Selfies et langoustines : Macron sur le terrain électoral dans l'ouest

Inauguration d'un paquebot à Saint-Nazaire, dégustation de langoustines à Lorient : à moins dee dix jours du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron a occupé jeudi le terrain national dans l'espoir de maintenir la dynamique de la présidentielle et obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.

Jeudi, le chef de l'Etat, qui souhaitait avec ce premier déplacement en région "passer du temps avec les Français" après une séquence à l'international, doit toutefois composer avec les répliques de l'affaire Richard Ferrand qui empoisonne son début de quinquennat.

"Je suis d'abord venu voir les Bretons et les Bretonnes", a-t-il dit à Vannes (Morbihan) à propos de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Brest sur les activités passées de l'élu breton, proche du chef de l'Etat.

"J'étais mercredi à Saint-Nazaire et je voulais passer un peu de temps et rester un peu avec les Françaises et les Français. C'était ce que nous avons fait hier soir. Et, puis là, je vais maintenant vers Lorient", a-t-il ajouté sur BFM TV.

L'ouverture de l'enquête sur Richard Ferrand, qui accentue la pression sur l'exécutif, tombe mal - le jour de la présentation par le ministre de la Justice François Bayrou du projet de loi sur la moralisation de la vie publique, une des mesures phares du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Le gouvernement s'en tient à la ligne énoncée par le Premier ministre Edouard Philippe mardi et répétée par le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner mercredi : pas de démission tant qu'il n'y pas de mise en examen.

Une image du chef de l'État déjà brouillé ?

Pour l'instant, les appels réclamant son départ du gouvernement, lancés par des membres de l'opposition mais également par certains soutiens du président - l'ex-dirigeant écologiste Daniel Cohn-Bendit notamment-, n'ont pourtant pas entravé la dynamique observée dans les sondages.

Selon une enquête LégiTrack OpinionWay-ORPI pour Les Echos et Radio Classique publiée jeudi, la République en Marche obtiendrait la majorité absolue (entre 335 et 355 sièges), loin devant Les Républicains-UDI.

Pour l'heure, il y a toujours "un effet de souffle pour En Marche et une vraie difficulté pour les partis de gouvernement, surtout le PS mais aussi la droite", souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

"C'est une affaire compliquée, pas facile à appréhender, beaucoup moins simple que pour François Fillon ou Bruno Le Roux", ajoute-t-il. Si ça ne change pas la dynamique pour En Marche, "ça peut par contre peut-être brouiller un peu ce début de quinquennat et l'image de rupture."

Emmanuel Macron, qui revendique une présidence "jupitérienne", s'est jusqu'à présent tenu à l'écart des soubresauts affectant Richard Ferrand, ou plus récemment la ministre chargée des Affaires européennes, Marielle de Sarnez.

S'il a reçu à dîner son ministre de la Cohésion des territoires lundi soir à l'Élysée, le chef de l'Etat a choisi de rester en deuxième ligne, derrière Édouard Philippe qui, lui, a apporté officiellement son soutien à Richard Ferrand.

"Le gouvernement doit gouverner, la presse doit faire son travail, ensuite il y a une justice indépendante, il ne faut confondre aucun de ces rôles", a simplement indiqué mercredi soir Emmanuel Macron à Saint-Nazaire.

 Bain de soleil et bain de foule

Très attendu par les salariés et les actionnaires, son discours sur les chantiers navals a été largement éclipsé par les interrogations soulevées par ce dossier. Dans les rangs de son mouvement, ce qui fait figure de première épreuve pour le chef de l'État, dont les premiers pas diplomatiques ont été salués, y compris par l'opposition, n'entame pas la confiance des troupes et des sympathisants.

"La dynamique est telle que l'affaire Ferrand, à mon avis, n'aura aucune incidence dans les urnes, ou alors de façon très marginale", estime une élue proche d'Emmanuel Macron. "Mais je reconnais que dix jours, c'est long".

"Emmanuel Macron a l'intelligence, et Richard Ferrand incarnait la force tranquille pour diriger le parti. Ferrand est un soldat de la première heure, il y a forcément une dimension humaine importante", poursuit-elle.

À Lorient jeudi, le chef de l'État n'a rien laissé transparaître. Sous un grand soleil, il s'est prêté au jeu des selfies, s'est offert un bain de foule au milieu de militants venus en nombre.

À bord du chalutier Le Breizh, le président du comité régional des pêches Olivier Le Nézet lui a remis trois cadeaux : trois photos représentant les trois piliers du monde maritime (économie, social et environnement), une barre de bateau et un compas noir. Pour qu'il tienne le cap, a-t-il expliqué.

(avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 02/06/2017 à 14:20
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Merci de corriger la coquille dans le chapeau de l'article.

à écrit le 02/06/2017 à 11:32
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Tiens, c'est un truc auquel le copain de MACRON, ESTROSI n'a jamais pensé, ça ? Plutôt que de prendre des selfies avec un terroriste, il aurait dû prendre des selfies avec une langoustine. Cela fait moins désordre que d'être absent des selfies avec ...

à écrit le 02/06/2017 à 9:36
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Selfies : Il a la cote avec les bretonnes notre Jupitérien, déja l'effet de la futur loi travail sur les organismes.

à écrit le 02/06/2017 à 8:45
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"Le gouvernement doit gouverner, la presse doit faire son travail, ensuite il y a une justice indépendante, il ne faut confondre aucun de ces rôles" "Quand j'entends ce que j'entends et que je vois ce que je vois ben je suis bien content de pense...

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