Sans le bouclier tarifaire, « les prix de l'énergie doubleraient en 2023 » (Bruno Le Maire)

Dans une interview aux Echos, le ministre de l'Economie assure que « sans le bouclier tarifaire, l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine ! Soit une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage ». Ce dispositif lancé en octobre 2021 et jusqu'alors prolongé devrait toutefois être levé à la fin de l'année 2022.
Selon Bruno Le maire, le ministre de l'Economie, sans le bouclier tarifaire, l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine.
Selon Bruno Le maire, le ministre de l'Economie, "sans le bouclier tarifaire, l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine". (Crédits : ANNEGRET HILSE)

Le gouvernement multiplie les déclarations pour tenter de rassurer les Français face à des prix de l'énergie qui continuent d'atteindre des sommets. Mercredi, Bruno Le Maire s'est, une nouvelle fois, exprimé à ce sujet. Et selon le ministre de l'Economie, « sans le bouclier tarifaire, l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité serait d'au moins 100% l'année prochaine ! Soit une hausse de 120 euros en moyenne par mois et par ménage », a-t-il affirmé dans une interview aux Echos. En effet, le 26 août dernier, les prix de l'électricité atteignaient 1.000 euros le Mégawattheure contre 85 euros l'an passé. Et le gaz n'est pas en reste, frôlant, en Europe ces dernières semaines, des records historiques à 345 euros le MWh en séance.

Lancé en octobre 2021 et prolongé à plusieurs reprises, le bouclier tarifaire permet de contenir la hausse des prix de l'énergie sur le tarif réglementé payé par les ménages, protégeant ainsi leur pouvoir d'achat. Si le tarif réglementé du gaz a été relevé à l'automne dernier, mais est depuis gelé, celui de l'électricité a augmenté de 4% en février.

« Une hausse contenue et raisonnable »

Les Français doivent néanmoins s'attendre à une facture plus salée l'hiver prochain, prévient Bruno Le Maire qui assure toutefois : « Il y aura une hausse des prix de l'énergie début 2023, mais elle sera contenue et raisonnable par rapport à ce scénario du pire ». C'est le mot d'ordre répété quasi quotidiennement par l'exécutif ces derniers jours : la hausse des prix du gaz et de l'électricité pour les consommateurs sera « contenue » en 2023, avait déjà assuré le ministre de l'économie fin août. « Le plafonnement à 4% (du tarif réglementé, NDLR) sera maintenu jusqu'à la fin 2022, il n'y aura pas de rattrapage sur ce plafonnement en 2023, et les hausses dont a parlé le président de la République et la Première ministre seront des hausses contenues », avait-il expliqué.

Samedi dernier, Elisabeth Borne a, elle, promis que l'exécutif n'allait « pas laisser les prix de l'énergie exploser » pour les ménages. Une fois terminé le bouclier tarifaire fin 2022, « nous garderons des dispositifs pour amortir les prix de l'énergie », alors que les prix ont explosé sur les marchés de gros, « et nous prendrons des dispositions spécifiques pour accompagner les plus fragiles », a indiqué la Première ministre dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France. L'exécutif entend, en effet, «passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés », a expliqué la cheffe du gouvernement, à l'instar du chèque énergie de 100 euros distribué l'année dernière à 5,8 millions de ménages, ou encore de l'indemnité carburant de 100 à 300 euros octroyée aux travailleurs modestes. Car, de la même manière que les tarifs de l'énergie explosent, la facture du bouclier tarifaire ne cesse de s'alourdir : « Plus de 20 milliards d'euros », soulignait déjà Bruno Le Maire, en mars dernier - au moment où que le dispositif ne devait durer que jusqu'au printemps

Vers découplage artificiel entre les cours du gaz et de l'électricité

Si la cause de cette flambée des tarifs de l'énergie s'explique largement par le déclenchement de la guerre en Ukraine en février dernier, pour la France le marché interconnecté de l'énergie entre les 27 Etats membres de l'Union européenne peut aussi être tenu pour responsable. En effet, le gouvernement estime que son fonctionnement créerait un couplage artificiel entre les cours du gaz, qui explosent partout dans le monde depuis plus d'un an, et ceux de l'électricité, y compris dans les pays où le courant provient moins des hydrocarbures que du nucléaire ou de l'hydraulique.

Or, lundi dernier, la Commission européenne a, elle-même, remis en cause ce système, admettant que « la flambée des prix [...] montre clairement les limites de [son] fonctionnement actuel », selon les propos de sa présidente, Ursula Von Der Leyen. Même le chancelier allemand, Olaf Scholz (SPD), dont le pays dépend largement du gaz pour produire l'électricité, a plaidé ces derniers jours pour une modification substantielle du système, qui « ne peut pas être décrit comme fonctionnel s'il conduit à des prix aussi élevés ». Selon le dirigeant, « il faut maintenant agir rapidement, de façon coordonnée » au niveau de l'Union européenne, éviter les « actions isolées » de la part des Etats membres et s'entendre « rapidement » sur une réforme du marché européen de l'électricité. La ministre belge de l'Energie Tinne Van der Straeten a, elle aussi, appelé à réformer « un marché en échec », qui n'est « plus tenable pour beaucoup de consommateurs et de familles ». Pour tenter d'y remédier, les ministres de l'Energie se rassembleront le 9 septembre à Prague afin de réfléchir à « intervention d'urgence » et une « réforme structurelle du marché de l'électricité », a indiqué Ursula Von Der Leyen.

Commentaires 4
à écrit le 01/09/2022 à 19:08
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Et en même temps les gens arrêteraient de gaspiller et donc feraient la transition écologique de gauche reenchantee... ah ben non la transition de gauche c'est pas quand on dit aux gens d'arrêter les bêtises, c'est quand on accuse le jet de bollore.....

à écrit le 01/09/2022 à 13:20
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attention à l' effets boule de neige .avec l' exaspération et la colère des citoyens pris pour des imbéciles ..des mensonges du gouvernement ....

à écrit le 01/09/2022 à 9:08
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Dans trois mois : RTE prévoit, en cas de besoin, une baisse de tension de 5 % sur l’ensemble du réseau électrique français. L’impact sera quasiment imperceptible pour les particuliers. Les plaques chaufferaient un peu moins, l’ampoule éclairerait...

à écrit le 01/09/2022 à 8:48
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Bonjour certe le bouclier tarifaire a sont utilité . mais cela est payer par les français qui paye de l,impôt... Maintenant que fait le gouvernement pour reduire notre dépendance énergétique... Favorise t ils la remise en service des 36 central n...

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