Prime Macron : un effet d'aubaine pour les entreprises

La prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, dite prime Macron, décidée après la crise des gilets jaunes fin 2018 a généré des effets d'aubaine pour les entreprises qui auraient versé sous une forme différente ce même montant en 2019, selon une étude publiée par l'Insee jeudi.
(Crédits : Reuters)

"Bien qu'ils y soient plus élevés, les salaires (hors prime exceptionnelle) ont plus faiblement progressé entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019 dans les établissements ayant versé la prime que dans les autres (écart de dynamisme de 0,4 point)", relève l'Insee dans une étude rendue publique ce jeudi 2 juillet.  "Des établissements auraient sans doute versé, sous une forme différente, au moins une partie du montant de cette prime en l'absence de cette mesure", poursuit l'Insee, qui s'est penché sur cette prime dans le cadre de son dossier très complet "étude, emploi, chômage, revenus du travail". Après quelques semaines de mobilisation des "gilets jaunes sur les ronds-points, le président de la République avait annoncé la mise en oeuvre de ce dispositif.

400.000 entreprises ont versé cette prime

Cette prime, exonérée de cotisations sociales et d'impôt sur le revenu, pouvait aller jusque 1.000 euros. Au 1er trimestre 2019, "plus de 400.000 établissements ont versé près de 2,2 milliards d'euros à 4,8 millions de salariés, soit en moyenne 401 euros par salarié bénéficiaire".

"39% des salariés de l'ensemble des établissements de 1.000 salariés ou plus (que ceux-ci recourent ou non au dispositif) ont réellement bénéficié de la prime, contre 15% dans les établissements de moins de 10 salariés", détaille l'Institut national de la statistique.

La finance et l'assurance en première ligne

Les secteurs de la finance ou de l'assurance ont plus versé cette prime que le commerce, le transport, certaines activités de services ainsi que l'industrie agroalimentaire, ou encore l'hébergement-restauration.

Au premier trimestre 2019, "le salaire moyen par tête (SMPT) a augmenté de 2,7% sur un an, soit la plus forte augmentation depuis 9 ans. En excluant de la masse salariale les 2,2 milliards d'euros perçus par les salariés au titre de la prime, le SMPT n'aurait progressé que de 1,3% sur un an", détaille l'Insee, soit une "progression inférieure à celles des trimestres précédents ou suivants (supérieures à 1,5%), ce qui renforce l'hypothèse d'effets d'aubaine".

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