Le Premier ministre Manuel Valls pratique le grand écart. Il a proclamé dimanche son "attachement au statut des fonctionnaires" tout en affichant son soutien "jusqu'au bout" à Emmanuel Macron, qui avait jugé ce statut "plus justifiable".
"Ce que nous écrivons aujourd'hui, c'est le contrat social du XXIe siècle (...) un contrat social fidèle à ce que nous sommes, c'est-à-dire aussi attaché au statut des fonctionnaires", a-t-il lancé devant le congrès du parti des Radicaux de gauche (PRG) RG à Montpellier tout en louant un ministre de l'Economie "talentueux" qu'il "soutient jusqu'au bout".
Une nouvelle maladresse d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron avait provoqué l'émoi, voire la colère, à gauche et chez les syndicats de fonctionnaires pour avoir parlé vendredi d'un statut des fonctionnaires "plus adéquat" ni "justifiable". Une nouvelle "sortie" du locataire de Bercy, après sa critique récente des 35 heures - et, plus anciennement, ses paroles maladroites sur des "travailleuses illettrées"-, qui lui avait valu un recadrage immédiat du président François Hollande, "attaché" audit statut.
La déclaration d'Emmanuel Macron est d'autant plus malvenue que le protocole d'accord sur l'avenir de la fonction publique, tendant à améliorer le déroulement des carrières et les rémunérations, est ouvert à la signature des syndicats jusqu'au 30 septembre. Or, le gouvernement a besoin du paraphe de syndicats représentant 50% des fonctionnaires.
Mais Manuel Valls a tout de même rendu hommage à son ministre de l'Economie dont il partage globalement la ligne politique. Selon lui, la loi sur la croissance, "emblématique de l'esprit de réforme qui doit nous porter", a été "défendue avec talent par Emmanuel Macron", a salué Manuel Valls.
Un soutien jusqu'au bout
"Et quand on a un ministre talentueux qui oeuvre pour notre économie et pour notre industrie, on le soutient et on le soutient jusqu'au bout", a insisté le chef du gouvernement, désireux de clore définitivement la polémique sur les propos d'Emmanuel Macron. Et ce d'autant plus qu'une partie de la gauche du PS réclame ouvertement la démission d'Emmanuel Macron en faisant remarquer qu'Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'Economie, avait été remercié pour moins que ça.
(Avec AFP)
