Retraites : les députés LREM appelés à rester soudés dans l'adversité

Dans l'hémicycle, la majorité présidentielle sera confrontée aux 41.000 amendements déposés par les oppositions.
(Crédits : FRANCOIS LENOIR)

Les députés de la majorité sont appelés à rester soudés pour la réforme des retraites, à partir de lundi à l'Assemblée nationale, face à une mobilisation exceptionnelle des oppositions et aux turbulences dans leur propre camp.

Emmanuel Macron a exhorté les quelque 300 députés "marcheurs", alliés aux 46 MoDem, à être "unis" et à "vendre cette réforme qui est une réforme de justice", lors d'une réception mardi soir à l'Elysée. Traduction par une source parlementaire: il va falloir "faire en sorte que pas une tête ne dépasse".

D'autant que les départs de LREM s'enchaînent et que le parti présidentiel est sous le choc du spectaculaire retrait de Benjamin Griveaux de la course pour la mairie de Paris, après la diffusion d'une vidéo à caractère sexuel.

Dans l'hémicycle, la majorité présidentielle sera confrontée aux 41.000 amendements déposés par les oppositions. "La nécessité de faire bloc interdit l'expression de voix discordantes", a estimé récemment l'ex-ministre PS Jean-Jacques Urvoas, qui a connu les "frondeurs" sous le quinquennat de François Hollande.

Le patron des députés LREM Gilles Le Gendre l'assure: ils ont "hâte" de rentrer dans le vif des retraites, qui vont les occuper jusqu'à l'adoption définitive attendue à l'été.

Aux avant-postes, figurent les "ambassadeurs" qui ont présenté ces derniers mois la réforme dans leurs territoires. Certains sont co-rapporteurs ou porte-parole sur ce texte, ils maîtrisent mieux que leurs collègues ce dossier très technique et sont parfois en lien avec les syndicats réformistes. Ils auront face à eux une figure bien connue, le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski, député jusqu'en décembre.

Les réunions internes se sont multipliées pour expliquer et aussi déminer. "Nous sommes très alignés, et persuadés du sens de cette réforme" promise en 2017, martèle Marie Lebec, première vice-présidente, qui espère "un débat de fond" avec droite et gauche.

"Le brûlot"

Mais premier accroc: deux piliers de la commission des Finances de l'Assemblée, Emilie Cariou et Laurent Saint-Martin, ont soumis cette semaine une série des questions au Premier ministre sur "la faisabilité financière de la réforme", notamment au vu des compensations accordées à certaines professions.

Edouard Philippe a voulu y voir des ralliements à son "attention" constante aux questions d'équilibre.

Les députés sont en partie privés de ces questions puisque ce sont les partenaires sociaux, réunis au sein de la conférence de financement, qui sont censés trouver d'ici avril des mesures permettant d'atteindre l'équilibre financier du système de retraite en 2027.

"A la fois on est ravis de cette confiance accordée, mais on aurait aimé traiter ce sujet", souligne une "marcheuse".

Certains ne se privent pas de présenter leurs pistes, pour "mettre la pression sur la conférence". Ainsi Matthieu Orphelin (ex-LREM), allié à Jean-François Cesarini, figure de l'aile gauche de la majorité, Sacha Houlié et encore Aurélien Taché, suggèrent une majoration de la cotisation de solidarité pour les très hauts revenus.

Des députés emmenés par Martine Wonner, autre membre de l'aile sociale, entendent aussi "faire valoir (leurs) pleines prérogatives de législateurs" sur la pénibilité, alors que les concertations entre gouvernement et partenaires sociaux coincent.

Ces interventions se font mezzo voce à ce stade, et l'on est loin des batailles internes sur les sujets régaliens comme asile-immigration.

Gilles Le Gendre avait appelé les troupes à la "modération sur les amendements", pour ne pas bousculer "un édifice déjà bien stabilisé". Les "marcheurs" en ont déposé 600.

Même appel d'Emmanuel Macron lui-même : "Tout ce qui passera par amendement devra être financé", "il faut donc être responsable", a demandé le président.

Les députés sont appelés à se mobiliser pour assurer les votes et répondre aux oppositions, mais leur marge de manoeuvre est réduite. "Tout le monde se prépare à l'épreuve de durée", glisse un macroniste.

Et ce, dans un climat de "violences" et "ressentiments" qui traverse le pays et qu'ils "catalysent", comme l'a reconnu le chef de l'Etat.

C'est là leur plus grande crainte: "Les retraites, c'est le brûlot qui met le feu partout, après les réformes de la justice, du bac...", lâche un vieux routier du Palais Bourbon, qui "ne peu(t) pas dire comment ça va se terminer".

