Engagée sur le "bien manger", la coopérative Eureden vise 5 milliards de chiffre d'affaires d'ici 5 ans

Issue de la fusion des coopératives Triskalia et Cecab, Eureden (d'Aucy, Paysan Breton, Gamm Vert, Cocotine...) garde le cap sur ses objectifs. La coopérative bretonne défend le concept du bien manger et vise un chiffre d'affaires de 5 milliards d’euros à l’horizon 2027. Dans le cadre d’une croissance externe, elle vient d’annoncer son rapprochement avec la société André Bazin, spécialiste des produits de charcuterie à destination de l’industrie du plat cuisiné.
Sur l’année écoulée, Eureden a réalisé près de 60 millions d’investissements, au profit de la R&D produits (bocal à ouverture facile) et process, la digitalisation (data, IA, formation sertisseur en réalité virtuelle) et de la réduction de l’empreinte carbone
Sur l’année écoulée, Eureden a réalisé près de 60 millions d’investissements, au profit de la R&D produits (bocal à ouverture facile) et process, la digitalisation (data, IA, formation sertisseur en réalité virtuelle) et de la réduction de l’empreinte carbone (Crédits : Eureden)

Poids lourd breton de l'agroalimentaire, Eureden n'échappe pas au contexte de pandémie persistante et de marchés compliqués, mais maintient ses objectifs afin d'atteindre une taille critique au niveau européen et préserver son indépendance.

Issue de la fusion au 1er janvier 2020 des coopératives Triskalia et Cecab, la coopérative bretonne basée à Mellac (Finistère) a enregistré des résultats « honorables » et « satisfaisants » en 2021 et défendu sa stratégie lors de son assemblée générale en décembre.

Forte d'un réseau de 20.000 agriculteurs et 9.000 salariés autour de sept filières (légumes, porcs, œufs, volaille de chair, bovins, lait et céréales), Eureden réunit aujourd'hui des marques comme d'Aucy, Paysan Breton et Cocotine ainsi que les réseaux des 300 magasins Gamm Vert, Point Vert et Magasin Vert.

La coopérative met l'accent sur le bien manger et un objectif de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2027.

« Œuvrer pour le bien manger implique de bien cultiver, de bien élever et de bien transformer. Notre responsabilité est d'être à l'écoute des consommateurs et d'orienter les coopérateurs vers des filières compétitives et durables » ont assuré Serge Le Bartz et Alain Perrin, respectivement président et directeur général d'Eureden lors de cette rencontre avec leurs adhérents et collaborateurs.

Programme de transformation lancé en 2021

Convaincus que l'agriculture de demain sera « plurielle » et « durable », les deux dirigeants ont lancé en 2021 un plan de transformation qu'ils veulent concrétiser, sur le plan financier, par un Ebitda de 150 millions d'euros en 2023, contre 94,8 millions d'euros au 30 juin 2021.

Le premier groupe coopératif breton a fini l'exercice juillet 2020-juin 2021 avec un chiffre d'affaires stable de 3,1 milliards d'euros, pour un résultat net de 16,4 millions d'euros. La part de l'export représente 25% du résultat.

La performance opérationnelle d'Eureden et la concrétisation de ses objectifs à cinq ans passera par de la croissance interne et externe.

Rachat de la société de charcuterie André Bazin

Le rapprochement avec la société franc-comtoise André Bazin (spécialiste des produits de charcuterie) est un des leviers sur lesquels Eureden travaille. Il doit permettre à la coopérative et à sa branche Viande de « devenir un leader de la salaisonnerie en France ».

« Nous développons aussi de nouvelles offres, telles que Le Récolteur. Lancé en 2020, ce service en circuit court de produits frais et de saison implique aujourd'hui 130 adhérents et 9 points relais ouverts dans des Point Vert et Magasin Vert » détaillent les dirigeants d'Eureden.

La coopérative commence aussi à installer des distributeurs automatiques proposant une sélection de produits frais et ultra locaux, dans ses magasins. Trois services devraient voir le jour d'ici à 2022.

Agro-écologie et mieux-être animal

Sur l'année écoulée, Eureden a réalisé près de 60 millions d'investissements, au profit de la R&D produits (bocal à ouverture facile) et process, la digitalisation (data, IA, formation sertisseur en réalité virtuelle) et de la réduction de l'empreinte carbone.

« 40% de ces Capex (dépenses d'investissement) concernent des investissements de remplacement (matériels de récolte, stockage de céréales, robots), 13% de l'extension de capacité comme la modernisation de l'usine d'Aucy au Faouët, et 11 % des éléments de productivité » rapporte la coopérative.

« Par ailleurs, près de 9 % de ces dépenses ont concerné des investissements liés à l'environnement (rénovation des installations froid chez Aubret, traitement des eaux usées chez Gelagri) ».

Alors que les coopératives bretonnes concurrentes (Prince de Bretagne, Sill, Solarenn) verdissent leurs produits avec des emballage éco-conçus et un engagement dans le bio, Eureden met aussi en avant un recours moindre aux produits phytosanitaires et pense mieux-être animal. Ses autres concurrents sont basés en Pays de la Loire (Terrena) et en Normandie (Agrial).

180 producteurs sont ainsi engagés dans un échange sur les pratiques agro-écologiques via le programme Cultivons Autrement, dont l'objectif est de limiter l'usage et l'impact des produits phytosanitaires tout en maintenant les performances économiques des agriculteurs.

« 6,9% des surfaces sont cultivées avec des solutions alternatives » cite Eureden. « 100% des exploitations de légumes ont une certification environnementale de niveau 2 ou 3. 900 hectares de cultures sont désherbés mécaniquement grâce à une prestation associée à une application sur smartphone. »

Renouvellement des générations et féminisation

Eureden insiste pour ne pas déconnecter ses objectifs financiers et environnementaux de la défense des intérêts de ses adhérents. La coopérative en fait même un « axe central de sa politique ».

Dans un contexte de flambée des prix des matières premières, du coût de l'énergie et de l'évolution des cours, elle indique avoir redistribué 50% de son résultat aux agriculteurs et mobilisé en faveur des coopérateurs plus de 25 millions d'euros en avances et prêts sur l'ensemble des métiers. Des compléments de prix ont été versés en lait, en pommes de terre, en céréales...

Pour attirer les jeunes aux métiers de l'agriculture, alors que 50% des agriculteurs partiront à la retraite dans les dix ans, Eureden soigne aussi son volet formation et accompagne  les transmissions et le développement des exploitations vers des filières durables.

Le groupe oeuvre enfin pour plus de parité avec l'espoir de parvenir à un seuil de 20% de femmes au sein de ses instances à l'horizon 2025, contre 9,67% aujourd'hui.

Lire aussi 4 mnVignobles en Bretagne : l'objectif d'un premier vin commercialisé en 2023

Commentaire 1
à écrit le 12/01/2022 à 8:30
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Pourtant Gamm vert vend les produits BAYER-MONSANTO. Il va falloir définir la notion de "bien manger" les margoulins l'ayant déjà déformé.

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