L'économie française en pleine stagnation

Le PIB français est resté stable au quatrième trimestre 2023 et a progressé de 0,9% sur l'ensemble de l'année, après 2,5% en 2022, a annoncé ce mardi l'Insee.
La faiblesse de la demande intérieure et des exportations a fait stagner le PIB au quatrième trimestre.
La faiblesse de la demande intérieure et des exportations a fait stagner le PIB au quatrième trimestre. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Alors que plusieurs pays européens comme l'Allemagne sont en récession, la France a enregistré une croissance de 0,9% l'an dernier, contre une hausse de 2,5% en 2022, a annoncé ce mardi l'Insee. Une performance proche de la prévision de 1% qu'avait maintenue le gouvernement, grâce à un fort deuxième trimestre à 0,7%.

Au quatrième trimestre, dans un contexte de faiblesse de la demande intérieure et des exportations, le PIB a stagné, contrairement aux prévisions de la Banque de France, qui a récemment remonté sa prévision à 0,2%. Initialement de -0,1%, la croissance du troisième trimestre a été revue en hausse de 0,1 point, a précisé l'Insee.

Conséquence de la hausse des taux

L'économie française a en effet souffert l'an dernier des taux d'intérêt élevés imposés par la Banque centrale européenne (BCE) pour calmer une inflation record. La contraction du crédit a pesé sur l'investissement et la consommation des entreprises comme des ménages alors que les exportations ont souffert du ralentissement de la demande mondiale.

Néanmoins, malgré le contexte particulièrement difficile, la France confirme avoir évité une récession technique, c'est-à-dire deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Ce qui n'est pas le cas de l'Allemagne pour laquelle des économistes prévoient deux années successives de récession en 2023 et 2024.

Quelle croissance pour 2024 ?

Pour 2024, les prévisions de croissance diffèrent entre celle du gouvernement (1,4%) et celles des économistes. Dans une interview à La Tribune dimanche publiée le weekend dernier, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau la prévoyait plutôt autour de 0,9%, avec pour 2024 le retour de la consommation des ménages. L'appétit pour les achats importants remontait en effet fortement lors de la dernière enquête de l'Insee sur le moral des ménages, tout en restant à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme.

Lire aussi« L'inflation reviendra à 2 % dans un an au plus tard » (François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France)

Mais le coût du crédit devrait encore rester élevé, ce qui devrait handicaper la consommation et l'investissement. Alors que les taux directeurs s'établissent aujourd'hui sur une fourchette entre 4 et 4,75%, nombre d'économistes pensent qu'ils devraient diminuer en 2024 mais rester au dessus de 3%... quand il était proche de 0% début 2022.

La consommation des ménages comme moteur

La consommation des ménages, qui compte pour plus de moitié dans le produit intérieur brut, prendrait ainsi la place du commerce extérieur cette année comme moteur de la croissance. « C'est un moteur plus régulier et plus sûr », se félicitait le gouverneur.

Selon les dernières statistiques de l'Insee, la consommation des ménages a augmenté légèrement de 0,3% en décembre, principalement sous l'effet d'une augmentation des dépenses en énergie (+1,7%), et malgré le repli de la consommation alimentaire (-0,7%). Cette faible hausse ne compense pas la baisse globale de la consommation sur les trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents (-0,6%), selon l'Institut.

Lire aussiElectricité : les Français ont diminué leur consommation de 7 à 8% fin 2023

La hausse des dépenses en énergies des ménages a continué d'accélérer en décembre (+1,7%), après un progrès de 1% en novembre, tirées par les achats de carburants, note l'Insee. Concernant les autres catégories de biens, la consommation de biens fabriqués repart à la hausse (+0,6%), tout comme les achats de biens durables, qui continuent d'augmenter à un rythme soutenu (+1,4% en décembre 2023, après +1,2% en novembre).

Comme la France, la zone euro évite la récession

La France reste donc dans la moyenne haute de la zone euro puisque, sur l'ensemble de l'année, les 20 pays partageant la monnaie unique ont alors enregistré une croissance de 0,5% par rapport à 2022, pointe l'office européen des statistiques. C'est néanmoins un peu moins que les 0,6% anticipés en novembre par la Commission européenne lors de ses dernières prévisions.

