Que vaut le plan Tourisme du gouvernement ?

Le gouvernement a dévoilé son plan d'actions pour que la France conserve la première place mondiale des destinations touristiques. Il reprend en grande partie les mesures contenues dans le plan lancé en 2015...
Fabien Piliu
La France est restée la première destination touristique mondiale en 2016, accueillant 83 millions de touristes étrangers.

En 2016, la France est restée la première destination touristique mondiale, accueillant 83 millions de touristes étrangers. Parce que ce secteur pèse près de 8% du PIB et emploie 2 millions de personnes, directement et indirectement, le gouvernement réuni en interministériel a décidé de lancer un plan permettant à la France de conserver son rang.

La concurrence est rude. Depuis plusieurs années, l'Hexagone se fait tailler des croupières par des concurrents sérieux. Entre 2013 et 2014, la France est passée de la troisième à la quatrième place mondiale derrière les États-Unis, l'Espagne et la Chine, qui lui a ravi la dernière marche du podium.

"L'ambition du gouvernement est de conforter cette première place, en portant le nombre d'arrivées touristiques à 100 millions de touristes internationaux à l'horizon 2020. Il souhaite que cet objectif s'accompagne d'une prolongation de la durée moyenne de leur séjour sur le territoire", précise le gouvernement dont la feuille de route porte sur les priorités suivantes : la qualité de l'accueil et la sécurisation des sites ; la structuration de l'offre touristique "permettant d'attirer un nombre croissant de touristes internationaux" ; le soutien étatique en matière d'investissements ; la formation et l'emploi ; le soutien à la numérisation et au partage d'information permettant de renforcer la compétitivité de la filière et enfin l'accès aux vacances pour le plus grand nombre.

Un classement artificiel

Avec ce plan, le gouvernement espère retenir davantage les touristes sur notre sol. C'est l'objectif ultime. Car la première place de la France n'est que comptable. Sont en effet recensés tous les touristes qui arrivent en France mais qui n'y restent pas forcément. Une famille belge qui traverse la France pour aller en Espagne entre dans les statistiques.

C'est la raison pour laquelle la France n'était plus sur le podium de ce classement en 2015 - dernier chiffre connu - établi par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). D'un montant de 45,9 milliards d'euros, ses recettes ont chuté de 21% entre 2014 et 2015, plaçant la France à la quatrième place, devancée par les Etats-Unis, en tête, la Chine et l'Espagne.

Le gouvernement espère faire passer de 40 à 50 milliards d'euros le montant de ces recettes, ce qui signifie donc qu'elles ont continué de reculer depuis 2015.

Un copié-collé ?

Avec ce plan, le gouvernement s'est surtout concentré sur les infrastructures touristiques. Point faible, il reprend l'essentiel des mesures déjà intégrées au plan en faveur du tourisme lancé en 2015 par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. En 2015, déjà, l'objectif d'accueillir 100 millions de touristes en 2020 était également défini. Or, pour l'instant, le plan de 2015 ne semble pas avoir les effets escomptés, les statistiques portant sur les recettes touristiques en témoignent.

Le gouvernement peut-il employer une autre méthode pour relancer le tourisme ? La question est délicate. La France n'a pas les armes pour lutter contre les destinations à bas coût que sont l'Espagne, le Portugal, voire l'Italie en Europe, la Turquie ou en Asie, la Chine et la Thaïlande qui occupait la sixième place en matière de recettes touristiques en 2015

A moins de faire chuter le coût du travail, la France est donc désarmée. Elle l'est également lorsqu'il s'agit d'orienter les touristes internationaux vers la France. Dans le domaine de la commercialisation touristique, les acteurs français sont des nains face aux géants allemands comme le groupe TUI et anglo-saxons parmi lesquels Thomas Cook, Expédia, Booking.com, Last Minute.com, AirBnB...

Et l'Outre-mer ?

