Tabac : les prix des paquets de cigarettes coûteront au minimum 13 euros en 2026

Les paquets de cigarettes vont augmenter et vont atteindre 13 euros courant 2026, a annoncé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, lors de la présentation du programme national de lutte contre le tabac. De nouveaux espaces sans tabac vont également être généralisés.
Le prix du paquet de cigarettes sera porté à un minimum de 13 euros courant 2026 avec une première étape à 12 euros en 2025.
Le prix du paquet de cigarettes sera porté à un minimum de 13 euros courant 2026 avec une première étape à 12 euros en 2025. (Crédits : Reuters)

[Article publié le mardi 28 novembre 2023 à 11h23 et mis à jour à 12h25]

Les consommateurs et buralistes ne vont pas se ravir de cette nouvelle. Le prix du paquet de cigarettes sera porté à un minimum de 13 euros courant 2026 avec une première étape à 12 euros en 2025, a annoncé mardi le ministre de la Santé Aurélien Rousseau.

La hausse des prix du tabac « est bien la mesure la plus efficace contre le tabac selon l'OMS et toutes les études indépendantes sur le sujet », a affirmé le ministre lors de la présentation à la presse du programme national de lutte contre le tabac (PNLT). Ce plan vise à « relever le défi d'une génération débarrassée du tabac dès 2032 » et passe également par une extension des « espaces sans tabac » et l'interdiction des « puffs ». Le gouvernement entend dès lors s'appuyer sur un renforcement de la fiscalité et sur les interdictions entourant le tabac.

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Des augmentations successives

Une mesure qui ne va pas plaire aux buralistes. Ils ont d'ailleurs été reçus la veille par le gouvernement. Il faut dire que des augmentations sont d'ores-et-déjà à prévoir en janvier 2024. Une hausse qui devrait être comprise entre 40 et 50 centimes, selon la Confédération des buralistes. Les prix définitifs seront publiés en décembre par les Douanes, sur leur site internet. « C'est un véritable coup de massue pour certains buralistes », s'est désolé à ce propos Serdar Kaya, président départemental de l'Oise de la Confédération nationale des buralistes, auprès de La Tribune, pointant notamment les professionnels ayant déjà des difficultés de trésorerie.

Début mai, les paquets de cigarettes avaient pourtant déjà subi une hausse de 20 à 90 centimes. Résultat, de nombreuses marques ont vu le prix du paquet de 20 unités atteindre 11 euros. Pour rappel, Emmanuel Macron avait, durant la campagne présidentielle, réclamé un paquet de cigarettes à 10 euros. De son côté, Elisabeth Borne avait également promis en septembre qu'il n'y aurait pas de hausse de la fiscalité portant sur le tabac dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024.

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De nouveaux espaces sans tabac

Autre mesure annoncée lors de cette conférence de presse du programme national de lutte contre le tabac, les espaces sans tabac vont être généralisés à toutes les plages, parcs publics, forêts, et aux abords de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires.

« Le sans tabac sera désormais la norme », a asséné Aurélien Rousseau. « Les espaces sans tabac -qui sont déjà plus de 7.200 à travers plus de 73 départements- sont avant tout le résultat d'un mouvement impulsé localement par les communes. Avant de préciser : « Nous renversons aujourd'hui la responsabilité et fixons ce principe qui devient la règle ».

Le plan anti-tabac entend ainsi poursuivre les travaux des dernières années pour rendre le tabac moins attractif en instaurant un paquet neutre, sans logo de marque, pour tous les produits du tabac et du vapotage. Pour accompagner les fumeurs vers l'arrêt du tabac, le nouveau dispositif « Mon bilan prévention », que le gouvernement entend instaurer aux âges clés de la vie, « sera l'occasion de systématiser le repérage du tabagisme », assure le ministère. Les traitements de substitution nicotinique pourront désormais être prescrits par les pharmaciens.

Les différents acteurs de l'économie du tabac, notamment les buralistes, seront néanmoins accompagnés « dans une nécessaire transition pour transformer leur métier » a précisé le ministre. Et le versement d'aides de l'Etat sera conditionné à des objectifs de santé publique, comme le respect de l'interdiction de vente aux mineurs.

La puff interdite

Par ailleurs, « comme la Première ministre s'y était engagée », la vente des produits du vapotage jetables (puffs), prisés notamment des jeunes, sera interdite, a annoncé Aurélien Rousseau, dénonçant une « aberration tant de santé publique qu'environnementale ».

Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées, ses emballages aux couleurs vives et son prix modique, la puff, qui existe sous une vingtaine de marques, inquiète car elle cible les adolescents, constituant une porte d'entrée vers le tabagisme. L'interdiction se fera « grâce à une proposition de loi transpartisane », examinée à l'Assemblée nationale en commission ce mardi après-midi et dans l'hémicycle le 4 décembre.

Le tabagisme en France

Après une baisse d'une ampleur inédite entre 2016 et 2019, le tabagisme s'est stabilisé en France, mais les inégalités sont fortes en fonction du milieu social. La France comptait en 2021 plus de 12 millions de fumeurs quotidiens, soit 25% des 18-75 ans.

Chez les jeunes, la prévalence du tabagisme quotidien a baissé significativement, passant de 25% à 16% entre 2017 et 2021. Le tabac reste néanmoins la première cause de mortalité évitable en France, avec 75.000 morts par an.

« Si, dans quelques années, ce terrible chiffre de 200 morts par jour liés au tabac a baissé de 10, 20 ou 50, alors on pourra dire que c'était une bonne décision », a dès lors jugé Aurélien Rousseau, concernant le programme national de lutte contre le tabac, dans une déclaration transmise à l'AFP.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 28/11/2023 à 18:16
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Interdictions,limitations,obligations……et nous n’avons pas encore tout vu. Laissez-nous vivre ,m…e. Tant qu’on ne gêne pas son voisin. Marre des donneurs de leçons,des moralisateurs,des mr propre et de ceux qui savent tout.

à écrit le 28/11/2023 à 16:08
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Le tabac va devenir un produit de l'industrie du Luxe... au même titre que le carburant; les taxes devraient revenir au taux plus raisonnable de la TVA correspondante. Serait-il que l'ON voudrait nous empêcher de nous saoûler et nous obliger à fumer ...

le 28/11/2023 à 18:53
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@henry. Attention, car avec ce gouvernement paternaliste et biberonné au behaviorisme (politique du nudge à tout va) même l'amour et l'eau fraiche sont désormais en sursis😉

à écrit le 28/11/2023 à 15:39
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Autant de mort par an avec le tabac. Je ne comprends pas du coup la multiplication des radars routiers du coup. On devrait les voir disparaître et augmenter le prix des paquets de cigarettes largement plus meurtrier si le gouvernement travaillait pou...

à écrit le 28/11/2023 à 14:58
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Beaucoup de fumeurs seront morts avant !

à écrit le 28/11/2023 à 14:27
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Le Luxembourg vous remercie!!! Et les vendeurs à la sauvette aussi, sans taxe, et sans impôts bienveillants ou cotisations sociales reenchantes, hein

à écrit le 28/11/2023 à 12:22
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Le type devrait faire de même avec l'alcool puisque sa préoccupation serait soi-disant la santé (augmentation des taxes et réduction des coûts de la santé au budget). En même temps, il devrait envisager avec ses potes la construction de nouveaux cent...

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