A l'approche des fêtes, la productivité s'effondre

Plus les festivités de fin d'année se rapprochent, moins les employés ont la tête au travail: un phénomène récurrent et qui atteint son apogée cette semaine, selon une étude de la startup danoise Peakon.
A l'approche de Noël, la productivité des travailleurs décroît de plus en plus vite.

Ce début de semaine marque le moment où, selon une étude danoise reprise par Bloomberg, la productivité plonge. En effet, durant la période des fêtes, les employés ne sont plus aussi concentrés sur leur travail. Ce phénomène affecte 12% des travailleurs avant même le début du mois de décembre, et va croissant jusqu'à toucher quelque 54% des travailleurs à partir du 16 décembre.

"Il est extrêmement difficile de se concentrer sur ses tâches lorsque vous êtes excité à l'idée d'être avec vos proches", a déclaré Lorraine Black à Bloomberg, cadre pour une compagnie d'assurance et d'investissement à New York. Elle montre que ce phénomène est bien connu: "Les gestionnaires réalistes ne sont pas dans le déni (...), ce n'est pas la situation idéale pour eux, mais ils en ont l'expérience et doivent faire avec." Ce serait ainsi le rôle des patrons de prendre en compte ces périodes de fêtes où les employés ont de plus en plus tendance à décrocher, au risque du "présentéisme".

Le présentéisme désigne la situation d'un salarié présent sur son lieu de travail et qui effectue ses horaires complets alors que son état physique ou mental ne lui permet pas d'être productif. Selon Mathieu Poirot, dirigeant de la firme Midori Consulting, le présentéisme provoque entre 13 à 25 milliards d'euros par an de pertes de profits pour les entreprises: un coût directement assumé par ces dernières (contrairement à l'absentéisme, qui est couvert par l'assurance maladie).

Etude Productivité à Noël

Noël de plus en plus tôt ?

Une explication de ce phénomène est liée aux stratégies des grands groupes de distribution, qui, à l'approche des fêtes de Noël, multiplient les événements commerciaux. En effet, outre-Atlantique, juste après Thanksgiving (4e jeudi du mois de novembre, le jeudi 24 cette année), un jour de fête très suivi chez les Anglo-Saxons, les commerçants ont créé le Black Friday (25 novembre, en 2016) et le Cyber Monday (27 novembre), deux jours de soldes monstres devenus des rendez-vous incontournables également très suivis dans les magasins mais aussi sur les sites de vente en ligne.

A partir du 9 décembre, on compte déjà 26% des travailleurs qui disent ne pas être totalement concentrés : "Noël semble commence plus tôt chaque année", déclare Dan Rogers, le cofondateur de la startup Peakon, à l'origine de cette étude..

Les jeunes plus touchés par ce phénomène

Si l'on considère la répartition socio-démographique, l'étude danoise montre que les 18-24 ans seraient les premiers à décliner en productivité : plus d'un tiers d'entre eux à partir du 11 décembre. De fait, Dan Rogers émet la possibilité d'un "écart générationnel dans les attentes de Noël". Si la productivité à l'approche de cette fête est différente selon les générations, cela serait aussi dû aux nouvelles approches face au travail des "Millennials" qui auraient grandi dans un cadre où les événements festifs arrivent de plus en plus tôt dans le calendrier.

Les générations plus âgées seraient ainsi plus habituées à considérer le mois de décembre comme un mois normal. Un peu plus de la moitié des personnes âgées de 35 à 54 ans disent entamer la dernière semaine avec des niveaux de productivité classiques, de même que 60% des travailleurs d'au moins 55 ans. Dan Rogers remet cette tendance en perspective en rappelant, qu'il y a 15 ans, il était "chanceux de prendre une demi-journée de congé le 24 décembre".

Les solutions pour les employeurs

Pour atténuer cette situation de baisse de productivité, la startup danoise avance quelques idées, comme celle de réorganiser le travail à l'approche de la fin de l'année en instaurant des méthodes innovantes à base de brainstormings créatifs et de micro-projet. Le réaménagement des calendriers est également évoqué, en décalant notamment la date de la fête de fin d'année de l'entreprise, qui renforcerait la déconnexion des travailleurs, ainsi que les bilans d'évaluation annuels, autre signal alimentant l'idée qu'on peut lever le pied avant un renouveau en janvier de l'année qui suit.

En outre, Bloomberg montre que certains employeurs, qui désirent pallier le manque de concentration, offrent à leurs employés un jour de congé pour effectuer leurs courses de Noël afin qu'ils ne reportent pas cette activité sur leur temps de travail. Simon Corbett, directeur général de la société londonienne Jargon PR, trouve nécessaire que ses équipes profitent d'une certaine vie sociale en dehors de leur travail afin qu'ils puissent rester concentrés sur leurs objectifs en cette période.

Il est également recommandé dans la mesure du possible de fermer le bureau entre Noël et le Nouvel An afin de maintenir les équipes motivées avant la perspective d'une semaine de repos et pour booster la productivité dès la première semaine de l'année qui suit. Comme l'énonce simplement Bloomberg : "Si vous dirigez une entreprise, vous pouvez aussi fermer la boutique pour Noël dès maintenant car la moitié de vos employés n'ont plus le cœur à l'ouvrage."

Commentaire 1
à écrit le 20/12/2016 à 16:29
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Ils sont pas un "peakon" eux ???

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