Déferlante Omicron : comment l'Etat muscle à nouveau les aides aux entreprises

Elargissement et assouplissement du dispositif de prises en charge des coûts fixes, accélération des délais de remboursement pour les frais fixes inférieurs à 50.000 euros, renforcement de la prise en charge du chômage partiel...l'exécutif a une nouvelle fois dégainé une salve d'aides pour les entreprises les plus affectées par la crise sanitaire. Le coût de ces mesures est évalué "à une centaine de millions d'euros" par Bruno Le Maire. D'autres mesures concernant les exonérations de cotisations sociales et les prêts garantis par l'Etat (PGE) sont encore à l'étude a expliqué Bercy. Revue de détails.
Grégoire Normand
Bercy a annoncé une nouvelle salve d'aides aux entreprises confrontées au variant Omicron.
Bercy a annoncé une nouvelle salve d'aides aux entreprises confrontées au variant Omicron. (Crédits : Reuters)

L'année 2022 démarre dans un épais brouillard pour l'économie française. Alors que le variant Omicron déferle partout en Europe et que la cinquième vague continue de faire des dégâts, le gouvernement a annoncé un renforcement des aides pour les entreprises les plus affectées par les dernières mesures de restriction. Du Medef à la CPME en passant par la restauration, le tourisme ou encore les loisirs, près de 80 représentants d'organisations patronales et de secteurs étaient présents à une réunion à Bercy ce lundi en fin de matinée. De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire était accompagné de la ministre du Travail Elisabeth Borne et du ministre délégué au Tourisme et aux PME Jean-Baptiste Lemoyne.

"Nous avons toujours aidé les secteurs économiques en difficulté depuis le premier jour de cette crise sanitaire et cette crise économique. Nous n'avons cessé depuis ces derniers mois de continuer à apporter notre soutien. Nous serons toujours là pour aider les secteurs économiques en difficulté, les entreprises et les salariés touchés par les conséquences de cette crise sanitaire", a martelé le ministre de l'Economie lors d'un point presse.

A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement est toujours obligé d'adapter sa réponse à la pandémie. Face à la fatigue et la lassitude des Français, le risque est immense de vivre une campagne présidentielle chamboulée par la pandémie. S'agissant du coût de ces nouvelles mesures, le ministre a évoqué "un ordre de grandeur d'une centaine de millions d'euros. On est très loin des milliards d'euros du 'quoi qu'il en coûte'." Interrogé par La Tribune, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Pierre Goguet estime que les participants à la réunion ont "globalement été entendus. L'ensemble des mesures annoncées est positif. Il ne faut pas noircir le tableau de l'économie française. Nous avons surtout quelques semaines difficiles. L'idée est d'avoir un accompagnement plus ciblé. On sent le maintien de la volonté du gouvernement de soutenir l'économie."

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Le dispositif "coûts fixes" assoupli et élargi

Après avoir mis en œuvre un arsenal d'aides relativement large, le gouvernement a décidé de changer de stratégie en ciblant les entreprises et les secteurs les plus affectés par la pandémie. Parmi les multiples leviers employés depuis le printemps 2020, l'exécutif a décidé d'assouplir le dispositif de prise en charge des coûts fixes. "Nous allons abaisser le seuil d'accès au dispositif de prise en charge des coûts fixes à 50% de perte de chiffre d'affaires. C'était 65% auparavant" , a informé Bruno Le Maire. L'exécutif veut également élargir les bénéficiaires de ce dispositif. Avant les fêtes de la fin de l'année 2021, seuls l'événementiel, les loisirs "indoor", les traiteurs étaient concernés.

Dorénavant, toutes les entreprises des secteurs S1 et S1 bis pourront en bénéficier sous certaines conditions. "Les hôtels, les bars, les restaurants, les agences de voyages...toutes les entreprises dans le domaine du tourisme seront éligibles" a poursuivi le ministre. Face à la grogne de certaines entreprises, le gouvernement a également prévu de mettre en place une procédure de remboursement accélérée pour toutes les sommes inférieures à 50.000 euros. "Ce qui représente les deux tiers des remboursements [...] Ce qui mettra quelques jours et non plus quelques semaines comme avant", a précisé Bruno Le Maire. Les effectifs pour traiter ces demandes seront renforcés de 80 à 120 personnes au ministère de l'Economie.

L'activité partielle renforcée

Outre toutes ces mesures, toutes les entreprises ayant "une perte de 65% de leur chiffre d'affaires (contre 80% auparavant) seront éligibles au remboursement de l'activité partielle sans reste à charge" , a assuré le locataire de Bercy. Le gouvernement avait déjà annoncé la semaine dernière le prolongement jusqu'au 31 janvier prochain des décrets permettant la prise en charge à 100% du chômage partiel pour les entreprises directement percutées par la pandémie. Il s'agit :

  •  des entreprises fermées administrativement ;
  •  des établissements situés sur un territoire faisant l'objet de mesures spécifiques de restrictions sanitaires ;
  • des établissements appartenant aux secteurs S1 et S1bis et subissant une forte baisse de chiffre d'affaires.

Bruno Le Maire a pris l'exemple des bars, qui ne peuvent plus servir les clients au comptoir, pourront bénéficier de cette activité partielle prise en charge à 100%. Au mois de novembre, 380.000 salariés étaient encore en activité partielle selon les derniers chiffres du service de statistiques du ministère du Travail. C'est un chiffre qui paraît relativement stable par rapport à octobre.

