Les nouvelles promesses de BlackRock en matière d'engagement actionnarial

BlackRock a publié, ce jeudi, un nouveau rapport détaillant « ses priorités en matière d'engagement actionnarial pour 2021 ». Dans ce document, le plus gros gestionnaire d'actifs indépendant au monde promet d'observer la façon dont les chefs d'entreprise ont géré la pandémie de Covid-19 mais aussi de porter une attention particulière sur la manière dont les "entreprises intègrent la durabilité au cœur de leurs activités". De quoi redorer son image après que la sincérité de ses engagement en matière de développement durable a été récemment remis en cause.
En 2021, Le nombre d'entreprises avec lesquelles [BIS] entretiendra un dialogue direct concernant le risque climatique passera de 440 en 2020 à plus de 1000 entreprises, promet BlackRock dans un communiqué.
"En 2021, Le nombre d'entreprises avec lesquelles [BIS] entretiendra un dialogue direct concernant le risque climatique passera de 440 en 2020 à plus de 1000 entreprises", promet BlackRock dans un communiqué. (Crédits : Toru Hanai)

Transparence et durabilité : tels sont les maîtres-mots de la stratégie de BlackRock en matière d'engagement actionnarial. Dans un communiqué publié ce jeudi, le plus gros gestionnaire d'actifs indépendant au monde y présente ses priorités en la matière pour l'année 2021.

Le mastodonte de la finance y promet de continuer à "accroître sa transparence en matière d'engagement actionnarial, afin de tenir informés ses clients, les entreprises et l'ensemble de ses parties prenantes au travers de rapports d'engagement trimestriels et de bulletins de vote."

Mais il prévoit également de porter une attention particulière sur deux sujets : la façon dont les chefs d'entreprises ont géré la pandémie de Covid-19, ainsi que celle "dont les entreprises intègrent la durabilité au cœur de leurs activités pour créer de la valeur à long terme", écrit la société de gestion d'actifs.

Lire aussi : BlackRock promet de verdir ses investissements

Pression et dialogue

Pour concrétiser cette promesse, BlackRock n'hésitera pas à recourir aux leviers de pression dont il dispose, et notamment à l'exercice de ses droits d'actionnaire, afin de "tenir les membres du conseil d'administration pour responsables de l'absence de progrès des entreprises sur les thématiques ESG [les critères ESG désignent les critères Environnementaux Sociaux et de Gouvernance, ndlr]". "Au second semestre 2020, BlackRock Investment Stewardship (BIS) a ainsi voté contre plus de 1.200 administrateurs sur une série de questions liées au développement durable", fait par exemple valoir le géant américain.

Ce dernier insiste largement sur le dialogue afin de faire avancer les choses sur ces sujets. Il explique à ce propos :

"En 2021, Le nombre d'entreprises avec lesquelles [BIS] entretiendra un dialogue direct concernant le risque climatique passera de 440 en 2020 à plus de 1.000 entreprises."

Ces annonces s'inscrivent dans un mouvement plus large de verdissement de la finance. L'an dernier par exemple, 16 entreprises européennes se regroupaient au sein du "Corporate Forum on Sustainable Finance", un réseau visant à "favoriser le développement de la finance durable".

Autre illustration : en juillet dernier, le député LREM Alexandre Holroyd remettait à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Bruno Le Maire (Économie) un rapport contenant 24 propositions afin de soutenir le développement de la finance verte.

BlackRock joue-t-il un double jeu ?

Néanmoins, BlackRock jouerait un "jeu ambigu" en matière de lutte contre le réchauffement climatique, notait l'AFP dans un article paru récemment et citant plusieurs ONG environnementalistes. Dans ce domaine, "BlackRock semble même parfois reculer, note l'agence. Lors des assemblées générales des entreprises dont il est actionnaire, le groupe a voté pour seulement 13% des résolutions destinées à protéger l'environnement cette année, contre 20% en 2019, selon le cabinet Proxy Insight."

L'AFP cite également un rapport de l'ONG Majority Action publié fin septembre et qui affirme que la société a "voté en faveur de seulement 3 des 36 résolutions spécifiquement liées au climat présentées lors d'AG des sociétés comprises dans l'indice de Wall Street S&P 500."

"Surtout, dénonce l'organisation, BlackRock n'a soutenu que 2 des 12 résolutions présentées par la coalition d'investisseurs Climate Action 100+, que la société a rejoint en début d'année", poursuit l'AFP.

De son côté, l'entreprise défend et fait la promotion de ses actions entreprises. Dans un bilan effectué début décembre et portant sur l'année 2020, BlackRock affirme par exemple avoir "atteint son objectif d'une intégration des facteurs ESG pour 100% des quelque 5.600 stratégies de gestion active et activités de conseil offertes par BlackRock, représentant plus de 2.700 milliards de dollars d'actifs sous gestion."

En 2018, BlackRock a réalisé un bénéfice de 4,3 milliards de dollars et un chiffre d'affaires de 14,2 milliards de dollars. Environ deux tiers des actifs gérés par le groupe se trouvent sur le continent américain.

(Avec AFP)

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