Les contrats courts et temps partiel ont la cote chez les TPE

28% des salariés sont à temps partiel dans les très petites entreprises (TPE ayant entre 1 et 9 salariés) selon une étude du ministère du Travail. Ce qui représente environ 900.000 travailleurs sur 3,3 millions.
Grégoire Normand
A la fin de l'année 2018, plus de 3,3 millions de salariés travaillaient dans les très petites entreprises.
A la fin de l'année 2018, plus de 3,3 millions de salariés travaillaient dans les très petites entreprises. (Crédits : Reuters/Eric Gaillard)

L'engouement des petites entreprises pour les contrats courts et temps partiel reste toujours aussi vif. Selon la dernière étude du ministère du Travail publiée ce jeudi 6 février, la proportion de salariés à temps partiel était de 27,5% à la fin de l'année 2018. Si ce chiffre est en légère baisse depuis 2012 (28,9%), le recours à ce type de contrat reste bien plus fréquent dans les plus petits établissements. Dans les entreprises ayant plus de 10 salariés, le taux moyen descend à 17,6%. Derrière cette moyenne pour les TPE, des disparités importantes subsistent en fonction des secteurs. Environ 11% des salariés dans la construction sont dans cette situation contre 52% dans "l'enseignement privé, la santé et l'action sociale".

La légère diminution du recours aux contrats courts et au temps partiel ces dernières années peut s'expliquer par une amélioration de la conjoncture. Le ralentissement de l'activité et une hausse du chômage peuvent inciter les entreprises à proposer ce type de contrat. Après la crise de 2008 et la crise des dettes souveraines en zone euro, les entreprises ont accéléré les embauches en contrat de courte durée.  Ce recours au contrat de travail atypique peut également favoriser la précarité et les phénomènes de polarisation sur le marché du travail. Le gouvernement a récemment adopté une taxe forfaitaire de 10 euros pour limiter le recours aux CDD d'usage mais cette mesure est parfois jugée insuffisante par certaines organisations syndicales.

Le temps partiel, très présent chez les femmes

Si le temps partiel est parfois choisi, de nombreuses catégories de personnes peuvent subir ce type de proposition. C'est particulièrement le cas des femmes. Elles sont 40% à connaître des contrats de travail à temps limité contre seulement 15% chez les hommes dans les TPE. Cette différence est particulièrement marquée dans la construction et l'industrie. Ces écarts sont encore plus criants dans l'économie en général. Les chiffres communiqués par le service statistique du ministère du Travail indiquent que les femmes (29,8%) sont en proportion quatre fois plus à temps partiel que les hommes (7,9%). Les interruptions de carrière liées à la grossesse, les discriminations peuvent en partie expliquer de telles inégalités.

Les CDD ont la cote

Le poids des CDD dans les très petites entreprises (13,8%) est supérieur à celui mesuré dans les entreprises de plus de 10 salariés. "À titre de comparaison, dans les entreprises de 10 à 19 salariés, 9,9 % des salariés sont en CDD au 31 décembre 2018. Fin 2018, 24,3 % des TPE - soit plus de 280.000 entreprises - emploient des salariés en CDD. Les femmes sont moins employées en contrat court que les hommes (12,2 % contre 14,1 %)" explique l'organisme de statistique. La proportion de contrats courts est plus importante dans l'industrie (14,9%) que dans la construction (13,2%) ou les services (13%). Dans le tertiaire, le recours au CDD peut être massif, notamment dans les arts et spectacles (20,2%).

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 07/02/2020 à 17:34
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Les contrats courts et temps partiel ont la cote chez les TPE C'est une démonstration de ce qu'est une économie en grande difficulté, une économie d'un pays en déclin, ou domine la précarité des emplois, de surcroit sous-payés ... bref la m...

le 08/02/2020 à 7:25
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@Mélanie: N'est-ce pas , plutôt, la confirmation de l'adaptation des contrats de travail à la demande de la clientèle? En clair, tout est bon à prendre, même les bricoles, pourvu qu'il y ait du chiffre d'affaires.

le 09/02/2020 à 14:40
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Pour moi c'est plutôt la politique d'il y a 20 ans qui a continué à privilégier la reproduction au lieu de la freiner. Aujourd'hui le taux de chômage donne plein pouvoir aux entreprises en leur offrant un choix phénoménale de candidats et leur permet...

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