal, rappelle-t-on sur le site Service public. Le plafond disponible pour les cotisations versées en 2023 est indiqué sur votre avis d'impôt 2022. »

Pour avoir une idée du plafond, le contribuable peut d'ores et déjà consulter son avis de situation déclarative d'impôt sur le revenu, où figure une estimation de ce plafond, au regard des éléments déclarés au printemps 2023. À noter : lorsque le plafond n'a pas été utilisé, ou en partie seulement, il peut être reporté sur les trois années suivantes. De quoi réduire fortement son revenu net imposable.

Investir dans l'économie réelle

La souscription au capital d'une PME (petite et moyenne entreprise, moins de 250 personnes) via le dépôt d'une somme d'argent, permet, sous conditions, de bénéficier d'une réduction d'impôt. Le souscripteur doit être une personne physique, résider en France et doit prendre l'engagement de conserver les titres reçus pendant 5 ans. La PME, elle, doit exister depuis moins de sept ans et être soumise à l'impôt sur les sociétés, notamment.

« Pour les versements effectués du 12 mars au 31 décembre 2023, le montant de la réduction d'impôt est égal à 25 % des versements effectués au titre des souscriptions au capital d'une PME, rappelle le site Service public. Pour les versements effectués en dehors de cette période, le taux est fixé à 18 %. »

À noter, la souscription à une société de financement d'œuvres cinématographiques ou audiovisuelles (Sofica) permet de bénéficier d'une réduction d'impôt, dans la limite d'un investissement de 25% du revenu net global et de 18.000 euros par an (le dispositif n'étant pas soumis aux mêmes restrictions que le plafonnement des niches fiscales). Le même plafond est appliqué pour les investissements effectués en outre-mer, via le dispositif de la loi Girardin.

Faire des dons, dans une certaine limite

C'est le moment de faire preuve de générosité, et ce, jusqu'à la fin de l'année. Les dons ouvrent droit à une réduction d'impôt. Ceux effectués pour des organismes d'intérêt général permettent de bénéficier d'un avantage fiscal de 66% du montant des dons, dans la limite de 20% du revenu imposable. Il atteint même 75% pour les dons jusqu'à 1.000 euros au profit d'associations d'aide aux personnes en difficulté et 66% au-delà de ce montant. Considérés comme des dépenses récurrentes aux yeux de l'administration fiscale, les dons font l'objet du versement d'une avance de 60% à la mi-janvier, puis des 40% à l'été.

Les dons effectués auprès de partis politiques ne peuvent dépasser 7.500 euros par personne, et 15.000 euros par an et par foyer fiscal. À noter : les dons ne peuvent pas être supérieurs à 4.600 euros par élection. Pour ne pas omettre de mentionner l'intégralité des dons, les contribuables doivent veiller à conserver le relevé fiscal annuel, fourni par l'organisme. Ce document garantit que ce dernier a perçu un montant au titre de l'année d'imposition, ainsi que la forme et la nature du don. Il doit être conservé en cas de contrôle fiscal.

Engager des travaux d'aménagement de son logement

Un conjoint ou un parent âgé ou handicapé, la perspective d'une revente d'un bien immobilier... Nombreuses sont les raisons qui peuvent conduire un contribuable à engager des travaux d'équipement de son logement. Sous conditions, ils ouvrent droit à un crédit d'impôt (25% des dépenses engagées dans la limite de 5.000 euros pour une personne seule et 10.000 euros pour un couple). Voici, à titre indicatif, quelques exemples des travaux éligibles :

  • Eviers et lavabos à hauteur réglable
  • Sièges de douche muraux
  • WC surélevés
  • Mains courantes
  • Barres de maintien ou d'appui

Les travaux doivent être effectués avant le 31 décembre 2023.

Pauline Chateau
Commentaire 1
à écrit le 03/06/2023 à 16:48
Signaler
La décroissance comme exemple de l’héritage de la pensée française… Mouais, pourquoi pas si c’est le nouveau mantra des révolutionnaires en herbe pour nous garantir les fameux lendemains qui chantent et autres ordres nouveau qu’on nous promet depuis ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.