Les chefs d'entreprises sont moins inquiets mais de plus en plus attentistes

Réalisé par KPMG pour la CGPME, la 29ème édition du baromètre sur le financement et l'accès au crédit des PME témoigne d'un réchauffement de la confiance des dirigeants d'entreprises. L'attentisme prévaut encore dans le domaine de l'investissement.
Fabien Piliu
La transition énergétique, comme la transformation digitale, fait désormais partie des chantiers à mener pour les dirigeants de PME

Si elle ne se traduit pas encore par une baisse massive du nombre de demandeurs d'emplois, la reprise a d'ores et déjà des effets sur le moral des dirigeants de PME. Réalisé par KPMG pour la CGPME, la 29ème édition du baromètre sur le financement et l'accès au crédit des PME témoigne en effet d'un réchauffement de la confiance des dirigeants d'entreprises. Ainsi, seuls 40 % des 402 chefs d'entreprise interrogés se disent inquiets pour l'avenir de leur structure, un pourcentage ne recul de 4 points par avril 2016. Soit le niveau le plus bas depuis décembre 2011.

Le coût du travail jugé trop élevé

Malgré ce regain de confiance, certains points inquiètent encore les entrepreneurs. Ils sont 72% à affirmer que le coût du travail et la complexité du Code du Travail est leur principale difficulté. Ils sont 54% à se dire confrontés à des difficultés de recrutement.

Les obstacles relatifs au chiffre d'affaires et à la marge bénéficiaire se révèlent également importants pour les PME. Ainsi, 58% des dirigeants interrogés évoquent une baisse de la rentabilité, 49 % des problèmes de rentabilité plus structurels et 50 % des difficultés en matière de ventes. "Les 72% de patrons indiquant que le coût du travail et le Code du travail leur posent un véritable problème confortent la CGPME dans sa volonté que soient solutionnés de façon pérenne ces points de crispation, ce qui pourrait ainsi concourir à une croissance durable dans notre pays ", affirme François Asselin, président de la CGPME.

L'attentisme prévaut

Toutefois, cette remontée de la confiance ne se traduit pas par une vague d'investissements. En effet, les besoins en financements des entreprises ont connu depuis la rentrée de septembre une baisse jamais enregistrée et se situent à leur niveau le plus faible depuis 2009. Alors que 71 % des dirigeants interrogés exprimaient au moins un souhait de financement il y a neuf mois, ils ne sont plus que 48 % actuellement, avec cependant un recul plus modéré depuis avril dernier (-3 points).

"Cette diminution a plus fortement touché les financements d'investissements (31 %, -17 points par rapport à septembre 2015) que les investissements d'exploitation (27 %, -9 points), qui se situent à leur plus bas niveau historique", précise le baromètre.

"Malgré leur regain de confiance pour l'économie et surtout pour leur entreprise, les dirigeants rencontrent toujours de nombreuses difficultés, liées notamment au coût du travail et à la rentabilité. Dans ce contexte qui reste incertain, l'attentisme prévaut en matière d'investissements, avant de savoir comment évoluera la situation", commente Jacky Lintignat, le directeur général de KPMG France. Pourtant, l'investissement, notamment industriel est en peine reprise, en témoignent les dernières statistiques de l'Insee

Les effets de la transition numérique et digitale

Heureusement, cet attentisme n'est pas total. Près de la moitié des dirigeants (47 %) considèrent que l'impact de la transition numérique et digitale est important pour leur entreprise. Cette importance est davantage ressentie dans les grandes PME, s'établissant à 62% dans les entreprises de 250 à 499 salariés contre 45 % dans les entreprises de moins de 50 salariés. Une part plus faible des dirigeants, bien que non négligeable, prévoit également un effet conséquent de la transition énergétique (31 %). Dans ce contexte, 59% des chefs d'entreprise estiment que ces évolutions économiques, sociétales et technologiques entraîneront bientôt une transformation des activités des salariés et de leurs modes de production.

Fabien Piliu
Commentaires 4
à écrit le 06/07/2016 à 16:55
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Le problème de notre économie n'est certainement pas le moral des patrons, de PME ou pas, le problème c'est la baisse des salaires, les licenciements, les contrats de travail précaires, le chômage, la précarité croissante générale qui font plonger le...

le 06/07/2016 à 19:25
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Pourquoi ne montez vous pas votre boite : ce n est pas l argent qui manque

le 07/07/2016 à 11:46
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En quoi mon commentaire vous fait il penser que j'ai envie de monter ma boîte ??? Par ailleurs comment pouvez vous savoir si j'en ai une ou pas ?!? Bon 19h25, il fait beau il fait chaud, c'est l'heure de l'apéro, je comprends... Mais évitez d...

à écrit le 06/07/2016 à 16:50
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Malheureusement, le peuple de "goche" n'a pas encore compris que sans patrons, sans entrepreneurs...pas besoins d'employes! Un artisan qui embauche en France se cree plus de contraintes que de benefices (et pas seulement financiers malheureusement)....

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