Tous les plus de 50 ans pourront se faire vacciner dès le 10 mai, au lieu du 15, et les doses restantes en fin de journée seront ouvertes à tous, le lendemain, et ce, "sans limite d'âge", a annoncé jeudi Emmanuel Macron, afin d'accélérer la campagne vaccinale.
"Nous ne voulons pas gâcher quelque dose que ce soit", donc "à partir du mercredi 12 mai, vous pourrez regarder la veille sur le site s'il y a des doses disponibles le lendemain à l'endroit où vous êtes et des rendez-vous qui ne sont pas pris" et ces rendez-vous disponibles seront ouverts "sans limite d'âge", a expliqué le chef de l'Etat en inaugurant le premier vaccinodrome parisien, situé Porte de Versailles où jusqu'à 3.000 personnes pourront être vaccinées tous les jours. Il opère pour l'heure uniquement avec le vaccin Pfizer.
Avancer « à marche forcée »
Jusqu'ici à Paris "il n'y a pas eu de gâchis, toutes les doses ont été utilisées dans les centres, mais on veut optimiser et être sûrs que toutes les doses sont pleinement utilisées", a-t-il ajouté, précisant que "c'est un dispositif exceptionnel".
Quand aux plus de 50 ans, pour lesquels la date d'ouverture de la vaccination a été avancée de 5 jours, il pourront prendre rendez-vous dès vendredi 7 mai.
"L'objectif, évidemment, c'est de continuer à marche forcée d'avancer", a insisté M. Macron, en réaffirmant l'objectif d'atteindre 30 millions de vaccinés le 15 juin.
Vendredi dernier déjà, le gouvernement avait élargi la vaccination à l'ensemble des adultes atteints de certaines maladies chroniques les exposant à un risque accru de faire une forme grave de Covid.
L'objectif de 30 millions de doses au 15 juin
Le gouvernement s'est fixé comme objectif d'atteindre la barre des 20 millions de premières doses injectées au 15 mai, puis des 30 millions un mois plus tard.
Ces annonces interviennent après une campagne plus que poussive. En France, au 4 mai, plus de 16 millions de personnes ont déjà reçu au moins une dose de vaccin, soit 24,58% de la population selon le dispositif CovidTracker du Ministère de la santé. Autrement dit, 35 Français sur 100 ont reçu au moins une dose. Un chiffre qui la place encore en deçà des résultats obtenus chez ses voisins (37/100 en Belgique et en Italie, 38/100 en Espagne, 39/100 en Allemagne et contre 76/100 au Royaume-Uni).
Mais le gouvernement est porté par de nouvelles livraisons. La France a déjà réceptionné plus de 30 millions doses de vaccin au 5 mai, d'après le site VaccinTracker, et 77,3 millions de doses devraient être livrées d'ici à la fin du premier semestre, a annoncé la Direction générale de la Santé.
Ainsi, par semaine, il attend 4,5 millions de doses en mai et 6,9 millions par semaine en juin - une période pendant laquelle le il espère supprimer les restrictions sanitaires les plus lourdes, jusqu'à la fin totale du couvre-feu le 30 juin. D'ici là, les terrasses, musées et cinéma vont pouvoir rouvrir le 19 mai, avant les restaurants le 9 juin.
Avec ces nouveaux moyens reçus, en 24h, l'exécutif a pu dévoiler une série de mesures sur la sortie de crise. Dans l'attente depuis des mois, les professionnels de la culture ou les salariés de manière générale en savent un peu plus sur les conditions de la reprise au travers d'annonces quasi simultanées de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et de celle du Travail Elisabeth Borne.
Pour éviter un retour des à la case départ, principalement dans les services hospitaliers surchargés en mars, le gouvernement joue aussi la prudence avec "la menace des variants (qui) reste réelle", a affirmé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Emmanuel Macron a, lui évoqué la possibilité d'"actionner des 'freins d'urgence'".