Une fête du travail inédite et confinée renvoie les revendications sur les réseaux sociaux

Concerts de casseroles, chants collectifs, manifs en ligne et pancartes revendicatives pour un 1er mai pas comme les autres: les syndicats célèbrent la journée internationale des travailleurs sans cortège mais sur les réseaux sociaux et depuis les balcons. Dans un hommage à "l'esprit du 1er mai", Emmanuel Macron a tendu la main aux syndicats qui réclament des actes et pas seulement des mots pour les salariés les plus exposés à l'épidémie.
(Crédits : Reuters)

Pas de cortège et guère de muguet, les Français passent leur 1er-Mai confinés, coronavirus oblige, avec une multitude d'interrogations sur les conditions du déconfinement sur fond de couacs autour de la carte présentée la veille par le gouvernement. Pour célébrer la journée internationale des travailleurs, les syndicats passent par les réseaux sociaux et appellent à des manifestations depuis les balcons tandis que le président Emmanuel Macron salue "l'esprit du 1er mai".

"C'est grâce au travail, célébré ce jour, que la Nation tient", a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, en assurant que les Français retrouveront des "1er mai heureux". Un discours accueilli fraîchement par les syndicats, le numéro un de la CFDT Laurent Berger, dénonçant la "seule logique budgétaire" et son homologue de la CGT Philippe Martinez appelant l'exécutif à "passer aux actes".

En ligne de mire, les personnels de santé, les salariés du commerce, de l'agroalimentaire, du paramédical, du social, de l'entretien, les agents du service public, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus.

Masquée devant la statue de Jeanne d'Arc pour le 1er mai du RN, Marine Le Pen a estimé quant à elle que "dès aujourd'hui tout le monde devrait porter un masque dans l'espace public", une "mesure de protection minimale" face au coronavirus.

Des masques dont le prix sera plafonné à 95 centimes d'euro l'unité pour la version chirurgicale en papier et à usage unique mais pas pour la version en tissu, a annoncé la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher.

A partir de lundi, les masques seront disponibles dans la grande distribution et l'importance de leurs stocks a indigné les professionnels de santé qui ont déploré "une surenchère de l'indécence" dans un texte cinglant. Des accusations jugées "diffamatoires" par les distributeurs qui assurent qu'"il n'y a pas de stocks cachés".

Alors qu'une deuxième vague de l'épidémie est redoutée dans les hôpitaux, les masques sont l'un des prérequis pour minimiser le risque, a rappelé sur RTL Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat.

"A un moment donné il faut déconfiner, qu'on déconfine demain ou dans un mois on prend un petit risque", "il est très important qu'un certain nombre de prérequis, les tests, les masques, la distanciation, aient été identifiés", "le risque si on est prêt, si on a des prérequis, est faible", a estimé le médecin lui-même victime du virus.

En vue du déconfinement progressif, l'exécutif a présenté jeudi soir une carte provisoire classant des départements en rouge, orange et vert selon l'état de l'épidémie et des services de réanimation.

Erreurs de comptage

Mais quelques heures plus tard, des couacs ont commencé à remonter de certains départements ne comprenant pas pourquoi ils étaient classés "rouge" : la Haute-Corse, le Lot et le Cher. Les Agences régionales de santé (ARS) concernées ont reconnu des erreurs de comptage. Dans le Lot, "qui ne figure pas à ce stade parmi les plus impactés par l'épidémie", ce classement "a suscité des incompréhensions fortes et légitimes", a noté l'ARS Occitanie. Concernant le Cher, "on estime qu'il y a eu des erreurs de données et l'objectif est que la correction puisse être apportée le plus rapidement possible", selon Christophe Lugnot, directeur de cabinet de l'ARS Centre.

L'ARS de Corse a pour sa part indiqué que "les modalités du codage par le centre hospitalier de Bastia entraînent une surestimation du nombre de passages aux urgences pour Covid". Le président du département du Lot, Serge Rigal, a exprimé son mécontentement pour cette "erreur de l'année" dans un courrier au ministère de la Santé.

"S'il y a des bugs sur le classement c'est parce que le système reste trop centralisé", a déploré sur franceinfo François Sauvadet, président de la Côte-d'Or, département classé rouge notamment car il accueille des patients de départements voisins, a-t-il expliqué.

