Soulagement pour nombre d'entreprises : les PGE pourront être remboursés pendant 10 ans

Allongement des durées de remboursement des PGE jusqu'à 10 ans, décalage des échéances de remboursement à fin 2022... le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a précisé les nouvelles modalités des aides pour les entreprises les plus sinistrées. S'agissant des exonérations de cotisations, le sujet est encore à l'étude selon Bercy interrogé par La Tribune.
Grégoire Normand
Quelque 697.000 entreprises ont contracté un PGE depuis mars 2020, pour un encours total de 143 milliards d'euros.
Quelque 697.000 entreprises ont contracté un PGE depuis mars 2020, pour un encours total de 143 milliards d'euros. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Chômage partiel, coûts fixes, exonération de cotisations, PGE... la liste des aides pour les entreprises ne cesse de s'allonger en ce début d'année 2022. Après une réunion de près d'une heure trente avec des représentants des organisations patronales et des fédérations professionnelles à Bercy lundi en fin de matinée, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a détaillé les nouvelles modalités pour les prêts garantis par l'État dans un entretien accordé à RTL ce mardi.

Alors que la vague Omicron continue de déferler sur l'économie, de nombreux secteurs se retrouvent à nouveau menacés par ce regain des contaminations. Des établissements dans le tourisme, le transport, les loisirs (discothèques) subissent directement le durcissement des mesures mises en oeuvre par l'exécutif.

« Le "quoi qu'il en coûte" nous a permis de redémarrer très fort au cours de l'année 2021. Là, il y a un certain nombre de secteurs (l'hôtellerie, l'événementiel, la restauration, la culture) qui rencontrent des difficultés. On les aide avec des mesures ciblées et efficaces pour qu'elles puissent passer le mois de janvier avec le moins de difficultés possibles », a déclaré le ministre au micro de la matinale.

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Étalement sur 10 ans des prêts garantis par l'État (PGE)

Parmi les principales annonces, figure l'étalement du remboursement des prêts garantis par l'État jusqu'à 10 ans, contre 6 ans auparavant. Au total, "près de 697.000 prêts garantis par l'État ont été souscrits par les entreprises", a rappelé le locataire de Bercy [...] Aujourd'hui, il y a quelques milliers d'entreprises, des artisans, des hôteliers, des restaurateurs. Pour nous, ce sont entre 25.000 et 30.000 entreprises qui voient arriver l'échéance du printemps en se disant qu'elles ne vont pas réussir à rembourser", a déclaré Bruno Le Maire.

"Avec le retour de la croissance, une majorité d'entreprises ont commencé à rembourser leur PGE", avait-il précisé hier lors d'un point presse.

Le ministre a informé qu'en cas de difficulté, les entreprises doivent s'adresser à la médiation du crédit et qu'elles peuvent demander un étalement du prêt garanti par l'État avec la possibilité de décaler le début du remboursement de six mois, à la fin de l'année 2022 au lieu du printemps prochain. Bercy annonce avoir obtenu un accord par la Commission européenne, la Banque de France et la Fédération bancaire française. Cette dernière s'est d'ailleurs félicitée dans un communiqué. "Depuis le début de la crise sanitaire, les banques sont ainsi mobilisées pour soutenir l'économie, par des mesures tant massives qu'individualisées, pour tenir compte d'une grande diversité de situations."

Bercy favorable à l'exonération des cotisations

Le ministre s'est par ailleurs dit "très favorable" à la question de l'exonération des charges pour des entreprises "qui ont perdu 65% de leur chiffre d'affaires, par exemple, ou qui ont des mesures de restriction nouvelles" dans le cadre de la lutte contre le Covid. Il a promis une réponse définitive "dans les jours ou dans les heures qui viennent". Sur ce point, le financement du réseau des Ursaff devrait à nouveau être mis sous pression dans les semaines à venir si une nouvelle exonération des cotisations est accordée. A ce stade, la question n'a pas encore été tranchée.

Au niveau budgétaire, "nous avons 1,8 milliard d'euros qui n'ont pas été utilisés en 2021. Nous avons des marges de manoeuvre mais il s'agit de mesures ciblées. Cela permet d'éviter des coûts excessifs" a ajouté Bruno Le Maire à l'issue de la réunion lundi dernier au ministère des Finances avec les organisations patronales.

La situation financière des entreprises globalement favorable à fin 2021

Le prolongement de la crise sanitaire a fait craindre le pire pour les entreprises. Entre les différents confinements et la fermeture des frontières partout dans le monde, de nombreux secteurs ont traversé de fortes secousses ces deux dernières années. Malgré toutes ces craintes, les économistes de la Banque de France n'ont pas tiré la sonnette d'alarme lors d'un point presse fin décembre.

"Les données macroéconomiques et microéconomiques montrent que contrairement à certaines craintes initiales, on ne voit pas de vagues de faillites ou de montée de la dette nette. Ce n'était pas gagné au début. Ce qui signifie que tous les mécanismes d'aides (PGE, activité partielle) ont joué leur rôle. On ne s'attend pas à une hausse majeure des défaillances sur les PGE. En 2021, on s'attendait à un rattrapage des défaillances. Ce rattrapage n'a pas eu lieu. Il n'y a pas de tensions particulières sur les trésoreries. Les mécanismes d'aide ont évité le risque de faillites en chaîne", avait déclaré Olivier Garnier, le directeur général des études à la Banque de France.

"Dès la fin des périodes de confinement stricts, des entreprises ont fait le choix de rembourser les PGE. Pour l'immense majorité des entreprises, il n'y a pas de mur de la dette à attendre", a-t-il ajouté.

Pour certains économistes, le maintien des entreprises sous perfusion pourrait multiplier le risque de "zombification" de l'économie.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 05/01/2022 à 8:47
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Bah les entreprises des copains les auront leurs exonérations comme d'habitude hein pas de souci c'est que de l'argent public !

à écrit le 04/01/2022 à 19:51
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' rigolaient'

à écrit le 04/01/2022 à 19:43
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ca rappelle les europeens qui rigolait de la chine, et de ses entreprises zombies......y a ca en france aussi, alors on essaie de retarder pour refiler la patate chaude au suivant, voire au suivant du suivant

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