Reforme des retraites : les syndicats cherchent à lutter contre l'essoufflement du mouvement

Ce jeudi 6 avril marquait la 11eme journée d'action contre la réforme des retraites. Une nouvelle fois, l'intersyndicale s'est montrée unie. Plusieurs défilés ont été organisés partout en France, émaillés parfois de heurts et violence. À Paris, le cortège était notamment emmené par Sophie Binet de la CGT, et Laurent Berger de la CFDT. Si leur détermination à faire plier le gouvernement est intacte, il leur faut composer avec un ralentissement du mouvement. Tous cherchent comment faire en sorte que la mobilisation ne s'éteigne pas.
Fanny Guinochet
Ce jeudi, Sophie Binet (à droite), nouvelle secrétaire générale de la CGT ayant succédé à Philippe Martinez, a pris place aux côtés de Laurent Berger de la CFDT et des autres organisations.
Ce jeudi, Sophie Binet (à droite), nouvelle secrétaire générale de la CGT ayant succédé à Philippe Martinez, a pris place aux côtés de Laurent Berger de la CFDT et des autres organisations. (Crédits : Reuters)

Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, a eu droit à ses applaudissements. Dans le carré de tête de la manifestation parisienne, celle qui a succédé à Philippe Martinez a pris place, tout sourire, aux côtés de Laurent Berger de la CFDT et des autres organisations. Pour montrer que la division que certains attendent n'était pas à l'ordre du jour.

Lire aussiSophie Binet, première femme à la tête de la CGT : pourquoi c'est une petite révolution

Essoufflement et lassitude

Néanmoins, pour cette onzième journée de mobilisation ce jeudi 6 avril, le mouvement s'est essoufflé. Les grévistes étaient moins nombreux - à peine 8 % dans l'enseignement primaire-, les défilés moins fournis avec 400.000 personnes à Paris selon la CGT (57.000 selon la préfecture), soit moins que les journées d'action précédentes. Signe que les Français n'arrivent plus à suivre financièrement - les débrayages coûtent cher- , mais aussi qu'ils se lassent.

Surtout, la mobilisation a été une nouvelle fois émaillée de heurts et d'incidents. À Lyon, des boutiques ont été vandalisées. À Paris, le restaurant La Rotonde, où Emmanuel Macron avait fêté sa qualification pour le second tour de la présidentielle en 2017, a été, de nouveau, pris pour cible par des manifestants, notamment des black blocs. Les forces de l'ordre ont dû intervenir pour éteindre un départ d'incendies.

Dans ce contexte tendu, les leaders syndicaux cherchent comment redonner un coup de fouet à la contestation, sans qu'elle ne dégénère. Pas simple alors que le calendrier est une nouvelle fois percuté par les vacances scolaires de Printemps. Et que la rencontre qui s'est tenue la veille à Matignon n'a rien donné. Chacun est resté campé sur ses positions.

Une nouvelle journée d'action

Pour en décider, l'intersyndicale s'est réunie ce jeudi soir, comme elle le fait traditionnellement depuis 3 mois, après chaque journée d'action contre la réforme. Cette fois, c'est au siège de Force ouvrière que les discussions se tenaient. Une nouvelle date de mobilisation a ainsi été actée, jeudi 13 avril, veille du rendu de l'avis du Conseil constitutionnel sur la réforme. Cette nouvelle journée est, selon les syndicats, une façon de maintenir la pression sur le gouvernement.

Reste à savoir si la décision du Conseil constitutionnel changera vraiment la donne, surtout si l'institution des Sages ne retire que quelques dispositions du texte ? La CGT continuera probablement à vouloir se mobiliser, Sophie Binet pariant sur un scénario comme le CPE, le contrat première embauche.  En revanche, que fera la CFDT, d'ordinaire si légitimiste ? Un débat pourrait intervenir au sein de l'intersyndicale sur la conduite à suivre.

Lire aussiConseil constitutionnel, RIP : les scénarios après l'échec de la motion de censure sur les retraites

De son côté, Emmanuel Macron a néanmoins laissé entendre, via son entourage, qu'il pourrait recevoir l'intersyndicale, mais seulement après le rendu du Conseil constitutionnel. Une rencontre qui risque d'avoir des allures de ring de boxe tant l'animosité entre Laurent Berger, devenu le leader de la contestation, et le chef de l'Etat est élevée. Hier encore, le président et le syndicaliste se répondaient par médias interposés, alors même qu'Emmanuel Macron est en déplacement en Chine.