Certains pays ont même bien tiré leur épingle du jeu. C'est notamment le cas de l'Espagne, portée par le tourisme. Le pays a ainsi connu une croissance de 2,5% l'an dernier. Le Portugal s'en sort également bien. Le pays ibérique affiche ainsi une croissance annuelle de 2,3%, selon une première estimation officielle publiée mardi.

(Avec AFP)

Commentaires 46
à écrit le 31/01/2024 à 7:40
Signaler
L’Etat doit rendre du pouvoir d’achat au français. Pourquoi ne pas arrêter de subventionner des associations douteuses qui pompent l’argent de nos impôts, par exemple pour financer l’armée israélienne comme l’a montré un récent reportage de france2. ...

à écrit le 30/01/2024 à 20:43
Signaler
La startup nation stable dans la médiocrité malgré les milliards (cf. investissements d'avenir) engloutis sous le régime Macron pour la transformation digitale par le majeur...

à écrit le 30/01/2024 à 13:52
Signaler
Pour 2024, hausse du pouvoir d'achat prévue. Nombre de recrutements prévus en faible hausse dans l'industrie, mais néanmoins record > difficultés de recrutement > hausse de salaires. Nombre record de recrutements d'après l'UN, pour les 100 plus gro...

à écrit le 30/01/2024 à 13:35
Signaler
L'essentiel de la richesse produite dans notre pays est captée par les hauts revenus contrairement à la théorie du ruissellement !!! Il suffit pour le vérifier de regarder le palmarès de l'évolution du patrimoine des 500 plus grandes fortunes frança...

le 30/01/2024 à 18:08
Signaler
@Idx. Eh oui, c'est juste!!! Et pourtant la "Trickle-down economic" fut déboulonnée "définitivement" en 2014/2015 par le FMI et l'OCDE. Comme quoi les dogmes servent toujours ceux qui continuent à les faire vivre... pour leurs propres intérêts.

à écrit le 30/01/2024 à 13:08
Signaler
Pour relancer notre pays il est urgent de faire des coupes franches dans la dépense publique principalement dans les dépenses sociales, c’est dur mais il faudra le faire

le 30/01/2024 à 15:07
Signaler
ben voyons pendant que certains se gavent les autres tirent la langue !n oubliez pas que tout le monde paye des impôts que ce soit direct ou indirect (tva csg impot sur le revenu ) rassurer vous les JO fini Lemaire annoncera une hausse de la TVA ...

le 30/01/2024 à 15:30
Signaler
C'est plus facile à dire qu'à faire car les dépenses publiques maintiennent le niveau de vie de l'électorat du pouvoir en place et maintiennent dans l'emploi des millions de Français dont la véritable place devrait être au chômage... Dit autrement, p...

le 30/01/2024 à 16:23
Signaler
@Carlier "principalement dans les dépenses sociales, c’est dur mais il faudra le faire " Tu peux lister ce qui va te concerner ?

le 30/01/2024 à 19:33
Signaler
@ O : C'est à ceux qui ne veulent pas réduire les dépenses publiques qui doivent nous expliquer comment ce pays va pouvoir s'en sortir avec un déficit chronique de plus de 100 milliards d'euros par an ce qui combiné avec les taux d'intérêts augmente ...

le 30/01/2024 à 21:33
Signaler
@tototiti : je doute que le FMI le fasse car ça conduirait tout droit à un Frexit, dit autrement la fin de l'UE...

à écrit le 30/01/2024 à 13:08
Signaler
il serait grand temps de réguler l action des ministres par un thermostat du bon sens ! tiendront ils encore deux ans à ce régime ,? alors que l observation de l éthique publique dénonce un dérapage inédit des dépenses de l élysée. ! !

le 30/01/2024 à 19:39
Signaler
C'est quoi le bon sens pour vous ? Est ce que c'est le bon sens de comparer quelques millions à des centaines de MILLIARDS ? Il faut certes être exemplaire, mais ce n'est pas cela qui va dégonfler notre déficit de 173 MILLIARDS.

