Recul timide du nombre de demandeurs d'emploi au troisième trimestre

Par Grégoire Normand  |   |  787  mots
La baisse est surtout marquée pour les demandeurs d'emploi en catégorie C (ayant travaillé plus de 78 heures par mois) avec un recul de 2,4% (-0,4% sur un an).
Le nombre de chômeurs (catégorie A) a légèrement diminué au troisième trimestre (-15.800, -0,4%) pour s'établir à 3.36 millions en France métropolitaine, selon des chiffres publiés ce vendredi 25 octobre par Pôle emploi.

Le marché du travail résiste malgré le coup de frein sur la croissance. Selon les derniers chiffres de Pôle emploi et ceux du ministère du Travail publiés ce vendredi 25 octobre, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A a baissé de 0,4% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent et de 2,4% sur un an. 12.800 demandeurs d'emploi sont ainsi sortis des listes de l'opérateur public en catégorie A entre les deux derniers trimestres.

Au total, 3,36 millions de personnes ont été recensées par l'administration à la fin du troisième trimestre contre 3,37 millions au cours du trimestre précédent et 3,44 millions il y a un an. Cette légère diminution intervient alors que l'économie française a clairement marqué le pas depuis 2018 et pourrait encore ralentir en 2020.

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Les catégories A,B et C diminuent de 48.900

Le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte (78 heures maximum par mois), c'est à dire celles qui sont inscrites en catégorie B, baisse de 0,1% par rapport au trimestre précédent et de 2,8% sur un an. Elles sont passées de 746.100 personnes à 745.300 entre le second et le troisième trimestre. Enfin, les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie C, c'est à dire ceux qui sont en activité réduite sur une longue durée (Plus de 78 heures), ont baissé également de 2,4% entre la fin du mois de juin et la fin du mois de septembre. Au total, en prenant en compte les trois premières catégories, la diminution est de 48.900 (-0,9% entre les deux trimestres et -1,9% sur un an).

Légère hausse chez les jeunes

En dépit de ces chiffres relativement favorables, le nombres de jeunes de moins de 25 ans en catégorie A a légèrement augmenté (0,7%) entre les deux trimestres, passant de 459.100 à 462.300. Cette hausse est particulièrement marquée chez les jeunes femmes (+0,8%) avec 2.000 inscrites en plus contre 1.200 chez les hommes de moins de 25 ans (+0,5%).

Chez les seniors, les résultats collectés par l'agence en charge du suivi des demandeurs d'emploi sont plus favorables. Le nombre de personnes âgées de 50 ans et plus a diminué de 0,3% sur la période précitée. Il passe ainsi de 912.800 à 909.700. La baisse est particulièrement visible chez les femmes (-0,5% contre 0,2% chez les hommes).

Des créations d'emploi dynamiques en 2019

En dépit d'une dégradation de la conjoncture mondiale avec la guerre commerciale, le Brexit, et le coup de frein du géant chinois, le marché du travail en France s'en sort plutôt bien. Cette situation peut s'expliquer en partie par de fortes créations d'emploi en 2019. Selon de récentes estimations de l'Insee, plus de 250.000 emplois devraient être crées cette année.

En revanche, les projections sont beaucoup moins optimistes pour 2020. L'institut COE Rexecode dans ses dernières prévisions table sur 77.000 emplois crées. Cette croissance bien plus pauvre en emploi pourrait avoir des conséquences sur l'activité tricolore. Dans leurs récentes perspectives économiques, les économistes de l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) misent également sur des "créations d'emploi moins vigoureuses".  Ils anticipent environ 82.000 créations d'emploi l'année prochaine, "du fait d'une croissance de l'activité marchande moins dynamique ; mais elles resteraient suffisamment importantes pour réduire graduellement le taux de chômage". Le chômage calculé au sens du bureau international (BIT) du travail passerait de 8,5% au second trimestre de l'année 2019, à 8,3% fin 2019 et 8,2% fin 2020.

Un durcissement des conditions d'accès aux indemnités à venir

Après avoir présenté la réforme au début de l'été, le gouvernement s'apprête à appliquer de nouvelles règles relatives à l'assurance-chômage à partir du premier novembre prochain. Ces mesures prévoient entre autres un allongement de la durée nécessaire de cotisation pour toucher des indemnités. Il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur les 28 derniers.

Le seuil permettant un rechargement des droits sera également de six mois contre un aujourd'hui. Lors d'une conférence de presse en septembre dernier, l'Unedic avait présenté les conséquences de cette réforme explosive sur les futurs demandeurs d'emploi. L'une des premières répercussion  est que le nombre de demandeurs d'emploi susceptibles d'ouvrir leurs droits va baisser. En outre, le montant de l'indemnité pourrait diminuer pour environ 850.000 personnes. Sur l'antenne de France Inter cette semaine, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a justifié cette réforme. "Quand le marché est dynamique, il faut retourner à l'emploi".

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