Rendez vous pris le 1er mai

En attendant, les syndicats regardent surtout vers la mobilisation du 1er mai, journée nationale des travailleurs. Habituellement, la CFDT organise ses événements de son côté, quand la CGT manifeste de l'autre. Cette année, tous les chefs de file de l'intersyndicale pourraient défiler ensemble, ce qui serait un symbole fort...Et une première depuis 2009. Ce 1er mai devrait s'organiser dans une ville moyenne, pour rappeler l'implication des territoires dans ce mouvement.

Le RIP

Un espoir, enfin, traverse aussi l'intersyndicale : que le Conseil constitutionnel valide la demande de Référendum d'Initiative Partagée, le RIP.  Dans ce cas, à charge pour les centrales de réunir les signatures nécessaires ( 5 millions) en quelques mois. Mais, ce RIP prendrait du temps, avec le risque que les Français passent à autre chose, et finalement se rangent derrière l'adoption du texte, dont près de 80 % se disent néanmoins toujours opposés.

Fanny Guinochet
Commentaires 14
à écrit le 11/04/2023 à 9:30
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Ne luttez pas trop mais entretenez le mouvement, l'année prochaine il y a les JO, organisez les manifestations sur les lieux fabriqué pour les accueillir, et après aux endroits stratégique qui les géreront, hôtels, stades, en ramassant pas les poubel...

à écrit le 07/04/2023 à 20:08
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Le rôle des syndicats est de défendre leurs adhérents sur un plan professionnel, dans le cadre d'une relation de travail, pas de voter la loi ou de l'imposer à la majorité : la démocratie ne doit pas être confisquée par des minorités agissantes, mêm...

à écrit le 07/04/2023 à 18:50
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Je pense que l'inflation ne pénalise pas vraiment les travailleurs puisqu'ils ont de l'argent à perdre en arrêts de travail inutiles🤭pour un motif assez secondaire 62 ans 64 ans qu'elle différence ?

à écrit le 07/04/2023 à 9:14
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Le président Macron étant illégitime, sa loi l'est tout autant... A moins de remettre "sa position" en jeu pour la trouver ! La "violence légitime" de l'Etat renforce t'elle sa légitimité ?

à écrit le 07/04/2023 à 0:50
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Ils votent Macron pour ensuite bloquer le pays en permanence. Quand est-ce que ces socialistes vont grandir ? La France est en train de devenir un pays du tiers monde, que ça soit en terme de niveau de vie ou en terme de population.

le 07/04/2023 à 7:45
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Du bons sens oui, mais dans quelle direction ? Vous avez raison nous avons voté pour du macron, à la prochaine élection au second tour nous resterons chez nous et vous regarderons faire en face d'un lepen ou autre. Les macronistes nous disent ils n...

le 07/04/2023 à 8:14
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Macron a ete lu par défaut. Le PS apparemment bouge encore, il a gardé en tout cas, sa nuisance.

le 07/04/2023 à 11:59
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Un pays du tiers monde ? Laissez moi rire .. le pnb et pib n a jamais été aussi élevé …pas contre tout le monde n en profite pas .. aujourd’hui les retraites des seniors sont plus élevées que le salaire médian du jamais vu … la vérité est que la Fra...

le 07/04/2023 à 12:05
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Un pays du tiers monde ? Laissez moi rire .. le pnb et pib n a jamais été aussi élevé …les épargnes et avoirs cumulés des français sont les 1er d ´ a 7800 milliards d ´€ d’ Europe . pas contre tout le monde n en profite pas il y a une paupérisation ...

le 07/04/2023 à 12:06
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Un pays du tiers monde ? Laissez moi rire .. le pnb et pib n a jamais été aussi élevé …les épargnes et avoirs cumulés des français sont les 1er d ´ Europe a 7800 milliards d ´€ …pas contre tout le monde n en profite pas il y a une paupérisation des ...

le 07/04/2023 à 12:35
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Non le PIB/habitant est toujours en dessous de son niveau de 2008. Il y a toujours un peu de croissance mais celle-ci vient de la dette et de l'augmentation de la population (l'immigration disons le), vous pouvez consulter les graphiques sur le site ...

à écrit le 07/04/2023 à 0:30
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C'est mort depuis le début. Les syndicats se sont fait "couilloner" par les politiques de gauche et d'extrême droite qui ne pensent qu'aux futures élections. En ciblant Macron, la réforme des retraites sert leurs intérêts en dénonçant un déni de démo...

à écrit le 06/04/2023 à 23:28
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Macron en fuite en Chine joue la montre et le pourrissement, les médias complice ressassent comme tjrs les violences des manifestants en évitant soigneusement les sujets qui fâchent, analyser les causes du rejet de la ..réforme ...

à écrit le 06/04/2023 à 21:06
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Les vacances arrivent on peut être optimiste pour le retour à la normale

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