Sans réelle surprise, malheureusement, l'Outre-mer est à peine évoqué par le gouvernement. Il se contente d'annoncer la tenue des deuxièmes Rencontres Nationales du Tourisme Outre-Mer, qui se tiendront en marge du principal salon de l'industrie du tourisme, TOP Résa, le 25 septembre. "À cette occasion, sera mis en place un Conseil du Tourisme dans les Outremer, qui associera les décideurs politiques, les professionnels et les administrations concernés, y compris Atout France, pour animer la réflexion la feuille de route tourisme du gouvernement sur les Outre-mer". Rien de plus.

Fabien Piliu
Commentaires 12
à écrit le 28/07/2017 à 22:06
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Etre le pays recevant le plus de touristes ! On le constate à Paris. Les parisiens donc les habitants sont les malvenus. Ils ne doivent pas déranger les touristes, même s'ils sont impolis, sales etc... Ils doivent rester chez eux ou partir loin. ...

à écrit le 28/07/2017 à 16:01
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Comme d’habitude des grandes idées sans mettre en place le minimum dont LA PROPRETE. La France dans certaines régions est plus proche de pays qui ont des difficultés de développements que de pays dits riches. Pour notre pays la région qui pour ma pa...

à écrit le 28/07/2017 à 12:10
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L'outre mer.... Tout un roman. Allez passer une ou deux semaines dans un Beach-Comber en polynesie. Vous allez payer un max pour un fare prive mais sans restauration. A cela ajouter un personnel local souvent "fiu" qui en langage local signifie tres ...

à écrit le 28/07/2017 à 10:20
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1- l'accueil, 2- le sourire, 3- l'Anglais, 4- la disponibilité, (horaires d'ouverture) 5- la propreté, (les toilettes, les rues) 6- l’honnêteté (les bons prix, on ne facture pas la bouteille pour une demi) 7- arrêter de ne voir le touriste q...

à écrit le 27/07/2017 à 20:05
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A défaut d'avoir des emplois industriels et pérennes, nous serons transformé en un immense parc d'attraction pour touristes avec des emplois précaires peu payés et souvent à faible valeur ajoutée ..l'avenir en marche!

à écrit le 27/07/2017 à 16:43
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Bel exercice de com avec les outils du precedent gvt. Développer un tourisme de masse qui coûte et pollue plutôt que soutenir grandement sciences dure innovation et recherche.

à écrit le 27/07/2017 à 14:26
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Cet article devrait d'abord soulever les points importants suivants : 1. le tourisme représente 8.6% du PIB de la France 2. 1.8 million d'emplois directs et au moins le double en indirect Et savez vous de quel ministère dépend le tourisme ? des ...

à écrit le 27/07/2017 à 12:51
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Avec un million de français en moins qui ne peuvent plus partir en vacances chaque année (chiffre de l'année dernière) il va de soi que le tourisme a des soucis à se faire. "A moins de faire chuter le coût du travail, la France est donc désarmée....

à écrit le 27/07/2017 à 12:29
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Le Gvt ne peut rien pour faire des français et des parisiens particulièrement des gens chaleureux, sympas, ouverts. Et surtout dans le domaine des services : je voyage bcp et la différence de qualité de service dans les magasins, restaurants, cafés a...

à écrit le 27/07/2017 à 12:10
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Le mot "vélo" n’a pas été prononcé une seule fois. Pourtant, permettre de visiter nos merveilleux paysages et monuments à vélo serait également un atout majeur pour notre attractivité.

le 27/07/2017 à 12:37
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Oui en théorie, car il ne faut pas oublier que le réseau routier secondaire du pays est digne des routes Russes ou de la Roumanie, je veux dire par là désastreux.

le 27/07/2017 à 15:07
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C'est une excellente remarque, il y a plusieurs années de cela un texte a été voté allant dans ce sens, toutes les communes de France devaient se rejoindre via des pistes piétonnes et cyclables et quand on voit le succès des "voix vertes" en France o...

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