En Dordogne, le président du département Germinal Peiro s'est dit "stupéfait" du classement en orange, rappelant sur France Bleu Périgord qu"'il y a très peu de cas en Dordogne, que l'hôpital de Périgueux n'est absolument pas saturé, et que le laboratoire départemental (...) a la capacité de faire 1.000 tests par jour".

La préfecture a toutefois rappelé que cela confirmait "la nécessité pour les Périgourdines et les Périgourdins (...) de maintenir vigilance et civisme dans le respect du confinement et des gestes barrières".

Environ un tiers des départements sont classés rouge, avec sans surprise, l'ensemble de l'Ile-de-France et le quart nord-est du pays, les deux principales zones touchées. Le reste du pays se partage entre orange et vert.

La carte sera mise à jour quotidiennement jusqu'au 7 mai où ne resteront que deux catégories, vert et rouge, qui détermineront le niveau de relâchement des restrictions à partir du déconfinement prévu le 11 mai. Dans les départements en vert, une moindre présence du virus permettra d'organiser un déconfinement plus large, avec notamment l'ouverture des parcs et jardins ou la reprise du collège.

Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le 11 mai serait "une étape importante" mais pas le passage "à une vie normale".

Le coronavirus a fait depuis le 1er mars 24.376 morts, dont 289 au cours des dernières 24 heures. Le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, a cependant souligné que les services de réanimation comptent désormais 4.019 patients (-188 en 24 heures) contre près de 7.200 le 9 avril.

Commentaires 11
à écrit le 01/05/2020 à 19:18
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2 points: - que faisait Marine Le Pen dehors en plein confinement alors que récemment elle brocardait E.Macron de sortie en Seine-St-Denis? - des 'couacs' pour la carte? Messieurs de La Tribune, c'est le premier jour pour cette carte qui sera réact...

à écrit le 01/05/2020 à 18:15
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Au moins une bonne nouvelle avec ce virus Voir les anti économies restez chez eux c’est très bien Les syndicats français sont restés au moyen âge

le 02/05/2020 à 8:47
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"Les syndicats français sont restés au moyen âge " T'as raison, Medef, CPME etc ...

à écrit le 01/05/2020 à 17:14
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Bonne Fête de Jeanne d'Arc ! ⚔️ 🇲🇫 ⚔️ Vidéo youtube : 1er mai 2020 - Jeanne d’ARC - Jean-Marie LE PEN

le 01/05/2020 à 17:25
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Vous ne m'avez pas crue, vous m'aurez cuite.

à écrit le 01/05/2020 à 12:14
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Il faut voir le bon coté des choses, c'est un 1er Mai qui coûtera moins cher en grenades et en balles de défense a nos joyeuses et chamailleuses forces de l'ordre. En ces temps de dérapage budgétaire, c'est toujours ça de pris

à écrit le 01/05/2020 à 11:22
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Certains syndicats ont au contraire tout à gagner à ce confinement : il va créer tellement de chômeurs qu'ils pourront retrouver du pouvoir en surfant sur la misère de tous les Nouveaux Pauvres générés par la psychose collective et hygiéniste actuell...

à écrit le 01/05/2020 à 10:44
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La contestation menée par les syndicats c'est comme mettre un oiseau en cage dans une maison sans fenêtre.

à écrit le 01/05/2020 à 10:35
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Les forces de répression ont déjà prévenu. Elles patrouilleront sur le net et tous les propos séditieux seront réprimés... Annuler les élections, emprisonner les gens chez eux, les réduire à la misère, les abrutir d'oukazes idiots et contradictoi...

le 01/05/2020 à 12:02
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Pas avant 2022. Et s'il n'y a de nouveau rien d'autre en face qu'un petit dictateur haineux d'extrême gauche et une chèvre d'extrême droite (les autres sont pour l'heure inexistants et obsolètes, ils ne valent même pas la peine qu'on s'y attarde), p...

à écrit le 01/05/2020 à 10:25
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Dorénavant ce n'est plus la peine de fêter le travail. Y en n'a plus. Merci les chinois (et accessoirement GE à Belfort qui fait preuve d'une belle "solidarité", et tous ceux qui vont faire pareil) !!

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