L'État prévoit 100 millions d'euros par an pour les territoires d'industrie

Annoncés en novembre dernier par le Premier ministre Édouard Philippe, les 136 territoires d'industrie vont bénéficier d'un accompagnement de Business France, Pôle emploi ou encore Bpifrance.
Grégoire Normand
La politique industrielle du gouvernement est pilotée par le conseil national de l'industrie.

Ford, Alstom, Ascoval, Bosch. Depuis plusieurs mois, le gouvernement doit affronter un nombre toujours plus important de dossiers industriels délicats à gérer. Mardi dernier, l'administration a approuvé le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) du site industriel de Blanquefort qui emploie environ 850 salariés. Face à ce marasme, le gouvernement mobilise ses forces pour tenter de reconquérir des territoires minés par des décennies de désindustrialisation et de délocalisations.

Dans un communiqué conjoint publié ce jeudi 7 mars, le ministère de la Cohésion des territoires, le secrétariat d'État auprès du ministre de l'Économie et plusieurs opérateurs (banque des territoires, Bpifrance, Business France et Pôle emploi) ont annoncé une enveloppe de 100 millions d'euros par an d'ici à 2022 pour investir dans les projets de territoires d'industrie. Lors du conseil national de l'industrie (CNI) mardi dernier en marge du salon Global Industrie à Lyon, Bruno Le Maire a appelé à une accélération des efforts pour la "reconquête industrielle" de la France fondée sur l'innovation et les technologies numériques, mais il a prévenu que "l'industrie 4.0" ne se ferait "pas sur les ruines de l'industrie du passé" d'après des propos rapportés par l'AFP.

Renforcer l'attractivité

L'enveloppe annoncée par le gouvernement doit permettre d'intervenir « sur les enjeux majeurs du foncier et de l'immobilier industriel, la reconversion des friches, le numérique, l'écologie industrielle, les transports et la mobilité ». Outre les 100 millions d'euros, l'exécutif veut renforcer l'attractivité des territoires à l'étranger.

Pour doper l'image de ces zones, l'agence Business France doit mettre en place un "coach international" pour chaque territoire.

« Il accompagnera également chaque année une vingtaine de territoires prioritaires les plus en difficulté, dont 5 de manière renforcée, dans la réalisation de leur stratégie d'attractivité et la prospection des investisseurs ».

Si l'économie française est plébiscitée par les investisseurs étrangers comme l'illustre le dernier baromètre réalisé par Business France, plusieurs territoires et villes moyennes restent en souffrance. Les récents mouvements de protestation des "Gilets jaunes" et la colère de certains élus locaux illustrent le sentiment de malaise social et des difficultés économiques dans lesquels sont plongés ces territoires.

L'Etat veut enfin redorer l'image de l'industrie auprès des jeunes.

« Notre principale difficulté aujourd'hui (...) c'est le manque d'attractivité de l'industrie, notre principal manque de compétitivité vient du fait que nous n'arrivons pas à recruter dans l'industrie parce que l'image de l'industrie est dégradée », a expliqué la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher lors d'une conférence de presse organisée à Bercy lundi dernier.

Améliorer la formation

Les chefs d'entreprise dans l'industrie pointent régulièrement le déficit de main d'oeuvre qualifiée dans l'industrie.

Selon de récents chiffres communiqués par la secrétaire d'État, « sur les 250.000 recrutements annuels prévus sur les prochaines années, près de 50.000 pourraient ne pas être pourvus faute de candidats, alors même que le chômage représente 8,8% de la population active ».

Pour répondre à cet enjeu, Pôle emploi doit mettre en place un nouvel outil de visualisation de données Formadiag, qui doit permettre de mieux identifier les besoins en formation des territoires. Chacun des territoires sélectionnés pourra également bénéficier d'un conseiller référent unique sur ces questions là. La secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher a souligné mardi que "l'enjeu principal" pour la croissance de l'industrie est le recrutement, à l'issue de la première assemblée générale des "territoires d'industrie". « C'est le point de blocage de la croissance de l'industrie », a-t-elle dit devant des journalistes.

Lire aussi : PME : la pénurie de main d'oeuvre qualifiée s'accentue

Des territoires d'industrie supplémentaires

Au mois de décembre, sous la coupole du Grand Palais à Paris, Édouard Philippe avait dévoilé la carte des 124 territoires d'industrie. Il avait précisé lors de son discours que cette liste « n'est ni figée ni fermée. Elle est plus un début qu'une fin et c'est aux acteurs locaux qu'il reviendra de l'affiner ».

Depuis, la liste s'est allongée avec 12 territoires supplémentaires. « Dans le respect du principe de ciblage, le Premier ministre avait souhaité laisser aux comités de pilotage régionaux, présidés par les présidents de conseils régionaux, la souplesse nécessaire pour adapter au mieux la carte aux enjeux de terrain », souligne un communiqué du ministère de la Cohésion des territoires.

Lire aussi : Industrie : le gouvernement veut booster 124 territoires

Grégoire Normand
Commentaires 4
à écrit le 07/03/2019 à 22:18
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100 millions d'euros pour occuper et justifier l'emploi de fonctionnaires qui ne serviront en rien le développement des entreprises ; comme d'habitude ...

à écrit le 07/03/2019 à 17:16
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Encore de promesses non financées !!!!!!!!Quand vont ils enfin nous dire oû il vont prendre ce pognon de dingue

à écrit le 07/03/2019 à 15:30
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100 millions /136 = 750 000 euros... l épaisseur du trait

le 07/03/2019 à 19:40
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Tout à fait d'accord …..on devrait demander à Bernadette des pièces jaunes cela doublerait l'épaisseur du trait !! Pauvre France

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