Tourisme : Paris et le littoral en forte baisse au profit des zones rurales

[Carte] L'île-de-France et la région Paca ont été fortement touchées par la baisse de fréquentation des touristes au cours de l'été 2016. Dans ces zones, les attaques terroristes ont eu de fortes conséquences économiques sur le secteur du tourisme.
Grégoire Normand
Pour enrayer la baisse de la fréquentation des hébergements touristiques, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 43 millions d'euros.

L'industrie du tourisme a souffert durant la période estivale. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, les hébergements touristiques ont enregistré une fréquentation de 262 millions de nuitées, soit une baisse de 2,5% par rapport à la saison 2015. Ce bilan général masque des disparités importantes au niveau local. Si la région francilienne et la côte d'Azur ont souffert d'un manque de touristes, d'autres zones plus rurales du sud-ouest ont profité d'un regain de fréquentation.

Baisse sur le littoral et dans les zones urbaines

Les deux grandes zones géographiques les plus touchées par la baisse du tourisme concernent les zones urbaines et l'ensemble du littoral français. Pour cette dernière zone géographique, la fréquentation est marquée par une baisse globale de 3,6% entre 2015 et 2016. Cette baisse peut s'expliquer en partie par un début de saison maussade et des ponts moins nombreux qu'en 2015.

La diminution concernant les zones urbaines (-10,8%) est principalement due à la chute des arrivées d'étrangers (-16,5%) dans l'agglomération parisienne. Les zones urbaines en province ont en revanche profité d'une progression des nuitées des résidents français, et un recul modéré des nuitées étrangères notamment grâce à l'euro de football.

>> Lire aussi : Tourisme : attentats, grèves et inondations ont coûté 750 millions à Paris et à l'Île-de-France

L'Ile-de-France et Paris particulièrement touchées

Les départements les plus touchés par la baisse (voir la carte-ci dessous) concernent Paris (-14,8%), le Val-de-Marne (-14,2%), les Hauts-de-Seine (13,6%), la Seine-et-Marne (-12%) et les Alpes-Maritimes (-9,5%). A l'inverse ceux qui ont le plus profité de la hausse des fréquentations sont la Vienne (+33%), la Meuse (+13,7%), le territoire de Belfort (+13,1%) et le Rhône (+8,5%). Au final, les plus fortes chutes sont enregistrées en Ile-de-France, Paca et dans quelques régions de la façade ouest.

En Normandie et en Bretagne, les diminutions sont importantes sur le littoral et concerneraient la clientèle française. L'Insee note que le repli est très marqué de mai à juillet, en raison d'un climat défavorable. A partir du mois d'août, l'activité s'est améliorée et le mois de septembre a retrouvé un bon rythme de croissance.

En région Paca, la baisse est également très forte, quelque soit le type de clientèle (française ou étrangère). L'attentat de Nice a eu visiblement un fort impact pour la fréquentation touristique sur le littoral méditerranéen. Le mois de juin a été sauvé grâce aux matchs de l'Euro à Nice et Marseille.

A contrario, les baisses ont profité en partie à d'autres régions du Sud-Ouest notamment (Nouvelle Aquitaine et Occitanie), les Hauts-de-France et dans une partie du sud-Est (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Corse). D'après l'Insee, la fréquentation a davantage augmenté pour la clientèle française que pour la clientèle étrangère dans ces zones. Quelques zones urbaines ont profité de l'organisation des matchs de l'Euro pour faire un bon mois de juin.

[Carte interactive] Plus les départements sont rouges et plus la baisse de la fréquentation touristique est importante. A l'inverse, plus les départements sont bleus et plus la  hausse de la fréquentation touristique est conséquente.

Face à cette baisse, le gouvernement français a proposé une série de mesures il y a quelques jours pour que la France reste la première destination touristique au monde. Lors de la conférence annuelle sur le tourisme, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a annoncé une enveloppe de 43 millions d'euros. 15,5 millions seraient prévus pour renforcer la sécurité des lieux touristiques, 11 millions doivent aller vers les professionnels du tourisme (sous forme de prêts pour soutenir la modernisation des établissements ou faciliter le recours à l'activité partielle), 10,5 millions sont prévus pour des actions de communication en France et à l'international et 5,7 millions d'euros devraient aller en faveur des retraités modestes pour les inciter à partir en vacances (abondement de l'Association nationale des chèques vacances). Malgré ces efforts, le rétablissement de la confiance chez les potentiels touristes pourrait prendre du temps.

Grégoire Normand
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.