Loi Travail : les opposants ne désarment pas et s'organisent face aux violences

Les syndicats opposés à la loi Travail organisent ce jeudi 19 mai une septième journée de mobilisation. Les actes violents se multiplient en marge des cortèges de manifestants.
Le service d'ordre de la CGT va mieux s'équiper afin de lutter contre les "casseurs" qui attaquent les défilés de manifestants opposés à la loi Travail

Face à la fermeté de François Hollande et de Manuel Valls, les opposants à la loi Travail maintenaient la pression ce jeudi 19 mai avec l'organisation de nouveaux blocages et manifestations, et la poursuite des grèves dans les transports routier, ferroviaire et aérien.

Après l'incendie d'une voiture de police mercredi à Paris, en marge de la manifestation des forces de l'ordre contre "la haine anti-flics", le Premier ministre Manuel Valls a appelé les syndicats à s'"interroger sur la pertinence" de certaines manifestations. Il s'est dit, jeudi, prêt à faire lever par les forces de l'ordre les blocages des ports, raffineries et aéroports.

Pas question de renoncer à cause des violences, a estimé le numéro un de la CGT Philippe Martinez. "On ne peut pas empêcher la démocratie de s'exprimer parce qu'il y a des problèmes en marge des manifestations."

Selon les syndicats, le "retrait" reste d'actualité, comme au premier jour de la mobilisation, le 9 mars.

Les organisations qui appellent à manifester pour la deuxième fois en 48 heures (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL et UNL) assurent que "la mobilisation, loin de faiblir, va se poursuivre et s'amplifier jusqu'au retrait du projet de loi travail".

Pourtant, le chef de l'Etat François Hollande a été clair. La loi "va passer", avait-il dit mardi matin sur Europe 1 aux syndicats qui jugent le texte trop favorable aux entreprises et peu protecteur pour les salariés.

A Paris, le cortège s'ébranlera à 14 heures de la place de la Nation en direction de la place d'Italie. Cette septième journée de contestation s'inscrit dans un contexte tendu. Mardi, comme lors des précédentes manifestations contre la loi El Khomri, des débordements ont à nouveau eu lieu.

Les Service d'ordre des syndicats munis de matraques

Pour encadrer le cortège de jeudi, les services d'ordre des syndicats, violemment pris à partie une semaine plus tôt, vont venir en nombre et équipés de "matériel varié", selon une source syndicale. Fait inédit depuis le début de la mobilisation en mars, mardi certains étaient armés de bâtons et matraques pour répondre aux casseurs. "Il faut savoir se protéger", a justifié Philippe Martinez.

Le préfet de police de Paris Michel Cadot a mis en garde les syndicats. Il est "inquiétant" et "pas souhaitable" que les services d'ordre aient sur eux des matraques ou des bâtons, a-t-il dit.

Parallèlement, des grèves de routiers et de cheminots, entamées en début de semaine, vont appuyer le mouvement.

Dans la région de Marseille, jeudi matin, les routiers menaient une opération de blocage près de la zone industrielle de Fos-sur-mer. Dans l'Ouest, plusieurs barrages filtrants ont été mis en place à Rennes, dont un sur un axe d'accès à un dépôt pétrolier, un autre à Nantes.

Dans la région du Havre, la mobilisation a pris de l'ampleur: deux raffineries étaient bloquées dans la matinée et la pénurie de carburants gagne. Dans le centre-ville, des pneus brûlaient. A Cherbourg, de premiers barrages ont été mis en place.

Dans le Sud-Ouest, des manifestants bloquaient aussi les entrées du centre de fret de Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques) et l'accès à l'aéroport de Blagnac à Toulouse a été fermé.

Les transports perturbés

Sur le rail, la circulation des trains était perturbée pour la deuxième journée consécutive, affectant fortement certaines lignes Un appel à la grève des contrôleurs aériens devait légèrement affecter le trafic, notamment à Orly où 15% d'annulations préventives étaient prévues. En fin de journée, une intersyndicale doit fixer une nouvelle date de mobilisation.

Adopté en première lecture après un recours à l'article 49-3 de la Constitution, le projet de loi instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche, un casus belli pour ces syndicats.

Il ouvre aussi la possibilité de référendums d'entreprise, d'accords "offensifs", crée le compte personnel d'activité et étend la garantie jeunes.

La CFDT et la CFTC jugent ce projet "équilibré" et porteur de "droits nouveaux" pour les salariés, selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

La CFE-CGC, traditionnellement classée du côté des syndicats réformistes, juge elle, ce texte "inquiétant" et parie sur le Sénat- où le texte est actuellement examiné- pour le faire évoluer.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 22/05/2016 à 19:29
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D APRES LE SYNDICAT POLICE C G T CERTAIN CASSEURS LES PLUS VIOLENT SONT DE JEUNES FLIC INFILTRES? ??

à écrit le 20/05/2016 à 12:41
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DANS LES MANIFS LES BRUITS COURENT QUE CE SONT SOUVENT DES JEUNES FLICS INFILTRES QUI CASSENT LE PLUS? INFOS DES SYNDICAT CGT DE DE LE POLICE ? CELA NE M ETONNE PAS ? LE POUVOIR UTILISE/// LES CASSEURS /// POUR FAIRE DU TORD AUX MOUVEMENT SYNDICAUX C...

à écrit le 19/05/2016 à 18:09
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@ BONJOUR : Pouvons nous en vouloir à ce caniche je veux parler de tulipe.... et de grain ... Ce pauvre président normal, a plutôt une vocation de caniche que de Chef d'Etat, en effet il s'est couché devant Monsieur OBAMA dans l'affaire ukrainienn...

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