Une inflation à 2% : l'objectif de Bruno Le Maire pour 2024

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a donné ses objectifs, ce jeudi, concernant l'inflation avec un retour « à 5% début de l'année 2023 puis 4% à la fin de l'année 2023 puis 2% dans le courant de l'année 2024 », prévenant toutefois qu'en cas de crise, « tout pourrait voler en éclats ».
Si le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a donné ses objectifs concernant l'inflation, il a prévenu qu'en cas de crise « tout pourrait voler en éclats ».
Si le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a donné ses objectifs concernant l'inflation, il a prévenu qu'en cas de crise « tout pourrait voler en éclats ». (Crédits : BENOIT TESSIER)

La situation sur le front de l'inflation devrait s'arranger, veut croire le ministre de l'Economie qui a déroulé, ce jeudi, ses objectifs à ce sujet. « Sur l'inflation je vous donne des objectifs et ce ne sont que des objectifs, pas des prévisions, nos objectifs seraient de ramener l'inflation à 5% début de l'année 2023 puis 4% à la fin de l'année 2023 puis 2% dans le courant de l'année 2024 », a ainsi déclaré Bruno Le Maire lors d'un débat consacré à la protection des entreprises organisé par le cabinet ARC.

En septembre dernier, l'inflation s'élevait à 5,6% sur un an, soit une légère baisse. Elle était, en effet, de 5,9% en août. Une bonne nouvelle qui ne saurait masquer la hausse continue des produits alimentaires passant de 7,9% en août à 9,9% en septembre et qui pénalise particulièrement les ménages les plus modestes.

Hausse des taux et risque de récession

Et si le gouvernement veut rester confiant, Bruno Le Maire a prévenu qu'en cas de crise « tout pourrait voler en éclats ». Depuis plusieurs mois, la France comme tous les Etats membres européens s'inquiètent de voir se profiler une récession. Ce serait l'une des conséquences de la politique anti-inflation menée par la Banque centrale européenne (BCE) qui a procédé depuis juillet à plusieurs hausses de ses taux directeurs pour freiner la demande et donc tenter de ralentir l'inflation.

Le dernier relèvement, en septembre, s'élevait à 75 points de base, une hausse inédite qui pourrait se renouveler dans les mois à venir à l'issue de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de l'institution, prévue le 27 octobre. L'objectif de la BCE : ramener l'inflation à 2%, synonyme de stabilité des prix pour assurer l'équilibre de l'économie, la principale mission de l'institut monétaire.

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Des mesures de soutien qui tranchent avec le resserrement européen

À l'échelle nationale, certains Etats membres tentent, eux, de maîtriser les effets de l'inflation par des mesures de soutien à leur population. C'est par exemple le cas, en France, avec le bouclier tarifaire. Début septembre, Bruno Le Maire assurait que sans ce dispositif, « l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine ! Soit une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage ». De son côté, l'Allemagne a annoncé début octobre un plan de 200 milliards d'euros pour plafonner les prix de l'énergie et soulager les consommateurs allemands face à l'inflation galopante.

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Des mesures de soutien qui ont néanmoins attiré l'attention de Bruxelles. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a plaidé le 12 octobre pour une « coopération entre la politique monétaire et budgétaire » des Etats membres. De même, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé à davantage orienter ce soutien budgétaire vers les plus vulnérables.

Le président français a, lui, mis en garde l'Allemagne contre les « distorsions » de concurrence auxquelles le plan allemand pourrait conduire. « Nous ne pouvons pas nous en tenir à des politiques nationales car cela crée des distorsions au sein du continent européen », a déclaré Emmanuel Macron dans une interview aux Echos le 17 octobre.

« Notre Europe est, comme lors de la crise Covid, à un moment de vérité (...) Nous devons agir avec unité et solidarité », a-t-il plaidé.

« L'Allemagne est à un moment de changement de modèle dont il ne faut pas sous-estimer le caractère déstabilisateur », a concédé le chef de l'Etat, ajoutant toutefois que, « si on veut être cohérent, ce ne sont pas des stratégies nationales qu'il faut adopter, mais une stratégie européenne ».

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 21/10/2022 à 10:17
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2024 ? Pour se placer pour la présidence du FMI, dont le siégé sera vacant alors ? (info du canard) avant en 2027 pour revenir et se présenter à l'élection présidentielle ?

à écrit le 20/10/2022 à 14:43
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L'inflation ne reviendra pas de sitôt proche de la cible de 2%. La récession est à notre porte et la stagflation prendra le relais. Enfermez le p'tit Bruno et jetez la clé afin qu'on l'oublie.

à écrit le 20/10/2022 à 12:27
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Il peut raconter tout ce qu'il veut, personne n'ira vérifier ses pronostics du jour dans 5 ans et lui mettre le nez dedans encore moins. C'est peinard comme boulot finalement.

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