Le Medef s'attend à une rentrée « socialement assez apaisée »

« Je pense que la rentrée sera politiquement chaude, et socialement assez apaisée », a affirmé Patrick Martin, le nouveau président de l'organisation patronale. Le patron du Medef s'est aussi exprimé contre le plafonnement de la rémunération des grands patrons pour « attirer des talents ».
Patrick Martin, nouveau président du Medef.
Patrick Martin, nouveau président du Medef. (Crédits : Reuters)

Peu de facteurs économiques permettent actuellement de faire une telle prédiction, bien au contraire, mais pour le nouveau président du Medef Patrick Martin, la rentrée sera « socialement assez apaisée ». En revanche, c'est au sein de la classe politique que le patron trouve « très préoccupante » la « déconnexion » entre les échauffements du débat politique et la réalité du terrain.

Pourtant, l'inflation persistante en France, à +4,5% en juin selon l'Insee, réduisant le pouvoir d'achat des foyers français et la fin prochaine des boucliers tarifaires sur l'énergie annoncée par le gouvernement, pourraient venir réveiller une colère maintes fois exprimée depuis la crise des gilets Jaunes en 2018, en passant par la réforme des retraites ou encore les dernières émeutes dans les banlieues cette année.

« Je pense que la rentrée sera politiquement chaude, et socialement assez apaisée », indique M. Martin dans un entretien aux journaux régionaux du groupe Ebra, publié samedi.

« Nous sommes dans une configuration politique telle que tout devient éruptif, et l'Assemblée nationale s'échauffe autour de sujets qui n'intéressent guère le grand public. (...) Cette déconnexion entre le débat politique et la réalité sociale est très préoccupante », dit-il.

Jugeant que les Français savent que la réforme des retraites était « indispensable », bien que « douloureuse », Patrick Martin remarque qu'« il n'y a pas eu de mobilisation dans les entreprises privées ».

Lire aussiMedef : ce qui attend Patrick Martin, le nouveau patron des patrons

Le débat sur la rémunération des grands patrons

« Il y a eu un pic de 1,4 million de manifestants, ce qui est considérable, mais il y a en France 28 millions d'actifs », note-t-il.

Refusant de dévoiler son propre salaire - qui représente « neuf fois le salaire médian de (son) entreprise » -, Patrick Martin appelle à « remettre les choses en perspective » quand on parle de rémunération des dirigeants d'entreprises.

Les rémunérations très importantes ne concernent selon lui « qu'une infime minorité de chefs d'entreprise ».

« Le marché des top-managers est un micro-marché mondial. Vouloir plafonner ces rémunérations, c'est s'exposer au risque qu'ils partent ailleurs. Il faut savoir attirer des talents », plaide le patron des patrons qui estime d'ailleurs que les rémunérations des élus politiques « ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu'ils encourent ».

M. Martin, qui a pris la tête du Medef le 17 juillet, a abandonné la direction opérationnelle de son groupe Martin Belaysoud, dont il est l'actionnaire majoritaire, pour en devenir le président du conseil de surveillance. Martin Belaysoud est un groupe d'environ 3.000 salariés, spécialisé dans la distribution professionnelle pour les secteurs du bâtiment et de l'industrie, qui dépasse le milliard d'euros de chiffres d'affaires annuel.

« Je tiens à être à la tête de mon entreprise pour fêter son bicentenaire en 2029 », assure aux journaux du groupe Ebra le dirigeant, aujourd'hui âgé de 63 ans.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 31/07/2023 à 8:45
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L'encadrement sera bien reposé mais "la machine" sera toujours mal régler ! Tant que les dividendes ont été distribuer, on aura pas les actionnaires sur le dos !

à écrit le 31/07/2023 à 7:29
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« Le marché des top-managers est un micro-marché mondial » : combien d´entreprises en France sont dans un tel cas, c´est-à-dire sont dirigées par des personnes recrutées à l´étranger, sans être passées par nos dites « grandes écoles » ? Même dans les...

à écrit le 30/07/2023 à 16:49
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Impuissants les voilà à.faire les Nostradamus.

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