Commentaires 18
à écrit le 17/02/2020 à 16:58
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Ils votent notre régression sociale et économique et ils sont soudés!!! trop fort!! Bientôt ils vendrons notre force de travail comme pendant la seconde guerre mondiale pour nous expliquer que c'est pour notre bien.....

à écrit le 17/02/2020 à 13:21
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' faire en sorte que pas une tête ne dépasse ' ..... Si LREM continue à couper les têtes, ils finiront bien par perdre la majorité.... Voilà bien un groupe politique qui fonctionne comme une dictature. Tous des moutons...oui chef....bien chef... à vo...

à écrit le 17/02/2020 à 12:24
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Cette réforme des retraites va réduire les pensions significativement. Ce n'est pas une réforme juste, en fait, nous aurons un système qui ressemblera à notre actuelle sécurité sociale. Un bidule toujours en déficit financé par la dette.

à écrit le 17/02/2020 à 12:08
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L' absolu déni du réel des européistes en charge de détruire l' hôpital public et taper les retraites des français pour cause de feuille de route de Bruxelles ou GOPE s' adressant à Macron continue.. « Il n’y a plus de grève ...

le 17/02/2020 à 16:33
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Il leur faut de bonnes Paires de claques à toutes les prochaines élections et encore je ne suis pas certain que ces moutons comprendront , car non seulement ils n'entendent pas le peuple qu'ils sont supposés représenter mais en plus ils portent tous ...

à écrit le 17/02/2020 à 9:22
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Beaucoup de force de l'extreme voudraient faire la politique de l'autruche, Les finances de l'assurance retraite en deficit, il ne faudrait RIEN FAIRE. C'est decevant que beaucoup de francais croient en ces discours et a une retraite a 60 ans pour to...

à écrit le 17/02/2020 à 9:16
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On leur demande un peu trop souvent, heureusement que les LREM sont des gens qui comptent seulement et qui ne pensent pas sinon ils partiraient en courant.

à écrit le 17/02/2020 à 8:28
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Sachant que le citoyen français est par nature indisciplinée, jamais content, inerte aux changements ... la Constitution française permet heureusement par des décrets, ordonnances, et article 49-3 de faire avancer les choses ....et peuvent remercie...

à écrit le 17/02/2020 à 8:26
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et oui les députe la rem non pas le droit de penser il sont aux ordres di binôme du pouvoir qui eux sont déconnecté des Français

à écrit le 17/02/2020 à 5:50
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Lol. Bient dit les gars. De tout coeur avec vous. Ca fait du bien de vous lire. Combien de temps le cirque va t il encore durer ? C'est comment qu'on sort de là ? Aucune élite intègre dans notre pays ? C'est vrai qu'"élite" et intègre...

à écrit le 16/02/2020 à 20:49
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Au fil du temps, les Républiques ont évolué. La République des Lrem n'est pas... bannière, elle est la République des Godillots. Avec un dénommé Macron pour chef des cordonniers, Phillipe pour l'encollage des semelles tordues et le couple Ferrand/Le...

à écrit le 16/02/2020 à 14:50
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Députés "soudés dans l'adversité": quelle belle formule... Soudés en un bloc de ciment, contre le peuple qu'ils sont censés représenter ? Soudés contre la population qui ne veut pas de cette loi, proposée par un seul homme pour anéantir le sys...

à écrit le 16/02/2020 à 14:09
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Il y en a marre de ces cost killer àla Ghosn, y'en à marre de ces gestionnaires à la petite semaine, chargés d'optimiser le troupeau pour dégager suffisamment de marges pour qu'ils continuent à vivre selon leurs normes, de façon exorbitante du droit ...

à écrit le 16/02/2020 à 13:46
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panpan sur les fesses !

à écrit le 16/02/2020 à 12:47
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On sait bien, qu'en tant que députés, ils sont responsable de leurs actes en face de la souveraineté populaire mais pas en face d'un intermédiaire irresponsable!

à écrit le 16/02/2020 à 12:42
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Loi mal ficelée, dont de nombreuses questions sont sans réponse de la part du gouvernement, qui reporte à + tard les réponses. Pour les député(e)s de la majorité un vrai sujet de leur responsabilité soit ils sont des moutons comme pour l'affaire du d...

à écrit le 16/02/2020 à 11:46
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Voilà, serrez les rangs et ne diffusez pas de sex-tape, même les vôtres... Cela ne regarde que vous

à écrit le 16/02/2020 à 11:34
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Comment ca va se terminer ? Mal, violemment.

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