à écrit le 30/01/2024 à 12:36
Signaler
Ils doivent partir ,tous

à écrit le 30/01/2024 à 11:38
Signaler
1) l'économie française n'est pas en stagnation: entre 0,5% et 1,5% de croissance c'est la croissance potentielle moyenne de long terme de l'économie française, sauf si les gens se mettent à travailler comme dans les autres pays. Donc 2023 et 2024 c'...

le 30/01/2024 à 15:15
Signaler
faut arrêtez de se voler la face et de faire mentir les mots . Il y a 20 ans en arrière, parler de croissance avec un 0,9%, on vous aurait traité de fou. En dessous de 0,5 on est sur une récession, de 0,5 à 3 on est sur de la survie, au delà de ...

à écrit le 30/01/2024 à 11:07
Signaler
La France ne pourra repartir tant que nous serons les champions des impots surtout que champions des impots nous devrions etre les champions de l'éducation, de la sante etc quelle honte cette augmentation de 300 et 700 € des deputes et senateurs alo...

le 30/01/2024 à 11:12
Signaler
c est un detail du budget, meme grassement paye a pas faire grand chose, un senateur coute pas grand chose si on le rapporte au budget (etat+secu c est 1000 milliards). ce qui coute cher c est les retraités, qui engloutissent quasiment 50 % des depen...

le 30/01/2024 à 11:43
Signaler
Il est dommage de répéter en boucle la même chose depuis 40 ans. On est aussi champion du monde du radotage, surtout quand on mélange les prélèvements pour la retraite , pour la santé et les impôts. Mais là, il faut aller voir ce qu'il y a derrière ...

le 30/01/2024 à 12:00
Signaler
@ Monti. Bravo pour votre réponse qui ,je pense s’adresse à cd. Effectivement ,toujours la même rengaine anti retraités,sans comprendre la différence entre retraités du privé et retraités de la FONCTION PUBLIQUE.

le 30/01/2024 à 19:48
Signaler
Ce qu'il faut, c'est passer graduellement de la retraite par répartition à la retraite par capitalisation. Cela augmentera la retraite , permettra de reconquérir notre outil de production et ceux qui travaillent n'auront plus à être ponctionnés pour ...

à écrit le 30/01/2024 à 11:01
Signaler
Notre cher Bruno n'aura finalement réussi qu'à "mettre à genoux" l'économie française et le pouvoir d'achat des Français.

le 30/01/2024 à 11:31
Signaler
Combien prédisait une récession en France pour 2023 qui ne s'est pas produite ?

le 30/01/2024 à 12:58
Signaler
Avec un déficit public de 173 milliards d'euros, encore heureux qu'on est pas en récession. La croissance a été maintenue à flot par la dépense sociale...

le 30/01/2024 à 19:52
Signaler
Donnez moi le nom d'un, d'un seul parti politique qui nous promet de nous délivrer du déficit abyssal chronique que nous avons chaque année. J'ai beau chercher, ils nous promettent tous d'être le plus généreux des pères Noël surtout si vous regardez...

à écrit le 30/01/2024 à 10:45
Signaler
Nos députés et nos sénateurs vont dépenser 300 et 700 € de plus par mois à nos frais : ça va relancer l'économie : restau, cigares et petites pépées pour la forme et voiture de sport. !!!!!! et les actionnaires vont aussi faire ruisseller leurs div...

le 30/01/2024 à 19:57
Signaler
Les actionnaires ! Oh le gros mot ! Savez vous seulement que plus de la moitié des actionnaires de nos grandes entreprises sont des étrangers. Les dividendes, ils les gardent pour eux. Ici avec notre appétence à donner des leçons financières à tout v...

le 30/01/2024 à 20:09
Signaler
Les actionnaires ! Oh le gros mot ! Savez vous seulement que plus de la moitié des actionnaires de nos grandes entreprises sont des étrangers. Les dividendes, ils les gardent pour eux. Ici avec notre appétence à donner des leçons financières à tout v...

à écrit le 30/01/2024 à 10:44
Signaler
Que de souvenirs, alors que nous sommes en 2017 et qu'une ex-analyste bancaire lâche publiquement un pavé dans la mare. Certes, un autre temps, mais un même phénomène où les arracheurs de dents ont évincé les "dentistes", pour reprendre la métaphore ...

