Les ménages les plus modestes paient en moyenne plus cher pour se loger ou conduire

Logement, transport, électroménager... Pour un service identique, les ménages les plus modestes dépensent souvent plus par rapport à ceux de classe moyenne, un effet parfois corrigé par des aides sociales, mais insuffisamment, selon les associations, pour lesquelles encore plus de personnes risquent de ne pas se chauffer, ou mal, cet hiver.
Les ménages les plus modestes disposent de plus petites surfaces pour se loger, dont le prix au mètre carré est plus cher. Ce surcoût de 13% en moyenne est néanmoins compensé dans la plupart des cas par des aides.
Les ménages les plus modestes disposent de plus petites surfaces pour se loger, dont le prix au mètre carré est plus cher. Ce surcoût de 13% en moyenne est néanmoins compensé dans la plupart des cas par des aides. (Crédits : DADO RUVIC)

L'hiver s'annonce difficile pour certains ménages. Et ce, d'autant plus que ceux en situation de pauvreté se retrouvent à acheter certains biens à des conditions moins favorables que ceux plus aisés. C'est ce que révèle une étude d'Action Tank Entreprise et Pauvreté, commandée par La Banque Postale. « Ce phénomène insidieux touche beaucoup de catégories de dépenses », commente Jacques Berger, directeur de l'association. En matière de logement par exemple, les ménages les plus modestes disposent de plus petites surfaces, dont le prix au mètre carré est plus cher. Ce surcoût de 13% en moyenne est néanmoins compensé dans la plupart des cas par les aides au logement.

Les ménages modestes dépensent en moyenne 28% supplémentaire pour laver du linge

Pour le transport, les foyers précaires utilisent des voitures plus anciennes, qui consomment plus de carburant, ce qui alourdit ce poste de dépense de 17% en moyenne.

De même, en ce qui concerne l'électroménager, les ménages modestes dépensent en moyenne 28% supplémentaire pour laver du linge, de fait d'équipements moins performants ou de l'utilisation d'une laverie.

Au total, un ménage modeste aux dépenses moyennes subit un surcoût annuel d'environ 1.500 euros, qui peut être réduit à 100 euros grâce aux aides sociales, selon les calculs de cette étude. Mais, « le phénomène est significatif et peut représenter plusieurs milliers d'euros » parfois, selon le profil du ménage.

La Fondation Abbé Pierre demande une « très forte hausse » du chèque énergie

Ce qui ne rassurera pas Samuel Coppens, porte-parole de l'Armée du Salut, qui explique nourrir de « vraies craintes » avant l'arrivée de l'hiver : « Les gens rognent déjà de tous les côtés et il va y avoir en plus la question du chauffage » qui va peser sur les budgets, souligne-t-il auprès de l'AFP. « Nous essayons de nous mettre en ordre de bataille pour être en capacité d'accueillir un plus grand nombre de personnes » cet hiver.

Le gouvernement a mis en place cette année un « bouclier tarifaire » qui limite à 4% la hausse des prix de l'électricité, mais, selon les associations, la mesure est insuffisante pour les foyers aux budgets serrés. La hausse des prix pour les seuls produits alimentaires, à laquelle les ménages les plus modestes consacrent une part plus importante de leurs revenus, s'est accélérée sur un an : elle était de 7,9% en août, elle est passée à 9,9% en septembre. Dans ce contexte, « encore plus de personnes risquent de mal ou de ne pas se chauffer », déclare auprès de l'AFP Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, qui demande une « très forte hausse » du chèque énergie. Le « bouclier tarifaire » sera moins protecteur l'an prochain, puisqu'il prévoit de limiter l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz à 15%.

Lire aussi« En baissant le chauffage de 2°C, nous pourrions économiser un tiers du gaz russe » (Pierre de Montlivault, Fedene)

Jean Stellittano, secrétaire national du Secours populaire, anticipe « des régularisations très importantes sur les factures ». « Cela va entraîner une onde de choc, il faut s'y préparer ». L'association constate une hausse de la fréquentation de ses points d'accueil : +15% dans les Alpes-Maritimes en août par rapport à l'été 2021, +14% en Haute-Garonne, +6% dans le Rhône. « Ce sont surtout des familles, des travailleurs pauvres. Et parfois des personnes qui avaient quitté nos dispositifs et sont contraintes de revenir. »

(Avec AFP)

Commentaires 13
à écrit le 17/10/2022 à 12:22
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Quand on redécouvre l’eau tiède, et oui les pauvres dépensent plus que les riches en proportion de leurs revenus, quelle découverte.

le 17/10/2022 à 13:18
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C'est bien pire que ça, un ouvrier va travailler avec sa voiture il a pas droit a la voiture de fonction que les plus riches travailleurs bénéficies pendant leurs vacances compris et essence et péage compris... Pourtant le vrai producteur de richesse...

le 17/10/2022 à 16:49
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"dépensent plus que les riches en proportion de leurs revenus" je crois que c'est dans l'absolu [et donc aussi en % des revenus vu que dépenser 100 quand on gagne 1000 c'est beaucoup vs un revenu de 10 000], un véhicule récent neuf consomme moins qu'...

à écrit le 17/10/2022 à 12:01
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La litanie continue : les pauvres habitent une plus petite surface que les riches, les pauvres ont des voitures plus vieilles et plus petites que les riches, les pauvres prennent moins de vacances que les riches, ...... Bref on n'a pas fini d'enfonce...

à écrit le 17/10/2022 à 11:02
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Et ce n'est qu'en 2022 que les économistes font ce constat !!!!! C'est désespérant. C'est tellement évident que les pauvres payent proportionnellement plus que les riches pour les mêmes services. De toute façon, les acteurs économiques (banques, Et...

à écrit le 17/10/2022 à 10:17
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Pas besoin de hausse du chèque énergie : fin de l'Arehn et retour chez EDF. Si on peut donner de l'électricité à 42€ le MWatt aux concurrents d'EDF, pourquoi ne pas appliquer ce tarif aux actuels bénéficiaires du chèque énergie?

le 17/10/2022 à 11:15
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Direct ...et imparable.

le 17/10/2022 à 11:32
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Direct ...et imparable.

à écrit le 17/10/2022 à 9:47
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C'est bien le problème de la pauvreté : on paie tout très cher, et c'est fatiguant, et ça pompe l'énergie dont on a besoin pour s'en sortir. C'est pour ça qu'on a inventé la solidarité. Et la France, pour ça, c'est plutôt pas mal, quoiqu'on en dise...

à écrit le 17/10/2022 à 9:38
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Un défi à l'intelligence : oui une plus petite surface coute proportionnellement plus chère au m2 mais ... elle coute moins cher à louer, oui , une voiture plus ancienne consomme un peu plus mais ... elle coute infiniment moins en cout total qu'une v...

le 17/10/2022 à 11:26
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Faux. Le prix de location d'un m2 d'une petite surface est plus élevé que celui d'un m2 d'une grande surface. Le coût d'entretien d'une vieille voiture est grandement plus élevé que celui d'une voiture récente. On se place ici du point de vue du comp...

à écrit le 17/10/2022 à 9:01
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wow, j'adore quand on tripatouille les chiffres......euh, oui, les menages modestes ont une voiture qui consomme plus et coute plus cher en pieces a remplacer; cette meme voiture a ete payee tres peu chere ( oui, pas 45.000 euros, hein), ca compense....

le 17/10/2022 à 11:37
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"Les français ont vraiment un niveau en dessous de tout". C'est un point de vue. Le type qui a écrit l'article est bien de chez nous. J'ai vu son CV: il n'a vraiment rien à vous envier.

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