Pouvoir d'achat, retraites, EDF... ce qu’il faut retenir du discours d’Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale

Plein-emploi, égalité entre hommes et femmes, souveraineté… La Première ministre a présenté les priorités de son gouvernement devant les députés de l'Assemblée nationale. Devant un hémicycle éruptif qui promet d’être capricieux à chaque vote, Elisabeth Borne a adressé une main tendue aux chefs de groupes parlementaires avec qui elle espère construire des « majorités de projet ».
La première ministre Elisabeth Borne.
La première ministre Elisabeth Borne. (Crédits : Reuters)

Deux mois après le résultat des législatives qui ont mis en échec le gouvernement d'Emmanuel Macron d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale, le grand oral de la chef de l'exécutif était attendu ce mercredi. Elisabeth Borne se veut la « bâtisseuse » de la feuille de route du gouvernement Macron II.

  • La recherche de « majorités de projets »

L'exécutif a pris acte de l'impossibilité de construire une coalition stable sur les cinq prochaines années du quinquennat Macron. A la tête d'une majorité relative, Elisabeth Borne s'est dite résolue à construire des « majorités de projet », loi par loi. L'hôte de Matignon promet aussi de réhabiliter la logique de « compromis ». « Je crois fermement au dépassement entamé il y a cinq ans par le président de la République », a insisté celle qui a symboliquement cité ses précédents échanges avec les chefs de groupes parlementaires, en forme de main tendue. L'agitation, et les vociférations de l'alliance de gauche, la NUPES, en particulier du groupe des Insoumis, augurent mal de la collaboration des différents partis avec le groupe parlementaire au pouvoir Renaissance.

  • La loi pouvoir d'achat... et son coût pour les finances publiques

La cheffe de la majorité fait de l'urgence du pouvoir d'achat "son premier défi", en rappelant les mesures déjà prises par le gouvernement pour endiguer la hausse des prix de l'énergie, électricité, gaz et carburants. Une politique de protection du budget des Français qui va continuer, avec la prolongation du bouclier tarifaire sur l'énergie. Les mesures de la future loi pouvoir d'achat, qui sera présentée cet été, ont été évoquées par la première ministre, notamment la baisse des charges sur les indépendants, le triplement du plafond de la prime d'achat, la revalorisation des bourses sur critères sociaux, un possible plafonnement des loyers et l'aide des travailleurs dans leurs déplacements.

Ces dispositifs s'annoncent onéreux et devraient coûter autour de 30 milliards d'euros d'argent public. Pour autant, Elisabeth Borne a rappelé qu' « en 2026, nous devons commencer à baisser la dette et ramener le déficit sous les 3% en 2027 » tout en assurant qu'il n'y aura « pas de hausse d'impôts », mais plutôt des suppressions de prélèvements fiscaux dont la redevance audiovisuelle. Enfin, la première ministre a réclamé des entreprises qui dégagent des marges qu'elles prennent leurs responsabilités.

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  • L'objectif du plein-emploi « à portée de main »

« Le plein emploi est à portée de main, nous avons parcouru la moitié du chemin », considère Elisabeth Borne, longtemps ministre du Travail d'Emmanuel Macron sous le précédent quinquennat. Et de rappeler la nécessité « travailler progressivement un peu plus longtemps » et donc d'une réforme des retraites qu'elle dit vouloir mener « dans la concertation avec les partenaires sociaux et les parlementaires ». S'agissant des prestations sociales, l'ancienne ministre du Travail compte simplifier le suivi des chômeurs actuellement dispersé entre l'Etat, les régions et les départements pour un meilleur « équilibre des droits et des devoirs » des demandeurs d'emploi.

  • La renationalisation d'EDF

La première ministre veut faire de la France « le premier grand pays décarboné » sans opter pour la décroissance. « La révolution écologique, ce sont des innovations, des filières nouvelles », appuie la cheffe du gouvernement. Elisabeth Borne promet d'accompagner les secteurs perdants de la transition écologique. « Nous ne laisserons personne sur le bord de la route, nous avons retenu les leçons du textile et de l'acier. Nous avons retenu les leçons du textile et de l'acier », a-t-elle assuré.

« Face aux conséquences de la guerre (en Ukraine) et face aux défis colossaux à venir », le chantier d'une loi d'orientation énergie-climat doit être lancé en septembre. Dans un objectif de souveraineté, la première ministre a confirmé l'intention d'acquérir 100% du capital d'EDF, actuellement détenu à 84% par l'État.

Aussi, l'électrification des transports sera amplifiée selon Elisabeth Borne par le soutien au ferroviaire et la poursuite des primes à la conversion électrique des véhicules.

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  • Hôpital, éducation et sécurité

Après l'égalité entre hommes et femmes, déclarée grande cause du précédent quinquennat, le gouvernement Borne compte faire de l'enfance une « priorité ». Elisabeth Borne ouvre la porte à des projets éducatifs différenciés selon les territoires comme dans le cadre du projet "Marseille en grand", et dit vouloir "offrir aux enseignants la reconnaissance et la place qu'ils méritent" en revalorisant leurs salaires.

Autre dossier brûlant, l'état de l'hôpital public en manque de moyens et d'effectifs. La situation chaotique aggravée par la crise du Covid doit faire l'objet « de concertations partout en France », alors que le ministre de la Santé fraîchement nommé François Braun est un médecin urgentiste de profession. Quant à la question du grand âge et la dépendance, Elisabeth Borne a qualifié les scandales récents dans les EHPAD « révoltants ». « Nous devons inventer les établissements de demain et créer des Ehpad hors les murs », a-t-elle expliqué avant de préciser que son gouvernement veut réformer l'allocation adulte handicapée.

Soucieuse de ne pas occulter la problématique de la sécurité, l'ancienne préfète vise 8.500 recrutements de magistrats, de personnels de justice, la livraison de 15.000 places « dans les prochaines années » et le doublement du temps de présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici 2030 par 200 nouvelles brigades de gendarmerie et onze nouvelles unités de forces mobiles.

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Commentaire 1
à écrit le 07/07/2022 à 8:52
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Il n'y a pas grand chose a retenir, elle n'a fait que "meubler" une heure de parole avec le bilan négatif Mac Kron! Encore cinq ans d'illusion pour les plus optimistes!

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