Les rangs des salariés au chômage partiel recensés par le services de la rue de Grenelle pourraient cependant gonfler. En effet, le variant Omicron n'a été découvert qu'à la fin du mois de novembre en Afrique du Sud, avant que toutes ces nouvelles mesures de restriction soient décidées. Même si de nombreux secteurs et entreprises ont appris à s'adapter depuis le début de la pandémie, les autorités sanitaires redoutent "une désorganisation" du pays en raison du manque de bras disponibles dans des secteurs jugés stratégiques (santé, énergie...). Afin d'éviter d'éventuels blocages, l'exécutif a ainsi décidé d'assouplir les règles d'isolement pour les cas contacts par exemple. Sur ce point, le réseau des chambres de commerce et d'industrie s'est montré satisfait. Du côté des hôpitaux, la tension est loin de s'apaiser.

Lire aussi 3 mnCovid : le gouvernement assouplit les règles d'isolement

Grégoire Normand
Commentaires 18
à écrit le 04/01/2022 à 18:28
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Cette distribution d'argent public en direction d'une seule catégorie de la population est illégale, ou au moins totalement immorale !

à écrit le 04/01/2022 à 10:13
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gavé par la dette jusqu'à l'ivresse cadeau empoisonné irresponsable pour le futur président

à écrit le 04/01/2022 à 9:36
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La bourse est au plus haut .Elle se nourrit de la dette et des taux zero. Salaire,inflation,retraite,epargne paieront la note

à écrit le 04/01/2022 à 8:40
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Les restaurants vont pour certains réduire leurs jours d’ouverture et le nombre de repas servis pour passer les seuils décidés par l’état pour pouvoir avoir leurs charges fixes couvertes alors qu’ils ont des clients qui veulent réserver et en plus en...

à écrit le 04/01/2022 à 8:07
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Endetter le pays tout en favorisant les copains voilà la politique des bons à rien mais prêts à tout pour trois sous.

à écrit le 04/01/2022 à 2:50
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L'argent deverse par micron n'existe pas. Il faudra payer un jour ou l'autre.

à écrit le 03/01/2022 à 20:05
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Macron va avoir du mal à entretenir sa narrative covidienne, les digues n’en finissent plus de s’effondrer. Après Pujadas qui démonte, chiffres à l’appui, le mirage Omicron, nous voilà aujourd’hui en compagnie du Pr Éric Caumes qui effectue u...

le 04/01/2022 à 4:09
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La carpette pujadas tourne casaque ? Comme c'est etonnant. Si Z arrive aux gouvernes, il va y avoir du changement dans l'audiovisuel macronien.

à écrit le 03/01/2022 à 19:45
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Castex et sa « clique » savent qu’Omicron est en train d’immuniser la population à toute vitesse et surtout gratuitement. Cette communication de panique et de bouc émissaire n’a qu’un seul objectif : vacciner le plus grand nombre et le plus rapidemen...

à écrit le 03/01/2022 à 19:23
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89% DES NOUVEAUX CAS DE COVID SONT ENTIÈREMENT "VACCINÉS"! Après les infos d' Israël, d' Allemagne, la revue Lancet annonce que les entièrement injectés sont ultra-majoritaires parmi les nouveaux COVID19 au RU. Selon la revue, il devient de plus e...

à écrit le 03/01/2022 à 19:07
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Micron ou le covid sans fin. Pascal Praud et Blachier sur CNews s' insurgent contre l'injection des jeunes adolescents. " je suis cerné par des jeunes qui font leurs 3ème doses, qui sont malades comme des chiens et qui deviennent positifs le...

le 04/01/2022 à 10:47
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Pascal Praud Et Cnews... je dois bien dire qu'avec çà on touche le fond... le pompon de la beaufitude.. la pauvreté intellectuelle dans son écrin... et je suis anti pass... anti macron... anti véran...anti arnm et adénovirus... anti tous les anti e...

le 04/01/2022 à 13:03
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@Sérieux, Vous ne comprenez que le 1er degré. Il faut entendre si même Praud et Blachier"..!

à écrit le 03/01/2022 à 19:02
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Selon la responsable danoise de la santé danoise, omicron marque la fin de la pandémie et « nous retrouverons une vie normale dans deux mois ». Pour Tyra Grove Krause, Omicron parachève l'immunité collective de la population de manière "naturelle"...

à écrit le 03/01/2022 à 18:52
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Bruno Lemaire creuse un peu plus la dette, après ses 700 000 000 de dépenses indues, il continue cependant de creuser.

le 03/01/2022 à 20:08
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Les LREM veulent le vote des gens concernés par ces mesures pour arriver au moins au premier tour de la présidentielle, c'est flagrant.Ils sont tout simplement en train d'acheter des voix sous couvert de covid.Ils ont une peur bleue de ne pas atteind...

à écrit le 03/01/2022 à 18:45
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Plus on découvre que le variant omicron semble relativement bénin même s'il contamine beaucoup plus de personnes, plus on diminue la durée de l'isolement, plus on rend obligatoire le télétravail, plus on met à nouveau en difficultés les commerces...

à écrit le 03/01/2022 à 17:43
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Omicron n'est pas un problème. Les problèmes majeurs du moment sont : 1 notre système économique qui détruit la Terre et notre société; 2 notre gouvernement, président en tête, qui veut relancer "l'économie"; 3 le variant delta. Notre gouvernement pa...

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