Laurent Wauquiez, favori de l'élection pour la présidence des Républicains (LR), a dévoilé dans un entretien aux Echos sa vision pour l'économie française, lundi. "La droite doit se donner une règle d'or simple: pas d'augmentation d'impôt dans nos programmes. C'est le seul moyen de retrouver une crédibilité économique. La droite d'Angela Merkel, le parti républicain aux Etats-Unis ou le gouvernement de David Cameron au Royaume-Uni ont baissé les impôts", explique l'actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
"Comme ils n'ont pas le courage de baisser la dépense publique, trop de politiques jouent au bonneteau fiscal pour donner l'impression de faire quelque chose. C'est ce que fait Emmanuel Macron. J'aurais préféré qu'il finance les baisses de cotisations par une réduction de la dépense publique. Qui va payer l'addition ? Les entrepreneurs. Pour la première fois depuis des années, le coût du travail va augmenter l'an prochain puisque la transformation du CICE en baisse de charges va se traduire par une remontée des prélèvements", a dénoncé le vice-président de LR, qui sera confronté à trois autres candidats (Maël de Calan, Florence Portelli et Daniel Fasquelle) les 10 et 17 décembre.
Fusion des prestations sociales et temps de travail des fonctionnaires
Où baisser la dépense publique ? "Il faut supprimer tous les doublons, nombreux, entre l'Etat et les collectivités. Ensuite, le maquis d'aides sociales coûtant très cher, je propose de fusionner toutes les prestations dans une allocation sociale unique, équivalente au maximum à 75% du SMIC. La seule simplification du traitement administratif permettrait d'"économiser 5 milliards", énumère Laurent Wauquiez. Une mesure similaire au Crédit universel, regroupement de six prestations sociales actuellement mis en place au Royaume-Uni et qui pose de nombreuses questions notamment sur son efficacité.
Ensuite, "mettre fin à la multiplication des régimes de retraite permettrait aussi d'économiser en gestion 2 milliards. Augmenter le temps de travail des fonctionnaires de 1% ferait économiser 36.000 postes et 1 milliards d'euros".
Wauquiez diagnostique un "découragement" de la France qui travaille
Par ailleurs, "il faut baisser les charges sur les salaires, et pas seulement sur les petits salaires" pour Laurent Wauquiez qui dénonce un "découragement de la France qui travaille".
"La France a augmenté les prestations sociales pour les pauvres et baissé les prélèvements sur ceux qui ont réussi mais, entre les deux, les classes moyennes ont été laminées. Elles sont pourtant le socle d'une démocratie stable".
Favorable à la suppression de l'ISF et à la "flat tax" sur les revenus du capital, l'Auvergnat trouve en revanche "aberrant de distinguer l'investissement dans des entreprises et celui dans l'immobilier. Je ne comprends pas la hargne d'Emmanuel Macron contre l'immobilier, un secteur qui fait vivre des centaines de milliers de personnes".
(Avec AFP)