Alfi Technologies fait évoluer la culture industrielle

La société, basée dans le Maine et Loire, aide non seulement de grands groupes à concevoir des sites de production ultra-performants, mais en plus, elle oeuvre à un changement de perception de l'industrie.
Yann Jaubert, Président d'Alfi Technologies, au Pin-en-Mauges (Maine et Loire).
Yann Jaubert, Président d'Alfi Technologies, au Pin-en-Mauges (Maine et Loire). (Crédits : DR)

« Nous avons fait du teasing », raconte Yann Jaubert, le président d'Alfi Technologies, une entreprise offrant des solutions innovantes et numériques pour aider les grands groupes à concevoir des sites de production ultra-performants qu'il a fondée en 2010, au Pin-en-Mauges (Maine et Loire). Pour changer le regard des jeunes sur l'industrie, le bus de la French Fab s'est arrêté au Carrefour de l'orientation, un événement qui réunissaient 50 000 jeunes, à Cholet, le 17 janvier dernier. « D'ailleurs, c'est le regard de tous qu'il faut changer, poursuit-il. Celui des gens en général et des journalistes. Mon objectif est de changer la culture ». Pour en finir avec une histoire faite, ces dernières décennies, de fermetures d'usines et de plans sociaux... Car l'industrie française a repris des couleurs ces derniers temps, et nombreuses sont les usines 4.0 qui sortent de terre.

Et c'est pour porter ce message d'optimisme que Yann Jaubert a rejoint le mouvement de la French Fab à ses débuts, en 2017, qu'il en est devenu l'un de ses ambassadeurs dans les territoires, et qu'il a épaulé le French Fab Tour à l'étape de Cholet, le 22 janvier dernier. « La fréquentation a dépassé nos attentes », se réjouit-il. Elèves des lycées et des centres d'apprentissage ont pu appréhender la diversité des métiers de l'industrie et « la noblesse des gestes », de même qu'ils ont pu jouer à des serious games, bourrés de digital, pour mieux se rendre compte que l'industrie peut parler leur langage, celui de la modernité, de l'emploi, du sens, de l'ambition. En outre, des rencontres ont été organisées entre des petits industriels locaux et des étudiants d'écoles de commerce et d'ingénieurs, dans le même but : tordre le cou aux stéréotypes, et montrer qu'une belle évolution professionnelle, y compris à l'international, est possible dans des PME et des ETI de la région. « Il ne s'agit pas d'opposer petites structures et grands groupes, mais de donner davantage de visibilité aux premières, pour susciter des vocations et convaincre les jeunes que c'est souvent dans les petites entreprises qu'ils pourront s'épanouir, parce que leur appétit de prise d'initiatives et de responsabilités trouvera plus facilement sa place dans des organisations à taille humaine », résume l'industriel.

La French Fab est aussi l'occasion de rencontres entre industriels, petits et grands, qui partagent souvent les mêmes problématiques. Mais pourquoi se focaliser sur les coûts, en allant fabriquer en Asie ou au pourtour de l'Europe ? « Le patriotisme économique a de la valeur », affirme Yann Jaubert. Et mieux vaut, au lieu de s'obséder sur les coûts, se concentrer sur l'innovation, gage de performance et de compétitivité accrues. « C'est important de créer de l'emploi et de la valeur dans ce pays, insiste ce polytechnicien, qui fait également partie des conseillers du commerce extérieur de la France, et de montrer que les intérêts des grands groupes et des PME sont compatibles ». Pour cela, rien de mieux que de collaborer, façon cluster ou Mittelstand, et d'investir, toujours et encore, dans la recherche et le développement. Car les start-up de la French Tech ont besoin de clients - et ces derniers se trouvent dans la French Fab...

Embarquer tout le monde

« Il s'agit d'embarquer tout le monde, à l'heure où les Gilets Jaunes sont venus rappeler que la France doit se forger un avenir dans les territoires », insiste Yann Jaubert. Dans sa propre entreprise, l'industriel fait la même chose. Il stimule la prise d'initiatives, à n'importe quel niveau, offre de l'intéressement à ses salariés, adapte les postes de travail si nécessaire pour accueillir davantage de femmes, organise la transmission du savoir-faire entre la génération qui va bientôt partir à la retraite et les jeunes. Une façon, là encore, de changer la culture. Car, conclut-il, « l'entreprise est lieu pour oser ».

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