Le plan de relance économique sera présenté le 3 septembre

Par Ivan Capecchi  |   |  828  mots
Interrogé ce mercredi matin sur le secteur de la culture, Jean Castex a précisé qu'une enveloppe "exceptionnelle" de 2 milliards d'euros lui sera consacrée. (Crédits : Reuters)
"Il est absolument bouclé", a annoncé le premier ministre Jean Castex, invité de la matinale de France Inter, ce mercredi matin. Le chef du gouvernement a par ailleurs confirmé que le financement de ce plan à hauteur de 100 milliards d'euros se ferait sans hausse d'impôts et a promis des moyens supplémentaires pour la culture et la justice.

Invité de France Inter ce mercredi matin, le premier ministre Jean Castex s'est exprimé sur le report de la présentation du plan de relance économique à hauteur de 100 milliards d'euros, initialement prévue mardi 25 août. "Décaler un plan de relance historique de 100 milliards d'euros, c'est pas rien, a déclaré Léa Salamé, co-animatrice, avec Nicolas Demorand, de la matinale de la radio au logo rouge. Avez-vous sous-estimé la recrudescence de l'épidémie ?" À cette question, l'ancien maire de Prades a répondu :

"Le décalage du plan de relance, c'est une semaine. Il sera officiellement présenté le jeudi 3 septembre. Il est absolument bouclé".

Ce plan, a précisé Jean Castex, se fera "dans la continuité des dispositions extrêmement ambitieuses prises pour les Français" depuis l'éclatement de la crise sanitaire et économique.

"On ne va pas, a insisté l'ex-monsieur 'déconfinement', commencer à s'occuper de l'économie française avec le plan de relance. On le fait depuis des mois."

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Pas de hausse d'impôts

À propos du financement de ce plan, Jean Castex a redit, au micro de France Inter, la volonté du gouvernement de ne pas augmenter les impôts. "[Sur les 100 milliards d'euros prévus par le plan de relance], 40 milliards d'euros vont venir de l'Europe grâce au travail d'Emmanuel Macron et de la chancelière Angela Merkel", a rappelé le chef du gouvernement à propos du plan négocié par le couple franco-allemand auprès des dirigeants européens.

"Il faut faire de la pub' pour l'Europe quand elle fait son travail et l'Europe l'a fait de manière exceptionnelle", a poursuivi Jean Castex.

Quant à savoir s'il faudra travailler plus pour financer ce plan, le premier ministre a éludé la question : "La philosophie est de réhabiliter le travail. C'est par le travail, aussi, qu'on retrouvera des marges de manœuvre. [...] C'est une valeur extrêmement positive, de cohésion et de progrès. C'est ce qui irrigue notre action."

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Des moyens supplémentaires pour la culture et la justice

Interrogé ce mercredi matin sur le secteur de la culture, particulièrement fragilisé par les conséquences économiques liées à la pandémie, Jean Castex a précisé qu'une enveloppe "exceptionnelle" de 2 milliards d'euros lui sera consacrée. Une annonce saluée, sur Twitter, par l'actuelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot :

Le premier ministre a par ailleurs annoncé la création de 550 emplois supplémentaires pour le ministère de la justice.

Écologie et réindustrialisation du pays au coeur du plan de relance

Si Jean Castex n'a pas détaillé davantage les contours du plan de relance, des premières pistes sont déjà connues. Ce dernier devrait en effet faire la part belle à l'écologie, avec une enveloppe avoisinant les 30 milliards d'euros et un accent mis sur les travaux de rénovation. Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, a par ailleurs indiqué que la modernisation thermique des bâtiments sera rendue possible par un chèque de "4 à 5 milliards d'euros".

Le gouvernement promet aussi une relocalisation de certains secteurs stratégiques de l'industrie hexagonale. À ce propos, Jean Castex avait indiqué, lors de sa prise de fonction en juillet, que l'industrie française s'est "affaiblie" dans ces secteurs.

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Toujours sur le volet industriel, 40 milliards d'euros devraient être consacrés à la réindustrialisation du pays. La moitié de cette somme participera à la baisse des impôts de production. "Si vous voulez qu'une usine ouvre ses portes en France ou étende son activité, il ne faut pas lui dire qu'avant même qu'elle ait fait un euro de profit, elle sera taxée", a justifié récemment le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, au micro de RTL.

Autre priorité du gouvernement : les PME, qui devraient bénéficier d'une aide de trois milliards d'euros. Un chiffre dévoilé par Bruno Le Maire et spécifiquement réservé aux entreprises qui souhaitent investir. Selon le ministre délégué aux PME Alain Grillet en effet, la somme globale réservée à ces structures sera "beaucoup plus" élevée que celle annoncée par le ministre de l'Économie.

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