à écrit le 30/01/2024 à 9:53
Signaler
Pas étonnant que l'économie stagne, la croissance depuis 20 ans ayant essentiellement été tirée par la hausse quasi ininterrompue des prix de l'immobilier et contrairement à ce qu'on doit sans doute enseigner en école de commerce, les arbres ne monte...

le 30/01/2024 à 10:51
Signaler
mais je pense que lemaire le croit ! comme la dette !

le 30/01/2024 à 11:44
Signaler
@o. Vous pouvez rajoutez encore une bonne dizaine d'années au vingt ans. Et encore une fois, la France trouve des similitudes avec les États-Unis, sans avoir le pouvoir hégémonique d'une monnaie de réserve mondiale: le US$ (même si l'euro est une mon...

à écrit le 30/01/2024 à 9:26
Signaler
Ka nature même du "PIB est désormais obsolète", pour paraphraser l’économiste hétérodoxe, Joseph Stiglitz, car ce thermomètre reste imparfait eu égard aux nombreux agrégats déjà pervertis par l’idéologie néolibérale. Pourtant, et bien que "la Commiss...

à écrit le 30/01/2024 à 9:04
Signaler
Croire que la consommation des ménages favorisera la croissance est une illusion. Ils sont contraints par des hausses très fortes dans nombre de domaines où leur pouvoir est faible (énergies, assurances, mutuelles, taxes foncières, alimentation, sant...

le 30/01/2024 à 10:55
Signaler
consommation des ménages? a partir du moment ou ils ont transféré les capitaux sociaux vers le marché, et doublé le coût de la vie en 10 ans, vous pensez sincèrement que la consommation des ménages va fonctionner? si l'on sait en plus que tout tou...

à écrit le 30/01/2024 à 9:01
Signaler
Aucune récession technique en France, formidable.Tout comme aux États-Unis où l'environnement économique est aussi formidable, du moins pas si "cata" que ça. Vraiment? Meuh non! Pas de récession dit la "technique", vous savez ce "machin" qui correspo...

le 30/01/2024 à 9:42
Signaler
Je partage totalement cette analyse. Je pensais naïvement que le PIB devait mesurer la richesse produite par le pays et que dès lors la consommation n'avait rien à voir avec cet indicateur. Je considère pour ma part que le seul indice pertinent pou...

le 30/01/2024 à 12:42
Signaler
Bien résumé….pas si long finalement. Le PIB plus trop représentatif de la réalité de l’état de l’économie et ,plus important de la qualité de vie ….absolument.

à écrit le 30/01/2024 à 8:54
Signaler
"Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose" Brigitte Fontaine. Ah mais c'est qu'ils en sont bien intellectuellement incapables de chercher autre chose est c'est bien là qu'est le malheur... alors ils continuent de creuser tout en détruisant l...

à écrit le 30/01/2024 à 8:44
Signaler
Le résultat était évident ,pas besoin d'être ministre pour faire n'importe quoi, on se demande bien ce qu'ils ont appris à l'ENA !! Quand vous augmentez les prix de l'énergie vous tuez la croissance ce n'est pas nouveau, cela a été observé depuis le...

à écrit le 30/01/2024 à 8:30
Signaler
Encore un coup de Poutine, sans doute...

le 30/01/2024 à 10:56
Signaler
oui il dansait sur les genoux !!! ah ah ah

à écrit le 30/01/2024 à 8:15
Signaler
On mettra la Russie à genoux, pour l instant je ne vois que la France a plat ventre.

le 30/01/2024 à 8:29
Signaler
au espoir de réindustrialisation après 7ans de fonction le constat est un échec et qui dit échec égale démission quel que soit le resultat prouve une fois de plus que la vision de ce gouvernement n'est pas la gestion de la france mais de pemettre...

le 30/01/2024 à 8:36
Signaler
la france est sous anesthésie mondial avec un illusionniste a la direction autan dire que la reanimation risque d'etre très longue avec un changement de logiciel et d'organigramme complet

le 30/01/2024 à 20:20
Signaler
@ hélios : Par votre commentaire vous est en train de nous demander d'être indulgent avec ceux qui après Macron vont aussi échouer. Je vous le confirme, ils vont échouer car tous les prétendants nous promettent des lendemains qui chantent avec la fam...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.