François Hollande a pré-annoncé la bonne nouvelle, se félicitant "de la tendance à la baisse du chômage", une condition qu'il avait mise à une nouvelle candidature à l'élection présidentielle. Pôle emploi l'a confirmée: en juillet, le chômage est reparti à la baisse, de façon significative (-19.100 demandeurs d'emplois sans activité, dit aussi catégorie A). On compte donc 3 506 600 demandeurs d'emplois dans cette catégorie traditionnellement mise en avant.
François Hollande qui a fait du recul du chômage la condition d'une nouvelle candidature en 2017 s'est donc félicité mercredi à Trélazé que la "tendance" soit "à la baisse" et qu'elle se soit "même amplifiée depuis le début de l'année", à quelques minutes de la publication des chiffres de juillet.
"Il peut y avoir des mois qui se révèlent être bons et d'autres moins bons, mais la tendance, elle est là: depuis le début de l'année, le chômage baisse et nous pouvons considérer que toutes les catégories de chômeurs sont concernées", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une visite d'entreprise. "La tendance, c'est la baisse du chômage, elle s'est même amplifiée depuis le début de l'année", a-t-il souligné, après avoir fait l'éloge du dispositif Embauche PME lancé en janvier et qui a permis depuis selon lui "600.000 embauches".
Le chef de l'Etat a quitté Trélazé quelques minutes avant la publication officielle des chiffres du chômage qu'il s'est gardé de commenter. "La tendance doit se confirmer et donc ni satisfaction, ni cocorico", faisait-on valoir dans son entourage.
"Nous sommes engagés dans cette bataille pour l'emploi, (...) nous y consacrons des ressources importantes et on en voit aujourd'hui l'utilité" car "nous sommes en train de faire diminuer le chômage", un processus "long, trop long pour ceux qui attendent un emploi", a encore observé le président Holande. "L'enjeu de l'emploi dépasse le chiffre du chômage", il en va de la "cohésion nationale", a-t-il souligné.
S'agissant des chiffres de juillet, le nombre de chômeurs de catégorie A diminue sur trois mois de 0,1 % (soit -4 500 personnes) ; il recule de 0,5 % sur un mois (-19 100 personnes) et de 1,2 % sur un an (-44 100 personnes). On peut donc bien parler d'inversion de la courbe, terminologie employée de longue date par l'exécutif. De quoi satisfaire la condition que le chef de l'Etat s'était imposée avant toute nouvelle candidature. Dans un livre paru récemment, "Conversations privées avec le Président", basé sur des entretiens retranscrits tels quels, il évoque son "inclination" à une nouvelle candidature.
Les créations d'emplois (+144.000 dans le secteur privé sur un an) ont contribué à cette amélioration de la situation. Mais aussi, ce qui est moins positif, le découragement de certains chômeurs, qui ne se déclarent plus comme tels, et l'envoi en formation de nombreux demandeurs d'emplois, qui ne sont alors plus comptabilisés.
Toujours plus de chômeurs si l'on inclut ceux en activité réduite
Une autre statistique peut conduire à relativiser le satisfecit présidentiel : si l'on tient compte des demandeurs d'emplois qui exercent une activité réduite, le chômage continue d'augmenter.
"Fin juillet 2016, le nombre de demandeurs d'emploi tenus de rechercher un emploi et ayant exercé une activité réduite dans le mois augmente pour la catégorie B (78 heures ou moins travaillées dans le mois) de 13 300 personnes sur trois mois et s'établit à 735 500. Sur trois mois, ce nombre progresse de 1,8 % (+2,3 % sur un mois et +4,0 % sur un an)" indique Pôle Emploi.
Au total, le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B, et C (cette dernière catégorie concerne ceux travaillant plus de 78 heures par mois) est de 5 442 100 fin juillet 2016. Ce nombre progresse de 0,1 % sur un mois (+7 500 personnes) et de 0,7 % sur un an (+39 400 personnes).
Avec AFP
