Sans le savoir, il porte secours au kamikaze du "Comptoir Voltaire"

David, infirmier, dînait au Comptoir Voltaire, dans le XIe arrondissement le vendredi 13 novembre au soir quand un homme s'est fait exploser. Sans le savoir, il prodigue les premiers soins de secours au kamikaze.
D'après l'infirmier, le kamikaze, Brahim Abdeslam, se serait installé à la terrasse du "Comptoir Voltaire" avant de déclencher son explosif. Il fera plusieurs blessés.

Ce devait être un vendredi soir comme tous les autres. Ce 13 novembre, David, 46 ans, dîne avec un ami au "Comptoir Voltaire" au 253 du boulevard du même nom. Mais à 21h40 environ, une explosion retentit au moment où la serveuse apporte les plats sur la table.

"C'est une flamme énorme qui s'est soulevée avec de la poussière et (...) pour moi, c'étaient les parasols de chauffage qui étaient sur cette terrasse qui avaient éclaté", se souvient David, qui était installé à l'intérieur. "J'ai crié : 'Coupez le gaz!'", raconte ce rescapé à l'agence Reuters.

Dans le chaos, David -infirmier dans un grand hôpital parisien- porte secours à un homme bloqué entre des tables et des chaises soufflées par la déflagration :

"Je le claque, je m'approche, pas de respiration, il est complètement inconscient", raconte-t-il à Reuters. Il remarque une plaie d'environ 30 cm sur le côté du corps. A cet instant, il est persuadé que ce client a été blessé dans cette explosion, peut-être due à une fuite de gaz.

"Là, j'ai tout de suite compris : c'est une explosion, c'est un kamikaze"

Mais en déchirant le tee-shirt, il aperçoit des fils. "Mon regard s'est porté sur ces lampes de chauffage, je vois qu'aucune des trois n'a rien (...) et là je vois les premiers boulons (...) "Là, j'ai tout de suite compris : c'est une explosion, c'est un kamikaze. Je savais que c'était lui."

A ce moment là, les pompiers arrivent. David fait un point sur la situation avec l'un d'entre eux. "Je lui dis : ce gars est inconscient, on a commencé le massage cardiaque, j'ai déchiré son tee-shirt, il y a des fils dessus. Et là, il me regarde et il se met à crier : "on évacue tout ! Tout le monde dehors !"".

Trois personnes grièvement blessées dans le bar

Car cet homme n'est autre que Brahim Abdeslam, membre du commando qui a ouvert le feu sur des bars et restaurants des Xe et XIe arrondissements dans les 20 minutes précédentes, pendant qu'une autre équipée terroriste commettait un massacre au Bataclan et qu'une dernière faisait exploser trois bombes aux abords du Stade de France.

Âgé de 31 ans, il est également le frère de Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir été membre du même commando, et toujours activement recherché.

"J'aurais pu aussi y passer. J'y pense, j'y pense encore."

Le samedi, David retourne au Comptoir Voltaire récupérer ses affaires. "J'ai eu une explication avec la police quand j'y suis retourné".

Il se souvient aussi que l'officier lui a dit quelle chance il avait eu : "Sa bombe n'a pas explosé tout à fait comme il fallait sinon il aurait fait beaucoup plus de dégâts".

L'infirmier sait aussi que son geste aurait pu le tuer : "En le mettant par terre, en le massant, c'est quand même des gestes assez brusques que j'ai faits. J'aurais pu aussi y passer. J'y pense, j'y pense encore."

Au total, 130 personnes sont tuées ou succomberont à leurs blessures et plus de 350 autres sont blessées en moins d'une heure à Paris et Saint-Denis. Au Comptoir Voltaire, le kamikaze Brahim Abdeslam est mort. Trois personnes ont été grièvement blessées ce soir-là.

(Avec Reuters)

Commentaires 7
à écrit le 25/11/2015 à 7:47
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Le problème vient de l'intérieur de la France : les combattants islamistes ont des papiers Français et sont en France ! C'est un problème intérieur (les militaires fouillent et perquisitionnent en France). Alors, on continue l'immigration massive et ...

à écrit le 25/11/2015 à 7:46
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Dans les années 70, il n'y avait pratiquement pas de musulmans en France (ils sont 8 à 10 millions aujourd'hui), pratiquement pas de chomage, de pauvres et de dette. Les Français vivaient en sécurité dans leur pays (ce qui est tout à fait normal). Qu...

à écrit le 24/11/2015 à 15:07
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porter secours à une crapule, un assassin ! quel devoir en effet ! (même s'il ne savait pas que c'était un kamikaze)...

à écrit le 23/11/2015 à 11:45
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bravo vous avez fait votre boulot !!et c' est bien !!! vous n avez pas de remords à avoir!!!vous êtes un vrai professionnel

à écrit le 22/11/2015 à 18:08
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Bravo David ! vous avez fait ce que l'humanité commande en fonction des savoirs et possibilités de chacun. Non, vous ne risquiez rien. La charge était tout simplement insuffisante à faire plus de dégâts. Cet homme s'est simplement suicidé sans autr...

à écrit le 22/11/2015 à 13:13
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Il n'a fait que son devoir, et aurait put même été pénalement poursuivi pour non assistance à personne en danger dans le cas contraire. Ainsi vont les bizarreries des lois. En tout cas, il eu beaucoup de chance, et c'est tant mieux. Bravo.

le 24/11/2015 à 18:57
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Bravo et félicitations David !! Vous avez fait ce qui semblait juste à vos yeux et ce n'est que respect. Malheureusement vous avez risqué (comme beaucoup ce soir là) votre vie mais vous étiez prêt à en sauvez une. Bon ok c'était le kamikaze mais vous...

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